L'enfant imprudent

le-maitre-de-la-mort

Le bus commença à ralentir.

Il doublait un camion de livraison garé en double file.

Il s'arrêta cinquante mètres plus loin, à l'arrêt Charpennes.

En sortant Thanoushin, un ami à moi, me tendit la main pour me dire au revoir.

Mais mon attention fut distraite par un rond jaune dans ma vue périphérique. C'était un ballon.

Puis tous se passa en moins d'une seconde. L'enfant qui court le chercher, caché par le camion de livraison en double file, invisible pour la BMW arrivant à toute allure pour passer avant le feu rouge.

Par je ne sais quel miracle, je réagis tous de suite. Courant comme un dératé, je me précipitai sur la chaussée. L'enfant venait de dépasser le camion, les pneus de la voiture crissèrent.

Tendant le bras, j'attrapa la capuche de sa veste et tira d'un coup sec sur l'arrière. Il allait surement tomber violemment mais il serait en vie.

En courant comme un fou, je dû faire deux pas pour stopper mon élan.

Deux pas de trop.

La voiture me percuta avec force et m'envoya dans les airs. Je perdis connaissance quand ma tête heurta violemment le sol.

 

                                                      *

 

Mon réveil se fit en plusieurs étage.

Plusieurs fois j'émergeais avec une douleur crânienne incroyable, pendant quelques secondes, puis me rendormais.

A quelque reprise, j'entendais des voix, mais pas se quelles disaient. J'essayais de savoir qui c'était, mais je ne pouvais pas entendre assez fort.

Quand mes réveils se stabilisèrent, je pu rester conscient quelques minutes. Mais ces périodes étaient aléatoires.

Je pouvais me réveiller quand j'avais de la visite, ma famille ou mes amis.

Ou dans la nuit, seul.

Cinq semaines après, mes cycles reprirent une allure ordinaire.

J'apprit notamment que je n'avais eu aucune commotion cérébrale.

Je pouvais m'exprimer et comprendre ce qui m'entourait, chose qui m'aida beaucoup.

Un jour, je demandai à ma mère :

- Tu as des nouvelles du petit garçon ?

Ma voie était rocailleuse, comme si elle n'avait plus beaucoup servi.

- C'était une petite fille, me répondit-elle doucement, elle va bien, un peu choquée mais ça va.

Je souris, mon séjour ici n'aura pas était vain.

Dans un élan d'espoir, je me dégageai de la couette et sorti du lit pour me m'être debout.

M'étirer pour me libérer, pour me dégourdir.

Mais je me retrouvai vite le visage contre le lino, abasourdit par ma chute.

Les médecins et les infermières arrivèrent en panique et me remettèrent sur le lit.

- Hé bien alors, monsieur Santo, on a voulu nous quitter.

- J'ai juste voulue me dégourdir les jambes, me justifiais-je, j'ai des fourmis dans les orteils.

Ils me regardèrent alarmés.

- Lequel ?

- Un peu les deux pourquoi ?

Un silence morbide tomba, rompu par le médecin :

- Monsieur Santo, suite à votre accident, on a dû vous amputer des deux jambes.

  • Histoire vraie? Je connais bien Charpennes alors je vois la scène en vous lisant...

    · Il y a plus de 7 ans ·
    Img 1518

    divina-bonitas

    • je vis à charpennes également, la scène décrite, comme vous devez le savoir, peut se passer tous les jour malheureuseent

      · Il y a plus de 7 ans ·
      Relique de la mort bis

      le-maitre-de-la-mort

    • Oui et me rappelle tristement un accident auquel j'ai assisté à Ecully quand j'avais 7 ans. Dramatique.

      · Il y a plus de 7 ans ·
      Img 1518

      divina-bonitas

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