L'envie

L'envie 

 Elle apparaît sournoisement, dans un endroit inapproprié,

Alors que j'avais tout prévu, pour ne pas être piégé.

Ce n'est pas sans un certain agacement, que lentement,

Je la pressens, elle arrive, sans ménagement.

Alors c'est la panique, l'urgence, l'affolement...

Je trépigne, je saute, je tourne, je vire,

Jetant des regards affolés, et c'est bien ça le pire,

Aucune solution ne se présente, ça risque de partir...

De quoi vais-je avoir l'air devant ce parterre

De personnalités, hautaines et si austères.

Je devine déjà les regards amusés, moqueurs,

Souhaitant pouvoir tenir encore un p'tit quart d'heure.

Quelle idée saugrenue ai-je eu de me présenter

A cette cérémonie, ou, il est vrai, j'étais invité ?

Je recule d'un pas, puis deux, j'écoute en même temps

Ce discours, que maintenant je trouve désolant,

Interminable, barbant, vantant les thecniques

De l'installation de ce lieu hautement symbolique.

Ce sont des vespasiennes, des toilettes publiques,

Financées par les services du trésor public.

Soudain,c'est l'espérance, c'est enfin terminé,

Et du coup, j'en suis presque soulagé...

Un journaliste, présent pour l'événement,

Me tend un micro, m'interrogeant

Sur le bien-fondé d'un tel établissement.

Je ne puis lui répondre, trop tendu, trop crispé,

Et je cherche une formule pour lui échapper...

"Vous m'faites chier! Désolé, ça peut plus durer!

Je suis venu pour ces toilettes, inaugurer,

Devant tout un parterre de personnalités,

Et depuis une heure, on ne fait que parler!!!"  

Comprenant, de la situation, l'urgence,

Poussant, bousculant,écartant, il s'élance,

M'ouvrant une voie royale, vers ce lieu d'aisance,

Ou je vais enfin pouvoir soulager ma panse .

Je ferme le verrou, et c'est enfin la délivrance....

Enfin, pas tout à fait.... car du papier, je découvre l'absence !!!

Voilà, j'en ai fini pour aujourd'hui,

C'est pas très fin, mais j'ai bien ris,

Je me doute que certains d'entre vous sourient

Et j'en suis bienheureux, si je vous ai sorti de l'ennui !!!