Les anges déçus
Edgar Fabar
Encore une nuit de débauche
Debout sur le rebord des heures
Je contemple mon verre et l'aurore
Chaque soir je trempe mes ailes dans l'alcool
Au sommet des palaces,
je trompe l'ennui aux bras des demoiselles de passe
Cent mille et une nuit ont passé
Sous les baldaquins de mon lit
Défilent des mannequins exquis
Les succès s'enchainent
A mes barreaux de chêne
D'un coup de hanche
Je déclenche un feu ou une avalanche
Je suis un ange heureux
Dieu que c'est dangereux
C'est ici que l'harmonie penche peu à peu
Une angoisse glaciale s'installe
A l'instar d'un calendrier sans cesse réimprimé
Les années sont collées, abîmées
Rien n'y fait
Je resterai un être parfait
Un ange passe mais ne trépasse jamais
La destinée de toute chose est de finir en poussière
La mienne est d'être encore là quand la poussière s'en ira
Désormais abonné à l'animosité
Sur le chemin des damnés
Je choisis des bien-aimées
Au volant de ma Bentley
Les belles entrevoient un avenir doré
Dont je me charge d'écourter la durée
Leur éclat s'éteint au moment
Où mes mains sur leur cou délicat
Se referment soudain
Je regarde la mort qui passe vite
En attendant qu'elle m'invite
*cet extrait constitue le premier couplet du titre "Les Anges Décus" écrit et interprété en collaboration avec Charles Perez.
En écoute intégrale ici :
https://soundcloud.com/didjelirium/05-les-anges-d-cus-didjelirium