Les murs.
assilem
Quatre murs. Un toit. N'est-ce pas suffisant? Faut-il plus, ou moins?
Mon refuge idéal est un abri; isolé, simple, caché. Un toit me protégeant des eaux, quatre murs me protégeant des autres. C'est ainsi tout ce qu'il faut; il me faut un abri des autres.
Espace isolé d'où aucune personne ne peux m'atteindre, je serais seule, libérée. Je comtemplerais le monde d'extérieur, admirant ainsi sa beauté, toutes ses imperfections et toutes ses peines. Tant d'hommes, de femmes, d'enfants, d'aînés. Tous pareils de différences.
Je verrais ce beau monde, aveugle de mes yeux. J'ouvrirais les yeux sur ces vies inconnues, mais je rêve sans doute. Suis-je ignarde aux gens, sourde d'esprit par ces murs réducteurs?
Mes yeux se fendent, je les apperçois: les innommés, les autres, le monde; mais rien ne cède. Je ne ressent rien. J'observe, admire, étudie. Voilà tout. La distance si bien froide mais bonne au coeur, chaîne de vie, refuge d'esprit soit mon alliée, l'amie; combattant ainsi depuis toujours l'attachement et fuyant la déception. Je cours pour fuir les autres, je cours prise entre trois murs et un toit, à la recherche du quatrième désormais égaré.
Sans quatrième, la barricade n'est plus. Porte branlante entrouverte aux autres. Les autres me voient, s'approchent, m'observent et rient. Ils se gaussent, voilà tout, que des gueux gaussant des pauvres gosses. L'obscurité n'est plus et la lumière m'étale. Je suis comme nue d'avant les autres; eux sont identiques, semblables, et rient. Puis, le noir. Je ne pleure pas. La peur crève. Puis, je respire. Enfin. Le quatrième est revenu.
Une vie seule, immunisée de l'attachement par une cuirasse d'indifférence. Je suis réfugiée du monde, des autres. Ainsi je ne veux connaître les sentiments, les inutiles menant au chagrin. Car ils sont ainsi, ils vous blessent, vous tuent, vous torturent, ces maudits sentiments.
Je ne veux rien ressentir. La léthargie me prend et ainsi, je m'enfuis. Je disparaît sans coup férir, discrète et méconnue, je m'ennuie d'entre les murs. La revoilà, elle m'attends, la Solitude. Elle me quittera bientôt.
Je suis une éternelle fugitive aux autres, anonyme aux sentiments. Mon chère refuge adolescent.