L'envol

Jade Tigana

« Dis moi… Pourquoi t'es-tu envolé ?

J'étais exténué, je me suis assoupi.

S'endormir est une chose, mais tu ne t'es pas réveillé.

J'ai voulu goûter l'éternité, à défaut de savourer la vie »

La porte étant ouverte, j'ai observé ton envol.

Tu étais vivant mais inerte, allongé sur le sol.

Soudain, tes sens s'évaporèrent,

Jadis d'un cœur léger, tu devins pantin de fer.

Les minutes, tout à coup, tremblèrent,

Le temps tourbillonnait, il fallût s'y soustraire.

J'ai voulu comprendre ce départ,

pouvoir y inscrire un sens.

Etait-il de l'ordre du hasard,

ou alors un concours de circonstance ?

« C'est un nouveau voyage,

où l'univers tout entier,

Déploie sur mon passage,

toute son immensité.

C'est un nouveau monde,

Où les astres dansent,

Et où ce ne sont pas des gouttes qui tombent, 

mais des étoiles filantes.

Voici ma dérobade éternelle,

Je suis à la fois, mort et immortel,

Voici mon envol solitaire,

Me voilà immergé dans un tout, intemporel. »

Est-ce un adieu ou un au revoir ?

Dois je m'abandonner à Dieu, ou garder espoir ?

Comment ne pas faiblir, alors que tu es parti.

Toi, tu vois ton ciel s'éclaircir, pendant que le mien reste gris.

Alors je m'éclipse pour ne plus sentir, mais je m'étouffe.

La vie me rattrape comme pour me dire, qu'il faut que je souffre.

J'entends encore ta voix,

Fluette et étouffée.

J'entrevois même cet au delà,

Pour lequel tu m'as quitté.

 Où que tu sois,

Désormais,

Tu étais un ange parmi les hommes,

Chancelant mais debout,

A la recherche d'un royaume,

Mais tu tremblais de douleur, et d'amour surtout.

Tu étais..

Cet ange blessé,

Cherchant une place sur terre,

Mais dont les ailes brulées,

Se laissaient porter par les airs.

Tu étais..

Cet ange déchu,

Aux ailes écorchées,

Et c'est à corps perdu,

Que tu t'efforçais de t'envoler.

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