Le vieil homme de la Goltzstraße

Lucas Cakeman

Un peu par le hasard de la vie, je suis resté un moi et demi dans cet appartement de Berlin à Schoneberg. Ce dernier est devenu peu à peu un véritable cauchemar par son hôte qui m'a conduit à déménager en fin de séjour.

Voilà mon histoire : Au début tout s'est très bien passé même si l'ex boutique donnant un parking ouvert à tout venant m'avait déconcerté. Le descriptif et le confort était conforme avec des imprévus gérables. Les problèmes que j'ai eus sont plus liés à l'attitude de mon hôte et de son entourage. Il faut savoir que ce vieux monsieur possède aussi l'appartement voisin et qu'il supervise les travaux d'entretien du mini jardin parking de la copropriété. Par conséquent, il est impossible de ne pas le voir de par la situation du logement. Le petit plus pour les solitaires est qu'il viendra aussi sonner à votre porte pour vous demander si tout va bien (avec sa bible !) ou pour faire simplement faire réaliser des devis à des entrepreneurs car pour citer mon hôte: « Un appartement doit être en évolution constante… » sic

Tant pis donc pour la tranquillité des hôtes ! I J'ai même eu la visite d'un menuisier un dimanche à 13H…

Puis, j'ai eu la malchance d'avoir un volet roulant cassé ce qui jouait évidemment sur la luminosité du petit appartement. Là, les choses se sont inversées. Je n'ai plus vu mon hôte pendant deux semaines et j'ai du exiger par mail un réparateur professionnel. La fin du séjour s'est correctement passée dans l'appartement. Il ne fallait cependant pas baisser la garde… L'incident majeur s'est produit juste après toujours à Berlin. J'ai en effet rencontré mon hôte par hasard à la terrasse d'un café. Ce dernier cordial m'a informé avoir du courrier à mon attention et m'a demandé de le rappeler à cet effet. Je lui envoie donc un mail qui reste sans réponse de sa part. Un deuxième message suit donc la semaine suivante et là je reçois un mail assez sec qui me dit qu'il a renvoyé le courrier à l'expéditeur ! Le motif restera à ce jour inconnu. J'ai malheureusement recroisé mon hôte le jour suivant à la terrasse d'un café berlinois. Il était avec son ami et avaient l'air très amusés de ma déconvenue. Je me suis donc emporté et il a eu droit à un entartage en règle avec sa pâtisserie favorite. Suite à cette attaque directe à la crème chantilly son ami a appelé la police sur son portable en criant à toute la rue que j'étais un criminel et en me disant entre ses dents « qu'on allait me renvoyer dans mon pays » sic. Cinq minutes après, trois voitures de police sont arrivées pour se saisir du dangereux criminel à l'entartage facile. Ma faiblesse dans l'histoire est de ne pas parler allemand et d'avoir eu la main leste sur l'assiette à pâtisserie. Les forces de l'ordre ont heureusement rapidement compris. J'ai commencé mon explication les mains sur le capot. La fin du récit s'est fait placidement en les posant sur mes poches. Plus de peur que de mal malgré le rapport de police établi et le sermon d'un des policiers : « En Allemagne, on n'écrase pas les cakes sur la figure des honnêtes gens ! » A vous de juger maintenant. Un entartage vaut-il un séjour chez ce monsieur insupportable ?