Les ancres jetées.

austylonoir

Dites-moi, vagabond, 

qui par la rue promenez,

sur les sols familiers,

la fatigue de votre corps,

est-il encore dans vos souliers,

la passion ancienne et la folie d'antan,

qui vous mirent sur la route?

Et dites-moi, capitaine,

si les bateaux navigués,

si les ancres jetées,

si la vague coléreuse sublimée dans la nuit,

si les ports ensoleillés de la côte africaine,

si l'odeur, capitaine! Si le parfum vous manquerait?

Et vous pilote!

Parlez-moi de ces villages survolés au levant,

d'Athènes en collines,

et d'escales à Beyrouth.

De la voix grésillante sortie des enceintes,

parlez-moi du sang qui vous bat veines et poitrine,

palpite dans votre cœur,

et agite votre corps au terminal trois.

Et vous? Vous, nomade.

Sédentaire à l'étroit dans le confort des maisons,

et libre aventurier dans le vaste du monde.

Portez-nous le récit de ces contrées incertaines,

mirages dans nos têtes comme l'éden de l'assoiffé.

À boire, voyageur, la gorge nous est sèche!

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