Les collègues sont plus verts ailleurs

marionlab

Il y a pile un an, j’ai dit fuck à ma vie de gentille salariée. Bye bye les dragons hurleurs, ciao les stagiaires qui refoulent du bec, adieu les requins aux gourmettes qui rayent le lino, au revoir les chefs en Prada incapables d’aligner deux mots… Voilà, j’ai plaqué mes collègues au profit d’un bureau juxtaposé à ma chambre, à douze enjambées de mon lit, si si, j’ai compté. Finies les conversations biberons-caca, les complaintes des mamans névrosées, je peux désormais ne plus décrocher un mot avant 10 heures du mat’ sans déclencher une guerre froide. Liberté. Alors OK, je m’adresse davantage à mon chat et à mon écran d’ordi qu’à de vrais gens. Certes, j’ai remplacé les gossips de la machine à café par une consultation aussi frénétique que stérile de Facebook. Mais au moins, je peux travailler en pyj’, pas maquillée et le cheveu hirsute, tout le monde s’en fiche. Enfin peut-être pas la factrice qui fait des yeux ronds comme des soucoupes à chaque fois que j’ouvre la porte dans cet état, alors qu’elle m’a croisée la veille en total look working girl… Pas très feng shui pour ma crédibilité. Et y a quand même un méga problème. Mon dressing est en pleine dépression depuis que mon uniforme de boulot se résume à un jean, un pull doudou et des boots léopard. Même si ma Cébé apprécie le concept (car oui, je suis moins motivée pour aller faire du shopping n’ayant plus l’occaz de me pavaner le lundi matin devant un cortège de collègues mi-outrés, mi-fascinés), moi j’ai tendance à trouver ça moins drôle. D’autant que je ne peux décemment pas trop me lâcher lors de mes quelques sorties en tant que « chef d’entreprise » (ha ha), n’allons pas effrayer le client dès la première entrevue. Conséquence ? Le week-end, c’est festival. Je dégaine les collants à pois, le short boyfriend, le T-shirt zèbre, les compensées bariolées, et ça vire vite au n’importe quoi. Bad karma… Ou sérieux manque de vestes à pellicules autour de moi ?

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