L'enlèvement

Christian

Après avoir repéré la porte de la blanchisserie, Giovani, récupère un chariot de linge qu'il a vidé de son contenu, il y a glissé ses vêtements au fond du sac.

Sortant du local à linge, il croise la dame qu'il a vu il y a peine une demi-heure, elle vient de refermer une porte derrière elle. Il en est sûr, c'est la chambre de la « Rescapée du Luberon". Sans plus hésiter il se dirige vers la chambre et ouvre sans frapper.

— C'est pourquoi ? Demande surprise Laetitia qui finit d'enfiler ses chaussures prête à partir.

— Je viens débarrasser la chambre, mademoiselle.

— C'est parfait, j'allais partir, dit-elle en se dirigeant vers la penderie et en tournant le dos à l'homme.

C'est le moment où Giovani en profite pour l'enserrer de ses bras puissants. Il lui plaque sur le visage un linge enduit de chloroforme. Laetitia se débat et essaie de crier, mais ses efforts ne font qu'accentuer la diffusion du sédatif dans sa poitrine . Une minute plus tard, ses muscles se relâchent, elle s'écroule sur son lit.
Telle une marionnette, Giovani la plie en deux et l'enfouit dans le chariot à linge sale, la couvrant d'une serviette qu'il prend au passage dans la douche.

Il jette un coup d'œil dans le couloir, vérifie qu'aucun personnel n'approche et se précipite avec son chariot dans sa tenue de patient d'hôpital vers une sortie de secours qu'il a repéré donnant sur le parking.

D'un geste sûr il se dirige vers la Land Rover, commande l'ouverture du hayon arrière à ouverture automatique et y enfouit sans ménagement le chariot et son contenu.

Il démarre en trombe et manque de percuter une ambulance  accédant aux urgences. Il longe à nouveau le mur d'enceinte URGENCES  et se glisse dans la circulation.

Complètement perdu il actionne l'écran du GPS et coche l'option retour au départ, c'est l'aéroport où le Russe a loué la voiture.

Rapidement d'après les panneaux il est dirigé vers l'autoroute A7, Giovani comprend que l'alerte va être donnée et qu'il ne peut la prendre sans risque.
Il bifurque, regarde la carte du GPS et se dirige vers Mallemort.
Un autre point l'inquiète la jauge du véhicule clignote dangereusement, il doit prendre du carburant sous peine de se trouver en panne sèche.
Après 20 minutes de route, il arrive en vue de Mallemort et aperçoit une station 24/24 au rond point, sans trop de véhicule. Il fait le tour du Rond point et se dirige vers une pompe.
En se servant, il comprend que son véhicule sera vite signalé à toutes les polices.

A côté de lui un artisan avec un fourgon tôlè blanc parle assez fort avec son portable.

— Écoute j'ai une piscine à purger vers Lauris, aux Rousselles, je ne serai pas rentré avant la fin de l'après-midi.

Giovani ne fait pas le plein remonte dans sa voiture, attend que l'artisan termine à la pompe et le suit tout en affichant sa destination sur le GPS, au cas où il le perdrait,  les Rousselles à Lauris.

Il a une idée en tête, s'emparer du fourgon, pour continuer sa route. Comme l'artisan vient de confirmer qu'il ne serait pas rentré chez lui avant le soir personne ne s'inquiètera avant. Il aura ainsi largement le temps de regagner l'Italie.

Giovani essaie de maintenir un certaine distance entre son Land Rover et le Fourgon, il espère pouvoir coincer le fourgon sur une route tranquille.

Soudain dans son rétro des gyrophares, une camionnette rouge, une montée d'adrénaline, il accélère, mais la voiture le dépasse en trombe, ce n'est qu'un véhicule d'urgence !  La frayeur est passée, il doit absolument récupérer la camionnette de l'artisan. Sur son GPS, il voit que la destination finale n'est plus très loin le véhicule quitte la départementale et s'engage chemin des bas fraisses, c'est ce que lui indique le GPS.

Il comprend que c'est moment ! C'est un chemin mal goudronné, les deux voitures traversent quelques maisons. La voie est étroite le fourgon avance relativement doucement. La Land Rover klaxonne comme si  il voulait le doubler.
L'artisan, un peu excédé, se range comme il peut sur le bas côté. En le dépassant Giovani remarque sur sa gauche un chemin s'enfonçant dans les fourrés, idéal pour planquer le Land Rover, il pile et allume ses warning.

Il descend de sa voiture et se dirige vers la camionnette qui arrive.

— Hé ! Qu'est-ce que vous avez ? C'était bien la peine de klaxonner comme un fada !

— Désolé, j'ai crevé, je n'ai pas de cric, vous pouvez m'aider ?

L'artisan sort de sa voiture, Giovani lui tient la porte avant  que celui-ci comprenne ce qui lui arrive, Giovani le saisit à la gorge et lui assène un violent coup à la nuque.
Il transporte l'homme effondré sur le siège à côté de lui, fait marche arrière et enfonce l'avant du 4x4 dans le chemin broussailleux. La tête du malheureux percute le tableau de bord.
Giovani lui passe la main sur le visage, visiblement il est mort.

Vite, il ouvre le hayon arrière sort le chariot à linge avec Laetitia à l'intérieur. En cherchant ses vêtements au fond du chariot il vérifie que sa prisonnière respire encore. Il se change, cale la chariot dans le fourgon au milieu des ustensiles de piscine et repart in extremis, un véhicule arrive en sens inverse, Giovani le laisse passer, fait un petit geste de remerciement et accélère.

Le  transvasement de véhicule, le bruit, l'odeur, commence à tirer Laetitia de ses vapeurs de chloroforme.

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