Led Zeppelin - Physical Graffiti (1975)

Ce double album tient une place à part dans la discographie du groupe et dans mon approche de la musique. Fin 77 un copain dépose ce disque sur ma platine, m'enjoins de m'asseoir et d'écouter. Le voyage a commencé avec Kashmir et ses volutes arabisantes envoûtantes. J'avais 13 ans et c'était mon 1er embarquement à bord du dirigeable et je n'ai toujours pas atterri. Cet album particulier m'a souvent emmené dans de lointaines contrées, inaccessibles autrement que par la musique. In the Light, Kashmir ou Ten Years Gone m'ont fait prendre mon envol sans substances illicites, Trampled Underfoot m'a fait danser et délirer (notamment dans ses survitaminées versions live découvertes par la suite), In My Time of Dying ou Black Country Woman m'ont initié au delta blues … Ah que de jolis souvenirs, c'était la caverne d'Ali Baba pour moi ce disque ! Du haut de l'innocence de mes 13 ans Page devenait mon meilleur copain et Bonham me faisait même un peu flipper ! Ce fut réellement un de mes tous premiers contacts avec le monde du Rock et ce double album dont même la pochette me délectait a accompagné de nombreux moments de ma vie. A présent, j'ai tout lu sur sa conception, tout lu ou presque sur l'histoire du Groupe et cet assemblage parfois hétéroclite a pris encore plus de saveur les années passant, même si certains morceaux m'ont très vite désintéressés (Boogie with Stu par exemple). Pour autant, j'ai toujours le souvenir de cette fin 77 où le paysage musical était en train de changer irrémédiablement avec l'arrivée des punks qui pointaient leur crêtes et moi je me plongeais à cœur perdu dans l'univers des 4 compères et partais à la découverte du hard, du blues, du folk et du progressif. Ce « graffiti physique » est gravé en moi pour toujours.