LES CHRYSANTHÈMES

Dominique Taureau

Novembre

Pauvre vieux soleil d’automne 

Pâle et frileux sur les bois ! 

Douceur morne monotone

Qui luit les frissons aux abois.

La rousse toussaint assaille

Par ses souffles froids luisants

Les âmes tristes grisailles

Aux chevets de leurs chers gisants.

La mémoire du souvenir

Crisse feutrée sous les pas lents :    

Le passé vient se rajeunir

Au plus secret des cœurs brûlants.

Au bord des silences blêmes,

Sur les tombeaux des muets défunts,

Les couleurs des chrysanthèmes

Inclinent leurs feux sans parfum.

Quel mortel vide ce néant !

La mort s’ennuie en caverne...

Même si l’espoir...Ô géant !

Fleurit le marbre bien terne.

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