L'entrevue

sohlkjaez

Pour cette nouvelle interview, et dans le cadre du dossier spécial sur les nouveaux talents, Sohlkjaez Hebdo reçoit cette semaine en exclusivité l’auteur sohlkjaez, qui publie ses textes sur le site WeLoveWords.

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(Interview réalisée le 7 janvier dans les bureaux de Sohlkjaez Hebdo)

Sohlkjaez Hebdo : Bonjour sohlkjaez ! Tout d’abord, merci d’avoir accepté notre invitation.

sohlkjaez : Bonjour ! Et de rien, merci à vous de m’avoir invité.

SH : Nous ne vous connaissons pas encore vraiment, mais une première question semble évidente. Peut-on qualifier le fait de se poser des questions (et donc de se répondre), par l’intermédiaire d’une interview, comme étant une marque prononcée d’égocentrisme, voire d’un trouble de la dépersonnalisation ?

sz  : Oui et non… (Sourire)

SH : Pouvez-vous développer ?

sz  : Et bien, d’un côté, oui. Néanmoins, il faut surtout y voir une volonté profonde chez moi de provoquer l’étonnement, le rire ou les deux chez l’autre ! Tout ça n’est finalement qu’autodérision et humour au second degré. Vous savez, c’est important de rire ! Et puis d’un autre côté, non ce n’est pas de l’égocentrisme, ni un trouble de la dépersonnalisation… Nous nous posons tous des questions ! Mais de manière intérieure et pas dans une interview, c’est vrai.

SH : Vous n’êtes pas égocentrique alors !

sz  : Si, un peu … (Sourire en coin)

SH : A propos, pouvez-vous nous parler de vous, vous décrire, afin que nos lecteurs puissent mieux vous connaître ?

sz  : Physiquement ?

SH : Non, non… Il y a les photos pour ça ! Je veux parler de votre histoire, votre parcours, vos influences… vous voyez ?!

sz  : Ah oui, pardon !! (Rire) Alors… J’ai 33 ans, bientôt 34, j’ai grandi en région parisienne et j’ai déménagé environ vingt fois depuis ma naissance, dont une fois en Guyane.

SH : Cayenne ? Kourou ?

sz  : Perdu ! (Clin d’œil) Saint-Laurent du Maroni, près du Surinam.

SH : Pour quelles raisons avez-vous vécu en Guyane ?

sz  : On dirait un interrogatoire ! Vous étiez douanier dans une autre vie ?! (Rire) Sérieusement, j’étais là-bas pour donner des cours de tennis. Ma formation professionnelle de base, c’est ça : prof de tennis.

SH : Vraiment ? C’est drôle… je ne vous voyais pas joueur de tennis !

sz  : A vrai dire, moi non plus ! Je me voyais plus joueur de foot…

SH : Bon, reprenons sur votre parcours. Pouvez-vous nous en dire davantage ?

sz  : Je suis le papa d’un garçon de 6 ans et demi… (Sourire immense) C’est l’Amour de ma vie ! (Silence) Malheureusement, je ne le vois pas assez… Nous sommes séparés sa mère et moi.

SH : Vous en souffrez ? Quel est son prénom ?

sz  : Oui… C’est difficile à accepter de ne voir son fils qu’un week-end sur deux… Mais bon, il faut vivre avec. Ou plutôt sans. Enfin, vous m’avez compris quoi. (Silence) Il se prénomme Sacha.

SH : Tiens ! Comme l’enfant dans votre nouvelle Paris 2050. Je me doute que ce n’est pas un hasard…

sz  : Non, ce n’est pas un hasard… (Sourire en coin)

SH : Vous inspirez-vous souvent de votre vie personnelle, de votre vécu, pour écrire vos textes ?

sz  : Tout le temps ! Mais comme tous ceux qui écrivent je pense…

SH : En parlant d’inspiration… Dans vos dernières paroles, Mes héroïnes, vous parlez des femmes qui vous inspirent. Est-ce une liste exhaustive ?

sz  : Non. Evidemment c’est une liste non exhaustive et jamais figée. Bon, je ne parle pas de ma Maman, qui est incontournable et intemporelle pour moi… Mais concernant les trois autres, on peut dire que ce sont celles qui m’influencent le plus aujourd’hui.

SH : Préparez-vous un texte Mes héros en ce moment ?

sz  : Non, ce n’est pas au programme…

SH : A part Marguerite Duras, citée dans Mes héroïnes… Quels sont les auteurs qui vous influencent, ou tout simplement que vous aimez ?

sz  : Rimbaud et Verlaine côté poètes… Brel, Gainsbourg et Biolay côté paroliers… Boris Vian, qui est à part…

SH : Uniquement des Français ?!

sz  : Excusez-moi… mais Brel était Belge, Marguerite Duras est née et a grandi à Saïgon et Gainsbourg n’obtint la nationalité française qu’à l’âge de 4 ans ! (Sourire teinté de mépris)

SH : Je voulais dire uniquement des francophones ?!

sz  : Non, pas uniquement, mais ceux que je viens de vous citer sont ceux que j’aime le plus. (Il m’interrompt alors que j’ouvrais la bouche pour poser la question suivante) En parlant de francophonie, j’aimerais vous poser une question à mon tour… Pourquoi employez-vous le mot interview, alors qu’il existe l’équivalent en français : entrevue ?

SH : (Silence) Je ne sais pas vraiment pourquoi… C’est l’usage dans les médias, les magazines… Enfin, je pense.

sz  : (Silence) Mouais…

SH : À propos d’usage, comme chaque semaine nous allons conclure cette… entrevue (Clin d’œil) par quelques questions inspirées du célèbre questionnaire de Proust…

sz  : D’accord. (Sourire) J’ai toujours rêvé de faire ça depuis Bernard Pivot et James Lipton !

SH : Très bien… La qualité que vous préférez chez un homme ?

sz  : La sensibilité.

SH : La qualité que vous préférez chez une femme ?

sz  : L’humour.

SH : Votre principal défaut ?

sz  : Le manque de confiance en moi.

SH : Votre couleur préférée ?

sz  : Je ne sais pas trop… Pas celle de votre pull en tout cas ! (Rire)

SH : Votre insulte préférée ?

sz  : J’ai toujours en mémoire la réponse la plus fine que j’ai pu entendre à cette question et je répondrai donc la même chose que Sean Penn, à savoir : « Dentiste ! ».

SH : Votre devise ?

sz  : Là encore, je vais emprunter les mots d’un autre : « Je ne veux pas gagner ma vie, je l’ai. »… Boris Vian. (Sourire)

SH : Et pour finir, si Dieu existe, que voudriez-vous qu’il vous dise une fois arrivé au Paradis ?

sz  : (Il réfléchit) « Ah non ! Autant pour moi, c’est une erreur ! Vous pouvez repartir… ».

SH : Merci sohlkjaez et bonne continuation.

sz  : Merci à vous.

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La semaine prochaine, toujours dans le cadre du dossier spécial sur les nouveaux talents, Sohlkjaez Hebdo recevra un autre auteur pour une interview exclusive : janteloven.

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