L'ÉPINGLE À LINGE

Philippe Larue

J'étais mort en ôtant une petite culotte avec la bouche à une belle femme lors d'une soirée. Comment je m'étais retrouvé sur un fil, je ne saurais vous dire. Mais voilà que j'étais deux doigts en bois avec comme moteur, un ressort. Même pas eu le temps d'avoir un Satori érotique, non!

Je m'étais réincarné en une simple épingle à linge. Quelle vie miséricordieuse penseriez-vous? Mais c'était le contraire. Je voyais défiler les petites culottes de ma propriétaire. Dentelles et satin côtoyaient le coton ainsi que  les dernières nouveautés. Dois-je vous parler des tubes disco à la mode? Bonnets B à -M- et rien qu'avec cela, j'étais "Born to be Alive".

Parfois, j'avais remarqué que la propriétaire sur le balcon avait les yeux à demi clos par les nuits blanches érotiques. J'étais un privilégié de l'aristocratie des mangeurs de petites culottes car lorsque l'Alizé soufflait plus fort que d'habitude, je parvenais à réaliser un salto ou deux. Alors que samedi z'haies un triple looping de funambule. Je voyais mes voisins fer un essai mais l'essaim en cours d'acupuncture sur les corps dénudées sur les chaises longues piquaient une colère. 

J'avais bien reconnu Marco Polo zébré bleu car en plus de l'ancre posée sur les bits d'amarrages d'internet, il levait souvent les vers d'eau-de-vie. Un jour dans un journal, j'avais remarqué que nous, les mordus des petites culottes pouvions devenir une oeuvre d'art. Sur la page, il y avait une photo de la Tour Eiffel réalisée en épingles à linge. 

Désolé, je dois vous laisser car je pars en scierie me faire "décapiter" l'humour. 


C'était une blague, n'est-ce spa?


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