le vieux: 4: le saisonnier
Christian Gagnon
Je me salue bien bas
Toi
Vieux cafard saisonnier
Bien au tiède
Sous la mouille
Qui fait des claquettes sur les chars
Érafle les trottoirs
Donne aux rues la couleur de la nuit
Crache des vis et des clous qui te font des trous partout
Vieux pretzel osseux
Bien au froid
Sous des tas de zéros
L'automne désorienté
L'hiver qui mijote derrière
L'encule
Avec sa bitte de glace
Ses cochonneries tavelées de blanc
L'hiver qui se déguise en couleurs
Vieux manteau de castor
Bien au chaud
Sous la neige
L'antidépresseur tout blanc
Les flocons qui tombent un par un
Les flocons qui tombent mille par mille
Tu tends la langue
Tu manges des étoiles
Vieux givré
Bien au large
Il neige de la vraie neige
De la lumière
De la craie, de la farine, du blanc à manger, de la plume d'oie
Du brou de champagne
Des confettis de jeunes mariés,
Du vison blanc qui se roule dans le blanc
Il neige ta première communion
Des hosties qui n'ont pas besoin d'êtres rondes
Tu te baptises dans de l'écume de raz de marée
Tu te bénis de la peinture blanche à un seul numéro
T'es chameau dans ton Sahara tout blanc
Vieux fripé
Bien en feu
Sous Galarneau
Amon Ra
Calorifère des pauvres
Grosse chaudière du système astral
Qui te roue les sangs,
Qui te fend les lèvres
Qui te peint en rose
Te tanne
Te lézarde
Te fond dans le décor
Crève le jour
Saigne la nuit
Le ciel se pète des avc
Et te tombe dessus
Absolu, sans pitié
J'ai dû aller chercher Galarneau… et puis par chez nous, à Montpellier, on dit "cagnard"
· Il y a presque 6 ans ·nyckie-alause