Léo est à l'hosto

violetta

Léo est à l’hosto

Mathilde arrive à l’improviste, folle d’inquiétude, chez sa meilleure amie Lydia

Lydia : Mathilde ? Quelle surprise ! Mais ça n’a pas l’air d’aller du tout. Entre.

Mathilde : Oh la la, Lydia, si tu savais !

Lydia : Que se passe-t-il ?

Mathilde : Je reviens de la clinique…

Lydia : Tu es malade ?

Mathilde : Non, pas moi, c’est Léo…

Lydia : Mais où est-il ?

Mathilde : Il a fallu que je le laisse là-bas, en soins intensifs…

Lydia : Mon dieu ! Qu’est-ce qui lui arrive ?

Mathilde : Eh bien ces derniers temps, je le trouvais vraiment très fatigué… Tu te souviens ? Je t’en avais parlé.

Lydia : Oui oui oui, je me souviens, il ne faisait que dormir, il avait perdu l’appétit…

Mathilde : Ce matin, je me suis résolue à l’emmener chez le Dr Gerbeau. J’ai toute confiance en lui, cela fait des années qu’il s’occupe de Léo.

Lydia : Et alors ?

Mathilde : Alors c’est une anémie très grave. A 7 ans et demi, tu te rends compte ?! Il n’a presque plus de globules rouges, ses gencives étaient d’ailleurs très pâles, je n’avais pas fait attention à ça, c’est un signe caractéristique, paraît-il...

Lydia : Il lui a prescrit du fer ? Des vitamines ?

Mathilde : Penses-tu ! Il a fallu l’hospitaliser ! Le Dr Gerbeau a téléphoné à la clinique de Meaux, où un de ses confrères exerce, le Dr Meunier. Il lui a téléphoné pour le prévenir de notre arrivée et nous avons été reçus tout de suite.

Lydia : Dis donc, Meaux ce n’est pas la porte à côté !

Mathilde : Heureusement que je ne travaillais pas aujourd’hui, j’ai pu l’emmener. J’avais peur que Léo soit malade en voiture, d’habitude il ne supporte pas… Mais ça s’est bien passé. En fait, il a dormi pendant tout le trajet.

Lydia : Le pauvre… Comment ça s’est passé là-bas ?

Mathilde : La clinique est superbe, très moderne ! Tu aurais vu ça ! Il y a toutes les spécialités possibles : neurologie, chirurgie, traumatologie, ophtalmologie… Il y a plein de jouets dans la salle d’attente. La dame de l’accueil est adorable, très compréhensive.

Lydia : Le Dr Meunier est un spécialiste ?

Mathilde : Non, un généraliste, mais il est vraiment très bien. Il avait déjà pris connaissance du dossier de Léo, que le Dr Gerbeau lui avait envoyé par mail. Une infirmière a été là pendant tout l’entretien. C’était rassurant, mais mon pauvre petit Léo était mort de peur. Il n’aime pas trop les cabinets médicaux…

Lydia : Je sais ce que c’est ! Lucas est pareil.

Mathilde : Le docteur m’a tout expliqué : il faut faire une transfusion à Léo et le placer sous oxygène, pour qu’il récupère. On lui refera une prise de sang demain, pour voir si les globules rouges commencent à remonter…

Lydia : Bon, il semble être entre de bonnes mains…

Mathilde : Tu sais, le docteur m’a dit que la guérison appartenait à Léo… Il faut que son organisme réagisse au traitement. Si jamais les globules rouges ne remontent pas, cela veut dire que sa moelle osseuse est atteinte… et là… et là… (elle éclate en sanglots)

Lydia : Ne t’inquiète pas… Tu as fait tout ce qu’il fallait… Il faut faire confiance et attendre. Il est solide tu sais !

Mathilde (reniflante) : Ah ça ! Avec tout ce qui lui est déjà arrivé, on peut dire qu’il se cramponne à la vie ! Les intoxications, les chutes, les blessures, les bagarres !  Je ne compte plus les fois où j’ai dû l’emmener aux urgences.

Lydia : Ah ça ! Je m’en souviens !... Donc, il passe la nuit là-bas ?

Mathilde : Eh oui… Je lui ai laissé son doudou, et aussi sa petite souris en peluche, si jamais il a envie de jouer. Le Docteur Meunier m’a dit qu’il fallait qu’il ait un bon moral, c’est important. Mais l’essentiel, c’est qu’il retrouve l’appétit… Sinon, il ne pourra pas remonter la pente.

Lydia : Tu crois qu’il va manger, là-bas ?

Mathilde : J’ai laissé à l’infirmière les croquettes qu’il adore, poulet-dinde. Et aussi des boîtes de sa pâtée préférée, au thon et aux crevettes. Et puis un foie de lapin que j’avais cuisiné pour lui hier.

Lydia : Tu pourras aller le voir ?

Mathilde : J’y vais demain après-midi. Je pourrai appeler ce soir et demain matin pour avoir des nouvelles. J’aurais préféré rester là-bas avec lui, mais il n’y a pas de lit pour les accompagnants. Tu te rends compte ! Il va dormir dans une cage, sous perfusion, avec un tuyau d’oxygène dans le nez, et une collerette ! Entouré de malades et d’opérés ! Tu imagines tous les miaulements de détresse qu’il doit y avoir là-dedans ? Et je ne serai pas là pour le rassurer…

Lydia : Aie confiance ! On dit que les chats ont neuf vies ! Tu n’as qu’à rester dormir ici, tu te sentiras moins seule. On se couchera tôt, de toute façon Lucas va à l’école demain matin.

Mathilde : Il est adorable ton petit garçon, ça me fera plaisir d’être avec vous ce soir. Ah ! Lydia ! Tu as bien de la chance ! Tu n’imagines pas le souci qu’on se fait quand on a des animaux !...

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Extrait du recueil "Ainsi va la vie" déposé à la SGDL

  • J'aime tant les chats... Jolie chute, vive la félinothérapie et la ronronthérapie...

    · Il y a presque 11 ans ·
    Oiseau... 300

    astrov

  • Beaucoup d'émotions et de sentiments.
    Le texte montre bien les deux amies qui se rapprochent, Lydia qui soutient Mathilde, lui propose de l'héberger pour la nuit alors que le lien de Mathilde avec Léo est au coeur du texte. Le rythme renforce également la proximité de Mathilde et Léo : les phrases courtes, exclamatives de Mathilde renvoient à l'essouflement de Léo.
    Et bien sûr, la chute !

    · Il y a plus de 12 ans ·
    11082011025

    amelie_2

  • très drôle et belle chute

    · Il y a plus de 12 ans ·
    Ic16 orig

    pouetpouet06

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