le vrai couple franco-allemand
amaende
C'était ma correspondante allemande. Je n'ai jamais fait d'allemand. Très mauvais en anglais, j'étais minable en espagnol, et à peine meilleur en français ! Aussi européen qu'un anglais, quoi ! A ceci près, c'est qu'eux ils ont le langage universel et moi j'en reste autiste...
On s'était quand même rencontré une nuit de saint Sylvestre chez des potes, de potes, de potes. Le genre de croisement statistiquement proche du zéro absolu. Mais bon, l'ambiance réchauffée par l'alcool et tout les couples qui se formaient petit à petit autour de nous, ont fait que nous nous sommes rapproché. L'amitié franco-allemande : ya volt !
C'était mon premier réveillons hors du cadre familial, et je prenais un de mes premiers cours de langue : des bisous et encore des bisous... Le lendemain j'aurais dû pleurer que ce premier amour parte comme une voleuse de mon cœur... Mais j'étais trop fier de se rapprochement des peuples. « Vive la France ! Vive le Général de Gaule !! ». Mes potes, de potes, de potes étaient vert. Et pas que faute à l'alcool : Esther avait pour mère une bonne batave de Bavière et pour père un immigrés d'iranien... Belle comme un pur soleil du nord, fraîche comme une bière en plein désert...
Pt'être six mois après, elle avait appelé chez mes vieux. Oups ! Remontant ces fils tenus de potes, de potes, de potes, elle avait retrouvé ma trace. Elle venait de faire 1000 bornes au bas mot pour rejoindre sa (vraie) correspondante locale, et avait pensé me dire bonjour.
Si c'est pas de "l'Amour", ça !
Sa coccinelle cabriollée modèle 78 blanc crème a trouvé directe la maison familiale. Accueilli par le froid regard de ma mère, un truc œdipien je pense... Et par l'éternelle blague de mon père dès qu'il voit un teuton : « Cartophène ! Cartophène ». Faut juste dire que mon père à vu des réfugiés (déserteurs ?) allemands se jeter sur les patates des cochons (ndlr : pomme de terre cuites à destination de l'allimentation des cochons de la ferme familiale). Il avait 11 ans à la Libération.
Après le repas, je l'invite à prendre le large en ville pour une bière ou deux... Une heure du mat et la fermeture des bars. Je n'ai sommeil de rien. Je devrais rentrer pour être frais demain afin de réviser mon français du bac. Mais comme je l'ai précisé plus haut...
Je l'emmène sur un superbe circuit de par chez nous du « Creux de l'enfer » au « Bout du Monde ». C'est peut-être pas la balade des amoureux idéale, mais entre l'ambiance du départ, et le point de vu de l'arrivée, les sens y sont bien travaillés. Seul au monde nous sommes collé l'un à l'autre. C'est une de ses soirées de fin de printemps toujours un peu fraiche chez nous à cause de l'altitude. Gentelman, je lui file mon blouson. A regret, car je ne peux plus mater son décolleté. Mais par contre, je peux y plonger quasi entièrement dedans. Heureux les innocents aux mains pleines ! Le deep peeling (desquamation profonde) des anglais. C'est là que je sens la goute qui met le feu à la poudre. Comme une allemande, la miss ne s'épile pas. Le « léger » duvet (ais-je précisé que son père et d'origine iranienne, ou un truc comme ça ?) qu'elle a sous les bras me retourne comme un crèpe bretonne. Je chavire corps et âme.
Rapidement je me vois lui enlever son haut, et batailler comme il se doit sur l'agrafe de son sou-tiff. Une poitrine en forme de poire qui me regarde fixement. On se tourne dans tout les sens, qu'un moment j'essaye d'embrasser ses deux seins (à la fois), en même temps que je tente de déverrouiller le premier bouton de son jean. Mais je lui tape furieusement le sternum de la tête. Sonnée elle reprends pourtant ses esprits et me demande si j'ai un préservatif.
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Cours de biologie quatrième : Mde Chevis qui nous confie qu'il existe des maladies vénériennes dangereuses et mortelles comme le SIDA. C'est une aparté dans son cours car nous sommes dans une institution privée d'obédience catholique chrétienne et que le port du préservatif est interdit par Le Pape Jean Paul II, chef de notre église. Elle précise aussi que toutes relations physiques avec l'autre sexe est interdite avant le mariage célébré devant l'Eglise. Et elle nous ne parle pas de relation avec le même sexe que le sien, et/ou avec son propre sexe... Mais de ce coté, nous savons parfaitement de quoi il en retourne... En tous cas, elle prends sur elle de nous causer préservatif !
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Pourquoi j'aurais eu une capote sur moi ? J'étais puceau et sauvage comme la Bise (ndlr : vent d'hiver venant du nord). Et au fait à quoi ça sert ? Non, j'en n'étais pas à ce point là quand même... Nous redescendons de notre paradis (Moi le premier) à la recherche d'un distributeur de pharmacie... Là, elle me parle de contraception, de maladie et compagnie... Moi je ferme ma gueule. Contraception aidant, je lui tais le fait que je suis puceau et que donc, maladies vénériennes ou pas...
Passons. Première pharmacie : rien. Deuxième, pareil. Et troisième (et dernière) idem. Maudit blèd, maudites fin des années 80, maudite connerie de vie. Et au fait, pourquoi elle, elle n'en a pas ? Plus âgée que moi et plus expérimentée car elle cause de son copain (mais au fait, c'est son copain de maintenant ou son ancien copain d'hier ?), risquant un peu plus que moi de tomber enceinte, voulant faire médecine et surtout voulant un utiliser un, pourquoi elle n'a pas de capote avec elle, elle ?
Pute de vie de salope de merde ! En plus, ça a jeté un froid entre nous... Moi, je me sens comme mis au mur, et désavoué car j'ai l'impression d'être le boy-friend bouche trou d'une relation fixe et durable en Allemagne, et qui n'assure pas, en plus...
Quitte à se la mettre sur l'oreille, j'ose la question par rapport à son copain. Là elle rie de ma jalousie. Ce n'est pas être jaloux car on n'est pas très ensemble quand même. Une fois tout les six mois, et ce n'est que la deuxième fois, je ne me sens nullement en couple... Mais je ferme ma gueule...
Après, c'est con mais « ça » commence à tourner dans ma tête et à me tourner le sang. J'ai été trop énervé. Je sens mon slip mouillé qui colle à mes poils. Le bout de mon sexe est chargé d'une sorte d'électricité statique. Faut un plan "B".
C'est là que tu te dis que le génie est voisin de la perversité !
Esther comprends que je vais voir un pote. La difficulté des échanges diplomatiques. Nous nous dirigeons en face de l'Eglise : un immense bâtiment en U. Nous faisons le tour. Je la prends par la main.
Je la prends par la main ! Amoureux sans toit ! Nous passons par le grillage, les sous sols, les escaliers, jusqu'au dernier étage. Seules les veilleuse des issues de secours en sont témoins. Tout les internes secondes de Saint "Machin" - Saint "Bidule", aussi !
Nous sommes dans le dortoir de mon bahut ! Y'a pas de place à l'Amour sur cette putain de terre, si je ne trouve pas une capote dans ce régiment de boutonneux libidineux !
A cette époque, et pour cause de bac, il ne reste plus que les secondes. C'est la révolution ! Tous sont réveillés par cet acte contre nature : faire le mur dans l'autre sens, et avec une fille de surcroit ! Faut vite qu'on se casse ! J'en ai plein les poches, et de capotes, de fierté et de bravade. Je les laisse à leur maudit rêves et pensées de polutions nocturnes ! Ils n'ont pas du bien dormir cette nuit là, au vu de leur regard sur Esther. J'en suis jaloux : capter autant l'attention !
Mais nous restons dans les murs.
Là ou j'ai appris le poker et le tarot, l'alcool et la fumette, les branlettes collective et la pur déconne gratuite, la vie en collectivité et l'individualité, le goût du savoir et celui (mauvais) des différences sociales, etc... Alors que j'étais un externe, j'y ai passé une chiée de nuit. J'en passerai encore une mais avec Ma Belle ! J'apprenderais enfin et aussi "la vie" ici !
La piole à Amaury. Chef de chambré en première B comme moi. Un simple matelas reste là. Ce sera notre couche. Je lui explique qu'ici nous serons bien. Je récupère une ou deux paires de couvertures. Nous nous installons dessous. NUS ! Alors que je pensais garder « innocemment » mon jean. Elle me montre la voie. Toucher ce corps sur ce mini matelas (mes pieds touches, ma tête aussi) restera l'Expérience de cette nuit. Mon sexe est immense. Douloureux même comme si à force d'être gonflé à bloc, il allait chopper une crampe... J'ai l'impression que je frotte de partout avec ce truc entre mes jambes. Je la touche même, et en suis des plus gêné. Elle y pose pourtant les mains. Moi je laisse hasarder les miennes, mais n'ose descendre en dessous de la ceinture. Elle m'en prend une pour s'en caresser son intimité. C'est chaud, humide et poilu. Je suis au bord de l'explosion sensitive. Je respire mal. Mes mains, ma bouche ont comme des fourmis. Je suis ...mal.
C'est elle qui m'installe ce bout de caoutchouc. Il est clair que ma connaissance en la matière frise le zéro pointé. Habillé comme en hiver, je crois que je débande. Psychologiquement aussi.
Bon ben, on y va ?
Heureusement qu'elle est amour pour moi.
Reste que...
Je suis dégoûté de faire ça pour la première fois avec une capote. Merde je n'ai rien fait pour mériter ça. Je lui en veux presque, car si elle l'a calculé, elle aurait pu prendre ses précautions en terme de contraception. C'est con, mais c'est ce que je pense encore plus de 20 ans plus tard...
Et puis merde ! Je me jette dans l'action. J'envoie chier cette situation. J'y réfléchirais après. Moi qui suis très mental, je vais faire une pose.
Esther je t'aime !
Je ne te l'ai jamais dit.
Ah bon ?
On se revois de temps en temps.
Un peu moins depuis Internet.
Merde de technologie !
Tu m'as parlé d'un bouquin allemand de deux amants extra-nationaux qui se retrouvent régulièrement.
J'en attend toujours sa traduction...
Ben.
Bon je résume, mes phrases préférées sont: (dans l'ordre d'apparition dans le texte, ndlr)
· Il y a plus de 13 ans ·mes potes de potes étaient verts, je n'ai sommeil de rien, je lui tape le sternum,et/ou de son propre sexe, le bout de mon sexe est chargé d'une sorte d'électricité statique, le génie est voisin de la perversité (c'est toi qui le dit!?!), mes mains, ma bouche sont comme des fourmis... Bonne pioche, Ben et n'écris pas si gros, ça passe même sans ça. J'ai adoré, ça sonne comme des écrivains américains que j'adore, John Fante par exempple.
jones