L'EPOUVANTAIL
emilio
L’EPOUVANTAIL
La nuit noire, j’avance à grands pas nerveux sous la pluie. Mon col est crasseux, mes mains glacées fouillent le fond de mes poches, et de là où je me trouve, je vois déjà la péniche immobile, ancrée dans les eaux sombres de la Seine. La gare d’Austerlitz, énorme, déploie ses entrelacs de réseaux vers tous les horizons et attend les voyageurs du soir. Quais transis, regards fuyants, tickets perdus et courants d’air...
Je fouille dans la poche de mon caban sans teinte, et en extirpe un mouchoir avec lequel je nettoie consciencieusement mon visage, mon cou, mes cheveux mouillés, mais la pluie chagrin continue de tomber sur moi et sur le fleuve endormi, sous les lumières écrasantes des lampadaires. Le long ruban noir se perd dans les ténèbres, vers les illuminations de la ville morte.
J’éructe une injure en tapant du pied dans un vieux bidon de peinture. Et devant moi, au fur et à mesure que j’avance, se profile la silhouette replète du bateau des crève-la faim. Le refuge de l’Armée du Salut ouvre ses portes à six heures du soir sonnantes et les cloches trébuchent d’envie et de désir, en respirant la soupe depuis la rue d’Aboukir jusqu’au Square Jules Ferry. Ils arrivent par groupes de trois ou quatre, pèlerins de la nuit sans soutane ni bréviaire, adorateurs du bitume, traînant derrière eux leur voiture à capote, et chantant à tue-tête un hymne au gros qui tâche...
Je me fonds dans la masse, près de la passerelle mouvante. Des types s’appuient au grillage de l’entrée et leurs têtes de turc surgissent dans les néons de couleur : pas rasés, loqueteux, aussi misérables que des rats, sales à faire tomber en pâmoison une femme du monde.
Je grommelle que je veux m’en sortir, que tout ça n’est que provisoire. Je me prends à rêver au temps où j’existais... Costume seyant, appartement avec balcon et petite épouse modèle, machine à laver la vaisselle, situation en or au Crédit de l’Ouest... Le bonheur en technicolor et en électroménager, les voyages sur écran géant et le café du Brésil. Mais j’ai mal tourné, chômage et indemnités, six mois de répit, divorce, plus de costard, plus de machine à laver, plus de café Jacques Vabre.
Condamné à l’asphalte... les aléas de la vie... Alea jacta est.
Je rouvre les yeux, la pluie a cessé de tomber, et mes cheveux sont presque secs. Devant moi, une jeune fille blonde me sourit dans son uniforme bleu nuit, me tend un bol de soupe. J’avance mes deux mains larges ouvertes comme pour saisir la lune, m’empare du trésor chaud et fumant. Avec avidité, je le porte à mes lèvres, avale goulûment le liquide qu’on m’offre. A pas d’oiseau frileux, je traverse le dortoir des orphelins de la rue. Le plancher craque sous le poids des types de nulle part marchant à la queue leu leu le long de l’étroit passage. Les visages sont blêmes et décharnés, les joues couperosées et zébrées de barbes grises. Les lits à deux étages se succèdent dans un ordre parfait, avec un espace infime entre chacun.
J’écoute le long bourdonnement d’abeilles malades, j’oblique sur la droite vers ma couche, m’assied sur la couverture jaune. Je retire consciencieusement mes chaussures, mon bien le plus précieux, lorsque j’entends une voix amie. Mustapha vient vers moi en souriant.
L’Algérien, originaire de Belleville, est d’aspect fragile. J’aime son visage émacié, traversé de rides profondes, sec comme la terre de son pays d’outre France. Lorsqu’il pleure, comme pour la mort de sa mère, ses larmes coulent dans d’infimes ruisseaux jusqu’à la commissure de ses lèvres.
Il ne fait plus le ramadan depuis qu‘il est dehors, mais Il m’a expliqué que le meilleur moyen de comprendre la souffrance provoquée par la faim et d’avoir envie de partager avec ceux qui n’ont rien, c‘est le jeûne.
Et se priver d’eau pendant un certain temps, pour la redécouvrir ensuite, c’était retrouver son sens profond. C’est comme ça que j’ai compris que Mustapha était le plus philosophe d’entre nous. Avec l’aide de Tronchet et Nuage, il s’est promis de me procurer des fringues pour que j’aille voir ma femme. Je veux revoir mon fils avec des vêtements propres.
***
*
Le lendemain, il pleut rue Jacob... Je surprends mon image dans la vitrine d’un magasin de farces et attrapes. Morne spectacle... Avec mes cheveux de paille qui ont poussé, je ressemble à un épouvantail. Je suis plus que jamais décidé à piller une boutique pour avoir l‘air d‘un être humain. Mes compagnons d‘infortune m‘y aideront. Ils me disent qu’ils ont un plan, que je n‘ai qu‘à regarder.
De là où je me trouve, j’aperçois Tronchet qui roule devant les passants tel un fruit trop mûr. Sans doute pour faire diversion. Il s’ébroue façon gros chat de gouttière et fait un superbe pied de nez au molosse du cinéma de la rue Saint Honoré venant de lui faire mordre la poussière. En se redressant, il a levé son nez rubicond vers l’affiche placardée devant la salle obscure. On joue un vieux film d’Alain Corneau qui s’intitule “Série Noire”. C’est un titre pour moi, un titre pour eux.
C’est le moment que choisit Nuage pour entrer en scène, juste devant la boutique de costards. Nuage est un long échassier gris plié en deux sur le trottoir mouillé. Son visage d’un blanc de cire, famélique, ruisselle d’eau de pluie. A l’heure qu’il est, Il observe le ciel, les deux mains bien à plat sur ses genoux...
Derrière lui, surgit Mustapha, silhouette étriquée portant un long manteau d’hiver, qui le bouscule sans ménagement. Une altercation d’opérette éclate, où tous d’eux s’insultent, se frappent, sous le regard médusé des passants qui ne tardent pas à faire cercle.
Une petite vendeuse sort de son échoppe, inquiète de son futur chiffre d’affaires.
C’est l’instant propice que choisit Tronchet pour aller commettre son vol à l’étalage et détaler comme un lapin avant l’arrivée des forces de l’ordre, au nez et à la barbe de la commerçante et des badauds.
J’ai tout à coup trop d’oxygène. L’impression de sortir d’un trou noir et de revenir à l‘air libre. Mes amis sont autour de moi. Nuage me tend le cintre où mes futurs vêtements n’attendent que moi pour exister. Je respire profondément l’air de Paris. Paris pluie, Paris des boulevards, Paris changeante. Je coupe rue Saint Benoît jusqu’à la place Saint Germain des Prés, emprunte la rue Bonaparte avant de me rendre aux bains publics. Il faut que je me fasse beau pour que mon fils n’ait pas peur, pour que ma femme ne pousse pas un cri d’épouvante en me voyant. Je prends ma douche, me rase de près et rejoins les autres dans les Jardins du Luxembourg.
Pendant que Tronchet joue à courir derrière les ramiers, manteau d’hiver courant sur des graviers, graviers dans des godillots ouverts, je demande à Nuage, rêveur, son flacon d’after shave qu’il garde pour les grandes occasions et je m’en asperge. C’est la cerise sur le gâteau. Je suis épaté par la métamorphose du cloporte.
***
*
Ma femme habite un immeuble cossu, belle façade, voisins charmants, près de l’hôpital Necker. Je frappe à la porte et elle m’ouvre. Elle est belle, ma femme, yeux bleu pervenche, peau diaphane, plus radieuse encore que dans mes souvenirs. Je ressens des regrets, une déchirure à l’âme, ou quelque chose comme ça, mais je me ressaisis.
Je dis que c’est moi. Elle me répond : “je vois bien que c’est toi“. Je lui demande si je peux entrer, elle veut bien.
Chaque bibelot est à sa place, comme avant, bonne ménagère, gentille, ordonnée. Je sais qu’elle n’aime pas le désordre. Elle me propose de m’asseoir, mais non, je préfère rester debout.
Je lui demande si elle va bien. Elle fait la moue, petite figure qui s’allonge, mais finit par dire que oui. Un oui et non. Elle n’a pas d’autre type dans sa vie, c’est elle qui le révèle sans que je lui pose la question.
- Et la puce ? je fais.
- La puce a huit ans, maintenant ...
- Bon élève ?
- oui ... Il écoute bien.
Et une porte qui s’entrebâille, chambre d’enfant avec des murs bleus, et le gosse qui apparaît. Petite bouille ronde, sympathique, cheveux qui frisent comme sa mère. Le choc.
- Qui c’est ? fait la voix cristalline.
Un moment d’hésitation, comme une éternité, doigts qui se croisent, air gêné, puis “c’est personne, mon chéri” et l’enfant me regardant, debout :
- Bonjour, monsieur Personne.
Porte fermée, coup de poing au cœur, cœur qui se met à pleurer, pas le crachin mais la pluie diluvienne, l’orage intempestif ; et moi, fatigué, qui regarde ma femme, belle femme couleur soleil.
Je ne sais pas pourquoi j’ai pensé à cette chanson de Charles Aznavour où il est question de misère qui est moins dure au soleil, peut-être parce qu’il pleut dehors, qu’il pleut dans mon âme, que les trottoirs ressemblent à des suaires chargés de tout le sang des hommes. Peut-être simplement parce que les lampadaires éclairent ma face d’une lumière crue, agressive et que je vois des phalènes brûler leurs ailes dans la lumière.
C’est comme ça que j’ai pensé à fuir loin de mon passé, en partant pour le sud.
Là-bas, il y a des ciels bleus, des nuages qui changent de formes, des feuilles qui frémissent au vent, des villes couchées sur le flanc, bercées par le bruit incessant de la mer. J’allais échanger leur enfer contre un paradis.
***
*
J’ai toujours voulu croire en quelque chose, un sentiment diffus que la lumière naît de l’espoir, que tout vaut mieux que de rester dans le noir. Le train file à vive allure vers mon destin, et même si le lien qui me relie au reste des vivants est particulièrement ténu, je m’accroche à l’idée qu’il existe. Un contrôleur me dresse une contravention que je ne pourrai pas payer, je descendrai à la prochaine gare.
Je suis descendu à Pau. Il est trois heures de l’après-midi. Au-dessus de moi, le ciel est jaune, avec un soleil jaune, et le funiculaire s’étire paresseusement vers la ville haute. J’ai chaud et la faim me tenaille. Il va falloir mendier ma subsistance. Je traîne autour du château, des rues piétonnières, m’installe devant un magasin d’alimentation, la main tendue. Des gens me donnent une pièce ou deux. Je vais pouvoir manger.
J’ai trouvé où dormir lorsque la nuit viendra, un jardin public ouvert aux quatre vents. Finalement la vie semble plus douce par ici.
***
*
C’est petit à petit, insidieusement, que les stigmates de ma misère ont fait leur apparition sur mon corps.
Au début, je ne me suis aperçu de rien. Je détestais mon reflet dans un miroir. C’est vrai, je sentais bien que j’étais de plus en plus sale, que la tête me grattait sous l’effet des parasites, que mes vêtements devenaient loqueteux, que mon odeur même devait laisser à désirer, mais je pensais que tout cela m’appartenait.
C’est lorsqu’un enfant a dit à sa mère “maman, regarde le monsieur, on dirait un épouvantail” , que j’ai réalisé que le regard des autres commençait à changer.
Alors, j’ai quitté la ville à contre cœur, et je suis parti à travers champs, hanté par la remarque du petit garçon. On était en automne et une lumière d’or fin tapissait la vallée. Je voyais au loin des collines toutes rondes et violettes, sensuelles comme les promesses d‘une femme. Je marchais le long d’un sentier d’un brun rouge, et je respirais à pleins poumons sa fragrance enivrante, riche d’humus et de toutes les molécules vivantes qui allaient dresser des arbres vers le ciel, chanter la vie à l’infini.
Je n’étais plus sale, je n’étais plus une loque humaine repoussée par mes semblables, mais un homme debout, en communion avec l’essentiel. Cette nuit-là, j’ai dormi dans un petit bois paisible, et j’ai regardé le soleil luire à travers les feuilles de l’arbre qui me servit de toit jusqu’à ce que l’obscurité absorbe la lumière.
Je fus réveillé à coups de pierre. Des adolescents riaient à gorge déployée en me bombardant de cailloux et je n’eus d’autre recours que de fuir en courant à travers champs.
Le soleil était déjà haut dans le ciel. Dans le lointain, je crus discerner une bâtisse plantée au milieu des champs. Elle était agrémentée d’un verger entouré d’une clôture et des chiens de berger se firent de plus en plus menaçant au fur et à mesure que je progressais vers la ferme. Un homme au nez busqué et coiffé d’un chapeau aiguisait un outil sur sa meule. Il ne semblait prêter aucune attention à moi.
“Bonjour l’ami !” lançai-je, “auriez-vous un petit travail saisonnier à me proposer ? N’importe quoi fera l’affaire...”
Il continuait son ouvrage comme si de rien n’était. Un des molosses se jeta sur moi, me mordant férocement le bras qui protégeait mon visage, tandis que l’autre tournait en rond autour de nous.
“Allez-vous en, l’épouvantail !” fit-il en s’épongeant le front, “vous faites peur à mes chiens !”
Je faisais peur à ses bêtes, je faisais peur au monde entier. Étais-je seulement encore vivant ? Je distinguais devant moi des étendues de champs de blé montant vers l’horizon et un grand coquelicot s’était formé à l’endroit où ma chair brûlait. Il me fallait trouver un ruisseau pour panser mes blessures et raviver ma pensée. Je mis longtemps avant de le trouver : il coulait sur un lit de pierres, tapissé de buis et de genêts, caché dans un écrin de verdure entouré d’une armée de sentinelles. Un soleil rouge dansait dans l’eau blanche, quand je m’insinuai en elle, tel un serpent. Réapprendre le sens profond de l’eau, recommencer à vivre comme un enfant. Mustapha parlait à mon oreille et je frissonnais.
Une fois lavé, purifié du mal qu’on m’avait fait, qu’on avait fait à l’objet que j’étais devenu, sans identité, sans état-civil, je m’allongeais sur un tapis de feuilles de hêtres sèches, la tête reposée sur une racine noueuse qui sortait de terre. Le ciel était d’un bleu profond, les étoiles scintillaient comme des diamants. J’avais le ventre creux et une douleur lancinante étreignait mon bras. J’aurais bien aimé enfourcher une étoile et partir dans la voie lactée. Je me sentais comme les vagues qui assaillent sans cesse les falaises, et qui glissent, glissent, sans jamais s’en saisir.
***
*
Nous n’étions pas encore en hiver et je pouvais gober des oeufs, manger des fruits, du maïs. Je me débrouillais. J’appréhendais cependant l’hiver où la nourriture se ferait de plus en plus rare et le froid rigoureux.
En ce qui concerne mes congénères, je me faisais de plus en plus discret. Si au début je cherchais leur compagnie afin d’avoir un peu de travail, de chaleur ou un quelconque soutien, je m’étais vite rendu compte que ma présence était devenu une gêne. Il ne valait mieux pas qu’on me voie roder près des habitations. Mon allure avait de quoi inquiéter, même les plus indulgents.
Il suffisait de voir comme les enfants hurlaient d’effroi lorsqu’ils me voyaient apparaître au détour d’un chemin.
Pourtant, je ne me faisais pas peur, je sentais bien que j’étais semblable aux autres, une fois toute cette crasse extirpée. Et en même temps, je m’en éloignais. J’étais devenu différent, à force d’être rejeté. Je me disais : tu es l’épouvantail. Et je m’étais même trouvé un chapeau de paille qui me protégeait du soleil lorsqu’il était au plus haut et accentuait la ressemblance avec un leurre à moineaux.
Je m’étais mis à adorer la plaine parce qu’elle seule me parlait. Elle me permettait de rentrer en moi, me renvoyait en écho son immensité, sans aspérité, sans repère.
Lorsque je dormais sous la voûte d’un arbre, j’avais l’impression d’être dans un coquillage, comme ceux que les gosses se collent aux oreilles pour entendre le bruit que fait la mer. Moi, j’écoutais ses bruissements, ses cris d’oiseaux, ses hululements de chat-huant. Avant, je ne me doutais pas que les arbres savaient parler.
Et en ouvrant les yeux, je fixais mon regard émerveillé sur la toile d’araignée, bercée par le vent, et scintillant de mille feux sous le soleil du matin.
En effaçant toute trace de moi, je pouvais contempler à loisir la nature immense alentour. Caché derrière cette image de mimodrame, j’étais devenu invisible et je pouvais tout voir.
Aussi, plus le temps s’écoulait, et plus je me rapprochais de l’objet auquel on m’identifiait. Comme lui, je ne ressentais plus le besoin de boire, de manger, de communiquer avec les hommes. Je faisais partie du paysage, en toute harmonie. C’était tout juste si je me mouvais pour apercevoir un étourneau qui prenait son envol ou bien la forme gracile d’un chevreuil égaré dans la couleur ambrée du crépuscule. Je frémissais à peine au contact du vent.
***
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Quelque part au printemps, j’ai choisi un grand champ de mottes de terre violine avec lequel j’étais en communion, comme si lui et moi étions de la même essence.
J’ai foulé le sol fertile les pieds nus jusqu’en son centre ou ce que je croyais être son centre. Je ne me sentais plus un homme. J’étais totalement devenu l’épouvantail. Aussi mes pensées n’étaient plus celles d’un homme. Je voulais simplement remplir la fonction pour laquelle les autres hommes m’avaient créé. Les hérissons ne traversent pas la route, lorsqu’ils se font écraser. Ils ne connaissent pas le sens du mot route. Ils sentent seulement venir la mort, qu’ils n’appellent d’ailleurs pas la mort.
Pareil au hérisson, je ne ressentais plus les choses de la même manière que vous.
Comme un épouvantail, j’ai levé les bras à l’horizontal, les deux pieds bien campés dans la terre froide. Le temps était lugubre, la pluie tombait sur moi et sur le champ. Au loin, les peupliers profilaient leurs branches hérissées comme du fil de fer sous le ciel sombre.
Comme un épouvantail, mes pieds rigides s’enfoncèrent dans la boue, sans que je n’éprouve rien.
Au loin, des silhouettes se dressèrent au-dessus des broussailles, des chasseurs qui cherchaient une cible.
Et la pluie redoublait de violence. Et pas de chat pour faire la cible.
Et moi, l’épouvantail, bras tendus. Prêt.
Un coup de feu comme un coup de tonnerre.
Un autre qui me fit chanceler.
Un troisième qui me coucha sur le sol.
J’ai entendu les clameurs, les félicitations.
J’ai enfin senti la morsure de la pluie sur mon visage trempé.
J’ai eu mal, mon dieu que j’ai eu mal.
Et j’ai souri parce que ça voulait dire que j’avais été vivant.
magnifique !
· Il y a environ 13 ans ·hello-44