Les combles.

Christophe Hulé

Les combles sont faits pour combler, en fait, on entasse là-haut tout ce que l'on ne veut pas jeter, de vieux jouets, de vieilles photos, des médailles, des diplômes, de vieux cahiers d'école qui fleurent bon l'écriture d'antan et l'encrier.

Pour certaines, des posters d'idoles, des tas de magazines, comme « Salut les copains », ou d'autres encore.

Des photos de vacances, celui-ci, celle-là, le goût du sable et des bains de minuit, la vie croquée à pleines dents. La chair, la soie, le soleil, les rires, l'insouciance, et tout ce que l'on ne pourra retrouver, les souvenirs d'adolescence sont l'annonce d'une première mort.

La vraie est-elle plus importante ? - A chacun d'en juger.

Elle s'appelait Patricia, Chantal, Nathalie, peu importe en fait.

Et toutes ces lucioles d'un soir.

Certains ont le courage de jeter toutes ces babioles, mais leur esprit dit autre chose.

Qui peut prétendre n'avoir vécu qu'une vie ?

A revisiter certaines époques, on se croirait vraiment fantômes des contes de noël.

Des cordes de guitare, ou pour se pendre.

Je me souviens des jours anciens, et je pleure, etc.

Quelques rayons poussiéreux éclairent les malles qu'on hésite à ouvrir.

Certaines appartiennent à des proches, aujourd'hui disparus.

Peut-on en vouloir à ceux qui refont leur vie dans ces duplex hyper modernes aseptisés, sans déco, aux murs blancs comme à l'hôpital.

La moindre poussière peut être souillure, en écho à ces putains de souvenirs qui ne sont que blessures.

Faire table rase, pour avancer, enfin s'en convaincre.

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