Les bonbons

aile68

La trêve s'est terminée en septembre juste avant la rentrée de l'école. J'allais avoir huit ans. Je suis allée voir Stéphanie sur la grande place et je lui ai demandé si c'est bien elle qui avait pris les bonbons sous le banc.

"Et alors? Je les ai trouvés, je savais pas qu'ils étaient à toi! Tu avais qu'à mettre ton nom dessus...

- Très drôle! Tu vas me rembourser les bonbons un à un.

- Mais t'as vu la lune, toi!" m'a répliqué Stéphanie.

Elle était plus grande que moi d'un an et elle avait de la répartie. Tout  ce que j'ai trouvé à faire c'est lui donner une claque. Vlan! Et je l'ai laissée là à se tenir la joue et pleurer. Tandis que je retournais sur la placette toute fière de moi, j'entendais ma mère qui m'appelait. Elle m'a quand même pas vue gifler Stéphanie, ce n'était pas possible! Bien sûr que ce n'était pas possible mais alors que ce passait-il?

- Ton frère? Où est-il? m'a demandé ma mère affolée.

- Mais je ne sais pas! Je l'avais laissé à la maison avec Carine. (Carine, c'était ma petite soeur).

- Mon Dieu, il s'est sauvé! Vite il faut le chercher".

Nous l'avons cherché sur la placette, nous sommes allées voir s'il n'était pas tombé dans le petit bassin, ma mère est remontée à l'appartement voir s'il ne s'était pas caché dans les placards ou sous les lits.

Pendant que je demandais à mes copines si elles n'avaient pas vu mon petit-frère, j'ai vu Corinne de la grande place s'approcher de nous.

Elle s'est adressé à moi:

- Je sais où il est ton petit-frère. Viens avec moi et je te montrerai où il est. Nous l'avons fait prisonnier.

- Quoi? Vous n'avez pas le droit, il est tout petit. C'est pas réglo! ai-je crié.

J'ai été obligée de suivre Corinne dans l'espoir de voir enfin mon petit-frère, mais arrivée sur la grande place j'ai été faite moi aussi prisonnière.

- Mon frère! Où est mon frère?

- On n'en sait rien! m'ont dit les filles de la bande rivale, on t'a bien eue! "

ça oui! Elles m'avaient bien eue, mais où était passé mon frère?



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