Les confessions d'une feuille de papier (Acte 1)

Quelques mots glissent sur moi,

Me dispensent une caresse,

Sous la pulsion frénétique d’une plume dominée,

Par l’envie, le besoin, le désir d’exister,

Dans la complicité d’une âme condamnée,

Par l’amour linguistique,

Qui se donne et s’adonne à un exercice,

Maintes et maintes fois réitéré.

Des lettres en séries imbibent en silence,

La finesse de mon grain,

De la lourdeur du sens,

Des maux qui se libèrent de leurs chaînes,

Des douleurs parachutées en tandem,

Sous le ciel éclairci d’espoirs nouveaux.

Décollages émotionnels,

Miroirs d’atterrissages sensationnels,

Sous l’élégance d’un jeu de mains,

A chaque fois unique,

D’un instant d’étreinte de la connaissance,

Et d’un fragment d’abstrait,

Matière de « ce que je ne perçois pas »,

Mais qui s’imprime sur ma peau,

En double-file, recto-verso,

Sous l’impulsion, qu’importe la raison.

Subtilité de la conscience dénudée,

Réflexions décomplexées de ces terres inconnues,

Désinhibées dans ce geste d’ivresse,

Qui remplit mes lignes,

Une à une, dans un élan irraisonné.

Atmosphère impétueuse,

D’un tourbillon aussi passionné que passionnel,

Essence d’inattendu,

D’une addiction empreinte d’essentiel,

Qui parfois,

Laisse entrevoir des hésitations,

En guise de ratures,

Esquisses d’incertitudes,

Coups de crayons en rasoirs,

Contours dessinés par la vigueur des pensées,

De temps à autre raccommodées,

Un brin d’accalmie momentanée,

Une pause imposée,

Un court-circuit inopiné,

Où débattent les idées,

Sur les territoires des possibilités,

Vertiges de combinaisons,

Impossibilité de déconnexion …

(14 Février 2013) Vanessa Dylan.