Les cendres

Merlin Ngouffo

après une fugue, deux amoureux conversent

       Les cendres

 

Loin de vous j'ai levé

Mon glaive et mon bouclier

 

J'ai cherché en mon cœur

Les zones les plus sombres

Y semer la rancœur

Et nettoyer les décombres

 

Les premières lettres de vos noms

Vous désignent 23

23

Mon cœur vous appelle

Et seuls mes songes lui répondent

Dans votre mamelle

Où mes sommeils s'endorment

 

Ma grande amie

Ma sœur

Ma mère

Mon amour

 

Vous souvenez-vous un instant

De nos aventures exaltantes

Que peignaient mes poésies

En ces lunes de rêveries

 

23

Mes faiblesses se cristallisent

Dans leurs tristes regards

Qui n'ont su quêter

Une étoile comparable

Vous oublier son avenir

Dans de nouvelles façons de vous haïr

 

64 mon vieil ami

Mon bonheur des temps omis

 

Rares sont ces nuits

Où mes souvenirs vous envient

Lorsqu'ils persistent je m'ennui

Dans ces nouveaux bras où je survie

 

Je vous ai aimé

Vous mon univers

Dans vos regards constellés

J'étais la plus belle des reines

 

J'ai piétiné en hiver

Les routes de nos croisades

Dans ma fleurie robe sereine

Pour croiser votre balade

 

J'ai compté nuits et jours

Après votre fugue

L'envie de vos sourires glamour

A la porte de mon refuge

 

Nulle issue

Que de vous voir en ami

Alors comme d'un tissu

Se voile mon amour en mépris

 

Ma douce rivière des sèches saisons

 

Qu'une accalmie m'abrite

Des larmes de votre mépris

Qui outrage et accable

Mon cœur qui s'embrase

 

Je n'aurais su vous protéger

Des filets de ces enragés

 

L'étendu de nos amours

Sans lisières

Fût quêter par les enfers

 

Les flammes de cet amour

En mon être fragile

Sont si loin

Que ne pourraient les éteindre

Les eaux des planètes agiles

 

Ces flammes s'élèvent encore

Des oubliettes s'en vont éclore

Pour vous garder en ami

Loin de cette formule magique

Qu'après un orage d'amour

Vienne un torrent de haine

 

Vous ma contré oublié

Je vous ai langui

Enseveli par les tristes désirs

De vos baisers

De vos câlins

Qui abrégeaient mes supplices

 

Comme d'un funeste destin

Mon amour s'en va

Ayant donné

Ayant cru

Ayant pardonné

Ayant oublié

Ayant aimé

Grandi et fleuri chaque année.

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