L'envol du « vrai merle blanc »

fada_lou

"En attendant le baiser qui fera mouche Le baiser qu'on garde pour la bonne bouche En attendant de trouver, parmi tous ces galants Le vrai merle blanc" G. BRASSENS, Embrasse les tous.

Ce n'est pas la brûlure de l'absence,

Ce n'est pas l'aigreur du désespoir.

C'est le ciel dans lequel tu vis qui m'écrase.

L'âme tout juste sortie du marécage,

Prenait sa première inspiration,

D'une aile de plomb, tu l'y plonges,

Et tu repars.

En chantant.

Quelle partie de moi étions-nous,

Qu'est-ce qui meurt en mon corps,

Mes yeux, ma peau ?

Dans mes bras,

Encore une fois,

Je berce,

Notre enfant qui n'était que le mien,

De mes mains, je creuse son tombeau,

Auprès de lui, se recueillent,

Les spectres de ses frères et sœurs,

Dans ce cimetière des bébés,

Morts avant d'être avortés.

Pourtant, quelque chose naît de nos cendres.

Je ne reconnais plus mes chimères,

Mes doutes et mes détestations.

Voilà que le par cœur de moi,

M'échappe avec toi,

Et que « Je » est encore un autre,

Paré de plumes,

Il erre sous la mer.

Au-dessus de lui,

Les flots nébuleux,

Entonnent ce nouvel air :

« Le vrai merle le blanc n'existe pas ».

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