Les deux violonistes

mickaella

Les deux violonistes

Jane vit à Londres. Elle n’est pas mariée. Son appartement est minuscule par rapport à celles de ses amies. En effet, elles sont mariées. Elles travaillent pour pouvoir se permettre d’acheter de belles choses. Jane se sent dépassé par leurs extravagances. Télévision dernier cri, voiture neuves. Une de ses amies particulièrement, montre qu’elle est riche. Elle la reçoit toujours, avec de délicieuses robes, des bijoux en pagaille et une cigarette pour finir en beauté sur le perron de son appartement. Ce n’est pas pour la déstabiliser, c’est une amie de longue date, elle ne ferait pas ça. Lady a toujours valorisé les qualités de Jane : belle, intelligente, douée. Bref une fille portée vers l’avenir avec réussite et bonheur. Bref, la femme idéale.
Jane dans son petit appartement de deux pièces est  à l’aise, un doux nid douillet, elle l’aime l’appeler. Elle aime rester là pendant des heures, feuilleter ses magasines. Ne rien faire et s’atteler à ces passions. Elle a deux fauteuils d’une personne dans le salon et un large canapé. Ils sont orangés et romantiques. Les fleurs que possède Jane, sont des roses. Ses fleurs préférées. Elles sont attelées dans la pièce. Elles ont des formes, des styles différents : fausses fleurs, vrai, colorées et noir. Bref l’appartement regorge de roses.
Elle attend la visite de sa mère avec beaucoup d’impatience et d’amertume aussi. Elles se sont disputées le soir d’avant au téléphone. Jane aime avoir le dernier mot.
Quand soudain on frappe à sa porte.
« Oui rentre ! » Dit Jane.
« Jane ! »
Sa mère débordante d’énergie, sourit, lève les bras et embrasse sa fille. Elle montre d’oublier la dispute d’avant. Sa fille rancunière peine souvent a faire le premier pas. Après ses retrouvailles vire voletantes sa mère s’assoit dans un de ces fauteuil.
« Oh la noire est belle, c’est la dernière ?! » Dit sa mère en parlant de la rose noire.
« Oui, Aimy me l’a donné. » Répond Jane.
« Oh, cette Aimy elle est formidable, elle te connait par cœur, tes goûts, tes couleurs, elle, pourrait faire ta garde robe, c’est une amie exemplaire ! »
« Oui maman, c’est vrai. » Dit Jane versant le café dans une tasse en porcelaine bordée d’argenture.
« Oh, qu’elles sont belles tes tasses, tu vois je les préfère. Je voulais t’acheter les roses et puis blanc c’est traditionnel, ça restera à la mode pendant des années. Je suis si contente de cet appartement, il te va bien ! »
« Tu trouve ? Je l’ai décoré comme je peux, ces fauteuils sont vieux, ils ont un peu défraichi mais l’ambiance qu’ils dégagent est bonne. »
« Ces tableaux aussi, ce sont lady qui me l’ont ramené d’Amérique. » Dit Jane.
« Comment va Lady ? Elle est partie cette fois ci en Amérique ? »
« Oui, en Californie, son mari lui a payé le voyage. »
« Oh, avec les sous qu’il gagne, tu sais que contrôleur des impôts, ils ne sont pas à plaindre. »
« Oh non, c’est bien pour eux, tu sais que je les aime particulièrement. »
« Gos a eu ce privilège de partir là-bas. » Dit la maman.
« Oh oui, il s’est fait plaisir en choisissant la Californie, lady était folle de joie. Elle m’a racontée en détails cette aventure, elle m’a dévoile les paysages. Elle m’a raconté tous les restaurants, les boutiques, les monuments. Elle m’a passionné. »
« Bos est un mari remarquable, très gentil garçon, aimant, fidèle, brave. Un chic type. Aimable, poli, serviable… »
« Oui, tout d’un gendre parfait.»
« Tu n’aimerais pas un mari comme Bos ? »
« Non trop classique, trop ennuyeux. J’aimerais un homme d’aventure, un homme qui me sortirait de cet environnement destiné : maison, boulot, dodo. Ces trois mots me font peur et tu le sais. Si je m’ennuie, ce ne sera bon ni pour lui, ni pour moi. »
« C’est d’une évidence, c’est d’une évidence… » Dit sa maman remuant sa cuillère.
« Jane, il faut que je te dise, qu’après ma mort, les biens seront partagés entre toi et ta sœur, Bridget. »
« Oui, je sais maman… »
« Non, non, non, je ne ferais que de le répéter, ta sœur et toi, même si vous ne vous entendez plus, tout est écrit sur le testament de ma mort. Tel meuble à Bridget, tel lit à Jane. Tout, tout… Je ne veux pas que vous en arriviez aux mains, comme Dieu du ciel, s’est arrivé une fois. J’ai été pétrifié en vous voyant. Tu peux me promettre que tout se passera bien… Je pourrais partir sur de bonnes bases. »
« Maman, tu ne vas pas partir de suite… » Dit Jane.
« Jane, il faut toujours prévoir, j’ai tout prévu. Tu sais, je n’ai pas fait comme mes voisins. Hortense et Gérard, ça s’est fini dans un bain de sang cette histoire. »
« Comment ? »
« Oh oui, l’histoire s’est fini dans un hôpital. Les enfants ont finis blessés, dans un fauteuil roulant et blessés au couteau. »
« Mais ils sont cinglés ! »
« Égoïste, je te dis, égoïste… L’un deux est tombé dans l’escalier, par sa sœur. Sa propre sœur ! Sans doute a-t-elle voulu le tuer… Hortense et Gérald ont du s’en mordre les doigts … »
« Si Bridget me laisse tranquille, je ne dirais rien… »
« Sans aucun doute, vous êtes toutes les deux en train de vous crêpaient le chignon. Je ne crois pas, ni un seul mot. De toute façon, Baba sera là quand je partirais. Il vous séparera. »
« Baba ? Tu ne vas pas le faire venir ? »
« Si, je le ferais, Baba je le connais et il vous connait mieux que vous le connaissaient. Tu ne peux pas dire non. Baba, mon ami sera présent. » 
« Comme tu veux maman, et que devient Bridget ? »
« Ah, tu demande de ses nouvelles ? »
« Il faut bien, il faut bien que je me prépare à l’accueillir comme il se doit… »
« Jane ! »
« Elle est toujours aussi rousse aux yeux bleus, belle jeune femme, que veut tu que je te dise ? »
« Elle a des enfants ? »
« Oui deux, deux beaux garçons que je vois de temps en temps. »
« Ah, c’est pour ça, elle doit attendre l’héritage avec impatience, elle a des gosses à nourrir… »
« Jane tu es sarcastique ! »
« Pardon maman, ça se passera bien, il faut bien qu’avant cette ultime étape, je me détende un peu, sinon je serais tendu comme un arc. »
« Oui détend toi, tu devrais. Ta sœur elle t’attend avec impatience… »
« Maman tu sais comment elle est. Elle me déteste. Depuis toujours d’ailleurs, je suis ta fifille favorite et je sais que l’argent est plus fort que tout pour elle.
« Tait toi ! »
« C’est vrai vous êtes totalement différentes !
Depuis la mort de son mari… »
« Ah bon, Jack est mort ? » Dit dans une indifférence quelque peu Jane.
« Bon changeons de sujet… »
« Oui Maman, tu sais que cette discussion n’aurait rien eu d’évident… »
« Bridget et moi ne seront jamais unis comme les deux doigts de la main. »
« As-tu revu Aimy ? »
« Oui, cette semaine, nous avons fait du shopping toutes les deux, c’était très plaisant, je lui ai offert une glace au port. »
« Il faisait bon pas vrai ?! » Dit sa mère les yeux verts étincelants.
« Oh, il faisait si bon… » Dit Jane.
« Tu sembles différente ces temps ci, n’est ce pas ? C’est le temps, quelque chose qui te chagrine ? »
« Non, rien maman, je t’assure… »
« Bon ce café m’a requinqué, oublie pas d’aller chez le coiffeur, je te dis, tes cheveux ont drôlement poussés. A bientôt ma fille. »
« A bientôt maman ! » Elle ferme sa porte.
Le soir vient et tombe sur Londres. Jane décide de sortir.
Elle se rend au pub du coin, pour boire un Irish coffee.
Elle rentre s’asseoir à une table et commence à déguster. Quand, la porte du bar s’ouvre et un bel homme fait son apparition. Il retire son chapeau. Des yeux noirs fiévreux la contemplent. Le visage d’un gentleman aventureux ne lui fait aucun doute… Cet homme n’est pas comme les autres. Elle n’a pas fait attention que depuis son arrivée sa tête n’a pas bougé.
Il est accompagné d’un homme au chapeau. Il retire sa veste et s’assoient à une table de deux personnes. Ils commandent et bientôt les deux hommes discutent. L’homme aux yeux noirs charbonneux éclipse son corps vers la droite, il observe gentiment la jeune femme.
Elle avale l’irish coffee et le sent descendre dans son corps. Ses sensations sont étranges, elle est capturée par cet homme. Plusieurs fois, on vient serrer la main de ce monsieur. Il doit être connu au bar. Jane aime moyennement, elle ne fréquente pas les ivrognes. Subitement, un journal sur sa table attire son attention, en gros titre marqué : l’homme tueur terrorise les habitants de Londres.
« Encore lui ! » Pense Jane.
Il est partout dans l’actualité en ce moment. Les gens n’ont cessé de parler de lui. « L’homme tueur ! », c’est apparemment un homme en série qui tue ses proies, souvent des femmes. Elles ne sortent plus. Jane ne se sent pas visée. Soudain, la télévision du bar s’allume. Il débute sur les informations. La journaliste présente les articles, elle commence par le premier, elle détaille, l’homme tueur des bas fonds. En effet, il attaque constamment dans le noir. Semble t-il pour ne pas être repéré. La jeune femme est excitée.
De nouveau, le portrait robot apparait. Il est moustachu, au visage large, des yeux noirs charbonneux et porte un chapeau.
Jane se retourne alors vers la table où les deux hommes sont assis. Elle ne retrouve pas l’individu pour confirmer ses doutes. Une ombre recouvre alors sa silhouette, c’est l’homme aux yeux charbonneux. Il ressemble étrangement au portrait robot.
« Bonjour, puis je m’asseoir ? » Demande t-il. 
Aussitôt éprise par le charme et la gentillesse, Jane lui offre la place sans plus se poser de questions. 
« Je m’appelle Marc. »
« Moi c’est Jane. »
Elle est aussitôt embarqué par sa personnalité.
« Oui, je vous ai vu de là-bas, je n’ai pu m’empêcher de vous rejoindre. C’est mon ami qui m’y a poussé. »
Jane aussitôt réconforté par ses paroles, boit le charme et l’évidence générosité. 
« Il s’appelle Jack. »
« Vous venez souvent dans ce bar? » Demande Jane.
« Très peu, je voyage beaucoup, je n’ai donc pas l’habitude de fréquenter les bars. Ils sont supers, je les trouve tendance, ils sont moins ennuyeux que ceux de New York. »
« New York, vous y êtes allé ? »
« Oui, c’est fabuleux! De grandes tours, tout est démesuré ! Les gens sont aimables, accueillant. Tout comme vous…» Le charme t-il.
« Vous habitez ici ? » Demande t-il.
« Oui tout près d’ici en fait, j’ai mon appartement. Je fais des études, le quartier est bien pratique pour les étudiants. »
« Oui, il parait plaisant, j’imagine d’autant plus pour des étudiants comme vous. Ce doit être long et dur de faire des études... »
« Oui, mais j’ai fini, je vais pouvoir enfin me reposer. »
« Allez-vous souvent au port ? »
« Oui, fréquemment je suis toujours accompagné, par des amis, on ne sait jamais… »
« Vous avez raison, de nos jours, il faut être méfiant. »
Après quelques brefs échanges, Marc lui demande :
« Puis-je vous raccompagner chez vous ce soir ? »
« Oui, avec plaisir… »
L’homme dit au revoir à son ami Jack qui d’un geste élevé salut Jane.
Les pots finis, le couple sort dehors, à la fraicheur de l’hiver.
« Vous n’avez pas trop froid ? » Demande Marc bougeant son manteau de gauche à droite. Comme pour sortir quelque chose ou faire un geste.
« Non, ça peut aller, je suis vêtue d’un bon manteau d’hiver, avec ce froid, rien ne lui résiste ! »
L’homme l’accompagne jusqu’à l’escalier de son immeuble. Ils s’échangent les numéros de portable. Jane s’endort vite sur son matelas.
Elle a laissé deux jours de trêve pour rencontrer à nouveau Marc. Il est neuf heure, elle a rendez vous à dix heure de l’autre côté de la ville, sous le clocher.
Lady passe la voir. Ensemble, elles partent rejoindre Marc.
« Je trouve que cette robe n’est pas très chère, elle est d’une qualité ! » Dit Lady à son amie explorant la robe dans tout ces détails.
« Oui, elle te va bien. » Répond aussitôt Jane.
Marc aperçoit les jeunes femmes.
Il affiche un sourire réconfortant.
« Je croyais que tu n’allais pas venir. » Lance Marc.
« Si, bien sur, ne t’en fais pas, ça ne te fais rien si Lady est avec nous ? » Dit Jane.
« Aucun souci. »
« Vous avez fait vite ! » Lance Marc.
« Oui on est des coureuses moi et Lady… »
Marc reste surprit.
« En vérité ce n’est pas vrai, nous sommes les pires boulets au monde ! » Dit Lady à Marc.
Lady ne laisse pas indifférent Marc. Son exubérance la surprend quelque peu mais vite dévoilé par sa gentillesse.
« Et si on s’asseyait là, les filles, je vous offre quoi ? »
« Un coca. » Dit Lady.
« Et ta ligne ? » Dit Jane.
Les deux femmes rigolent.
Marc s’intègre bien. Le feeling passe de mieux en mieux. Jane semble toujours sous son charme.
« Un beau soleil est avec nous aujourd’hui, nous avons de la chance. » Dit Marc.
Les jours s’écoulent. Marc et Jane commencent à se découvrir et bientôt leurs sentiments sont innés.
« Je peux t’embrasser ? » Dit t-il posant sa main, ouvrant délicatement son menton.
Ses yeux se ferment pour laisser place au délicieux.
Le vent enveloppe le jeune couple.
Une semaine passe, Aimy croise le jeune couple dans la rue.
« Aimy, voici Marc. »
« Ah, voici l’homme que j’attends. C’est pour cela que je n’ai plus de nouvelles. Mais où était tu passé ? »
« Je suis désolé d’avoir prit ton ami, ce n’était nullement mon intention. » Répond Marc.
« Oh, mais je pense que Jane est bien accompagnée, pas vrai ?! »
Le bras sur ses épaules, elle répond :
« Oui, vraiment bien.» Dit-t-elle d’un beau sourire. 
Marc pourtant affiche un visage sobre.
« Est-ce que ça va ? » Demande Jane.
« Je crois que oui… »
« Ton ami est toujours froide ?! »
« Froide ? Elle t’a donné un magnifique sourire, je ne crois pas… »
Jane ne réalise pas. C’est une erreur de sa part. Aimy est gentille avec les gens qu’elle fréquente.
Deux jours plus tard, on vient frapper à sa porte.
« Jane tu vas bien ? »
« Oui, oui, très bien pourquoi ? »
« Je sais que ta maman ne va pas très bien, que ta sœur est dans les parages. Je sais tu n’aime pas. »
« Maman va bien… » Répond Jane un peu triste.
« C’est vrai, que je ne fais que de penser à elle, ces temps ci, c’est dur de voir une personne qu’on aime s’en aller… »
« Je sais Jane, je suis là et Aimy est là aussi, tu le sais. Si ta sœur réapparait, j’espère que tu nous diras de venir. On ne veut pas te laisser seule avec elle. 
Tu as vu l’homme rôde toujours à Londres… »
« Mais ce ne sont que des bobards Lady, ils doivent vendre du papier glacé. Ils ont dit qu’ils l’avaient retrouvé en début de semaine… »
« Non, ce n’était pas le cas, hélas. Fais attention. On ne sait jamais, et ne sort pas seule… »
« Je dois retrouver Marc tout à l’heure. »
« Il va bien ? »
« Très bien. »
« Ecoute, amuse toi avec lui, et pas trop de folie, je ne voudrais pas te perdre… »
Sur ces notes peu rassurantes, elle referme la porte et ces pas résonnent encore dans le couloir.
« Marc ça va ? »
L’homme est chamboulé. Il ne sourit plus et ne semble plus le même.
« Tu sais Marc, tu peux me dire si quelque chose… »
« Non je ne peux pas » Dit t-il s’énervant et voulant frapper de sa main son corps.
Jane se relève soudainement.
« Mais qu’est ce que tu fais, tu es fou ?! »
Elle s’éloigne de lui. Il dépose des yeux de détresse, d’inquiétude.
Dans la semaine :
« Cet appartement serait vraiment idéal pour qu’on travaille toutes les deux, tu ne trouve pas ? » Lance Aimy à Jane.
« Je ne sais pas, tu l’aime cet appartement ? »
« Si tu veux il y a plus grand, c’est vrai qu’il faut un accueil pour que la secrétaire puissent prendre les rendez vous. »
« Aimy, je ne sais pas si c’est une bonne idée. Il faut la payer en plus… »
« Je te trouve palotte en ce moment, tout va bien ? »
« C’est ma mère, son état se dégrade, je m’inquiète. »
« Tu devrais prendre du recul, te faire du bien, ça te dirait un cinéma ce soir ? Ça te changera les idées. »
« Lady m’a proposé, j’ai refusé. Tu sais, je suis fatigué…
 J’aimerais partir pour New York quelque temps. Je manque d’air ici. Tu vois ? »
« New York, c’est grand et les gens sont différents. »
« Oui, on verra bien mais ça me trotte depuis un moment. »
« Tu compte y habiter ? »
« Oui, si tout ce passe bien, oui. »
« Et Marc ? »
« Je ne sais pas avec Marc ces temps ci, il a bien changé. On dirait qu’il boit. Il devient violent. »
« Ah bon ? »
« Il est alcoolique ? » Demande Aimy.
« Peut-être, j’ai mis une certaine distance entre nous. »
« Tu es amoureuse ? »
« Je ne sais pas, c’est compliqué… Je crois que je n’ai pas très envie de le revoir. »
« Ecoute, fais moi signe si tu veux sortir.  » Lance Aimy.
Jane descend dans sa rue pour aller chercher du beurre. Quand quelqu’un la bouscule violemment, elle se tourne. C’est Bridget, sa sœur. Elle est bien habillée. Elle est vêtue d’un chapeau à poil et de vêtements prestigieux. Son regard froid, certain ne la laisse indifférente. »
« Que fais tu là vieille folle ? » Lui lance Jane.
« Rien, je suis allée voir maman, ça fait longtemps que tu n’y es pas allé. »
« Je m’en fiche, je n’ai pas envie de voir ta sale tête d’égoïste ! »
« Tu vois, je me doutais que tu te fichais de Maman. »
« Moins que toi ! »
« Tu n’as rien à faire ici, tu n’habite pas ici… »
« Si, jusqu’à la mort de Maman, elle m’a demandé de m’occuper d’elle… »
Jane reste surprise.
« Je viendrais la voir. »
« Ok, j’attends de voir ça. » Dit Bridget provocante.
Bridget rend visite à sa mère comme elle avait promis à sa sœur.
Sa mère est dans un sale état. Elle est blanche. Elle est assise dans un fauteuil du grand salon.
Dans la pièce,  beaucoup de pièces en or, des objets de haute valeur. L’appartement est immense.
« Comment vas-tu maman, c’est vrai que Bridget t’entretient. »
Sa mère peine à répondre.
Soudain, sa sœur jette des paroles sur elle.
« Oui, bien-sûr, je vais m’occuper d’elle, ce n’est pas parce que je n’étais pas présente pendant ces années, que je vais lui faire du mal.
Les deux jeunes femmes en viennent rapidement aux mains.
Soudain, la porte se pousse et Lady et Aimy séparent les jeunes femmes.
« Aimy, Lady, que faites-vous là ? »
« Vous séparer, et rendre visite à ta mère. » Répond Aimy.
« Ta mère me dit de prendre soin de toi. » Lance Aimy.
« Vous êtes déjà passés ? » Demande Jane.
« Oui… » Répond les jeunes femmes.
Sa mère se fait aider par sa sœur pour manger.
L’ambiance est légèrement amoindrie, Jane regarde qu’il ne manque rien au domicile de sa mère.
« Où sont passé les ustensiles en or de maman ? »
Personne ne répond.
Un vol s’est produit alors que sa mère était malade.
Le cœur de Jane s’accélère et commence à transpirer. Elle tombe brusquement dans les pommes. Quand un troisième individu rentre dans la pièce. C’est Marc.
« Bonjour Jane. »
Aussitôt, l’homme se précipite vers elle.
« Ecoute, si c’est pour lui faire du mal, ne t’approche pas d’elle ! » Lance Aimy foudroyante.
L’homme se retient mais a une forte envie de prendre Jane dans ses bras.
« Oui c’est vrai !» Dit Lady reposant Jane sur une chaise, béante et ensuquée. Elle cherche un verre d’eau.
« Si c’est pour poser de nouveaux soucis, comme tu vois, Jane n’a pas le cœur à ça en ce moment.
« Marc ! » 
Jane relève sa tête et aperçoit les contours du visage de Marc alors que Lady lui donne à boire.
Elle se réveille peu après dans sa chambre de son appartement.
« Où est Marc ? » Demande Jane.
« Marc était furieux, je n’ai pas compris. Je ne le reconnais plus. »
« Oui, je sais. Moi non plus. »
« Tu ne trouve pas qu’il ressemble à l’individu recherché ? »
« Quoi l’homme tueur ? »
« Si beaucoup, mais je n’ai jamais douté de lui... » Dit Jane.
« Oui c’est vrai, je trouve aussi qui lui ressemble beaucoup. » Dit Lady arrivant au chevet de son ami.
« Tu devrais te distancer de lui, il n’est pas bien ce type, après ça finit en dispute et ensuite à la mort… »
« Tu as raison Aimy, je vais y mettre un terme, je vais envoyer un texto dés ce soir à Marc. »
« Ta maman va un mieux, le médecin nous a dit. » Dit Lady.
« Tu devrais te reposer. » Lance Aimy.
Les deux femmes quittent la pièce.
Jane passe une épouvantable nuit. Cauchemars, illusions, elle sombre dans la folie. Le lendemain elle se réveille. Son état s’améliore et ce durant la journée.
On frappe à sa porte. C’est Aimy.
« Ça va Jane, je te rends visite, ce petit dépliant fera ton bonheur, je pense. »
« Concerto de violon au théâtre de Londres. 
   Tu ne pouvais pas mieux me combler Aimy, mais je veux que tu viennes avec moi… »
« Je serais là. »
« Lady aussi ? »
« Je ne pense pas, Lady a une affaire urgente à régler… »
« Nous irons toutes les deux, tu souhaite toujours partir à New York ? »
« Oui mes intentions sont fondés,  j’aimerais vraiment y partir. »
 Un sourire s’échappe d’Aimy. 
« Est-ce que tu es sûre que ce concerto vaut la peine  d’y aller, c’est quand même 22 livres sterling,    Je trouve ça cher ?! »
« Ecoute, il ne faut absolument pas le rater, ce concerto est le meilleur du siècle ! Ce sont trois violonistes. Ils ont du talent et sont connu dans le monde entier. »
« D’accord, je viendrais. »
« C’est à quelle heure ? » Demande Jane.
Aimy prend le dépliant et regarde attentivement l’affiche.
« Tu vois, c’est marqué vingt et une heure. »
« Tu es sûre ? »
« Oh oui, je crois. »
« On fait comment, je viens te chercher ou on se rejoint là-bas ? »
« J’ai une course à faire mais je te rejoins à l’heure, même avant, à l’entrée. » Dit Aimy.
Les deux jeunes femmes se quittent pour se rejoindre peu après.

Jane tend son bras nonchalant. Une silhouette apparait au beau milieu d’une ruelle. Elle s’affole, ralentit et sait qu’on la rattrape.
« Où vas-tu? » Sa fine moustache noire relève l’assassin qu’il semble être. Ses cheveux noirs, balayés par le gel de ses cheveux. Son visage donne un gentleman un peu bourru. Il n’est pas plus grand qu’elle. Sa démarche est celle d’un homme pas commun. Marc. Dans ses yeux, son comportement, indique d’un homme aigri, il n’a pas eu de chance en amour. Son regard est pesant, il terrorise, il est diabolique. Mais Jane qui au début était éprise de lui, ne pense qu’à une chose, s’enfuir...
« Pourquoi est ce que tu ne veux plus me parler ? Lui dit-t-il, plongeant ses yeux dans les siens relevant l’insistance et l’abnégation.
Les poubelles autour de Jane assombrissent le décor. De plus, pas un passant ni même un chat croise son regard inquiétant. Elle est seule dans cette impasse où l’air est glacial, ou aucun espoir ne semble lui faire signe. Jane est au bout du désespoir. Quand soudain l’homme pose sa main sur sa veste. Jane semble voir un couteau. Pire quelque chose de plus effroyable qu’il est prêt à faire. Sous la torture, les menaces, elle est obligée de s’émanciper à son propre dévolu. Jane est froide et ses joues change en même temps que l’air frais qui flotte autour d’eux. Le regard toujours noir, insistant, l’homme émet une brume.
Tout à coup, l’homme sort une cigarette de son manteau, il l’allume et regarde Jane une dernière fois.
« Pense à moi ce soir, je pense à toi souvent, mais seulement un détail nous empêche d’être bien tous les deux. »
Les mots effraient Jane. Elle s’éloigne rapidement de lui.
Jane est préoccupé à rejoindre le théâtre.
Ce soir, elle se distrait, elle s’évade. C’est ce qu’elle a décidé en allant voir le concerto au théâtre de Londres. Il y aura du beau monde et beaucoup d’admiration pour ces grands violonistes. En effet, Jane a reçu l’invitation d’Aimy sa proche copine. Elle lui a dit :
« Si tu n’y va pas, tu es une femme morte ! Qui pourrait bien ne pas y aller ? C’est le concert du siècle ! »
Ces trois violonistes sont connu comme le loup blanc. Ils harponnent depuis longtemps l’Amérique sans que Jane n’y prête attention. Ils  sont doués et bourrés de sous.
Jane adore le violon depuis toute petite. Aimy le sait, c’est sa meilleure amie d’enfance. C’est pour ça qu’elle a insisté. Si Jane ne l’avait pas connu, elle ne serait sans doute pas là aujourd’hui. Elle n’aurait jamais eu son doctorat de médecine. Les années auraient été longues et ennuyantes.
Sa mère n’était de plus, pas prête pour ses longues études. Jane a du les financer. Aimy a toujours été d’un soutien imparable. Elle a obtenu le doctorat de médecine.
Jane regarde son téléphone portable, le concerto commence à vingt et une heure, il est huit heure et demi et Aimy n’a pas encore daigner l’appeler. Elle s’inquiète. Où est son amie ? Que fait-elle, et pourquoi ne l’a t-elle pas encore appelé ?
C’est étrange. Jane a été éprise par la fumée de Marc. Elle aime ses cigarettes, elles sentent bonnes. Elles ne ressemblent à aucune autre.
Jane arrive enfin au théâtre, de nombreuses personnes attendent. Les femmes portent de belles soirées de cocktail, les hommes sont en smoking et leurs moustaches noires sont terriblement relevées. La comtesse est là mais Jane trouve l’affaire indifférente.
Jane se joint à la foule en daignant quelques coups de tête dans l’assemblée. Son amie n’est pas là. Elles viennent souvent toutes les deux à cette soirée et bizarrement aujourd’hui Jane est seule alors qu’il est neuf heure moins dix. S’est t-elle fait enlever par le tueur ? Elle monte les nombreuses marches. Elle n’est vêtue que d’une robe noire. Elle n’a pas fait d’extravagance. Pourquoi le ferait-t’elle ? Ce n’est pas son genre.
Jane monte les marches de l’étage, Aimy n’est toujours pas présente. Elle ne l’appelle pas. Sa fille Lidy aura surement eu un souci. Elle choisit un siège, celui dont la rangée est habituelle. Elle connait le théâtre comme sa poche. Ses moindres détails. Sa mère rêvait que Jane devienne une grande musicienne, elle a choisi de faire des études.
Le noir tombe et le concerto débute. Trois violons sur scène et trois violonistes, tète baissés. Des applaudissements se font entendre. Jane se métamorphose dans l’ambiance.

Les violonistes commencent à jouer. Ce doux repère du violon, les va et vient de l’archet sur la corde. Les violonistes concentrés à donner les meilleures notes et offrir bientôt leurs visages à l’assemblée.
Jane est terrorisée, ses yeux noirs la capture. L’homme au violon sur la droite, celui qui tient le violon plus haut que les autres n’est autres que Marc.
Son regard est porté vers la jeune femme. Elle en est sûre. Elle ne peut plus rien faire maintenant, elle est coincée. Elle est baignée dans une atmosphère lugubre, son souffle haletant trahit son regard. Il l’a vu, il ne se décrochera plus d’elle. Ses gestes sont précis et saccadée, son regard continu de la fixer. Le trio joue avec plus de rythme.
Les violons confortent une idée folle de Jane.
Tout à coup, un homme pénètre dans l’assemblée où des centaines de personnes sont assises.
Jane pense aussitôt à l’ami de Marc, Jack.
Pourtant, celui-ci n’aime pas le violon, il ne vient jamais ici. C’est Marc qui lui a dit. Tous les deux ont prémédité un plan. A cet instant, Jane se sent en danger. Elle se lève, sent sa respiration de plus en plus forte. Elle transpire. Son cœur semble s’emballer. Elle doit juste faire quelques pas pour rejoindre la pièce. Elle marche, marche, et rejoint le haut du théâtre. Les gens s’agacent et doivent laisser de la place. Enfin, et t’elle arrivé au dernier étage, qu’elle se retrouve plongé dans le noir. Elle n’a pas pensé à allumer la lumière avant d’y pénétrer. Ses mains tâtonnent le mur. L’épais tissu rouge retient l’attention de Jane, mais c’est le bouton qu’elle cherche. Sa main semble effleurer quelque chose, enfin… C’est une porte. Elle est terriblement froide et quand elle la pousse, un cri strident passe dans ses oreilles.
Elle arrive enfin dans le long couloir feutrée du théâtre. Un moment qu’elle adore habituellement fréquentée. Mais aujourd’hui elle se sent seule et fini…
Au loin, un homme semble la regardée, elle se décale pour mieux voir. Elle se découvre et aperçoit dans la lueur des lumières, la célèbre statue du théâtre.
Jane allume le bouton des toilettes. Pour illuminer la pièce. De grands et larges toilettes. Un compartiment homme et un compartiment femme. Dans les toilettes Jane sent encore son souffle s’emballer, les émotions de tout à l’heure sont encore là. Elle s’enferme dans les toilettes, un homme est entré dans les toilettes des femme. Elle a vu son jean bleu. Elle a senti l’odeur du cigare.
Jane tente de s’asseoir sur le bac des toilettes. A ce moment, son téléphone portable sonne. Une douce mélodie classique retentit. Le son se répartit dans la pièce.
Jane ne sait pas encore qui est au bout du fil. Serait-ce sa mère brave et fidèle qui l’appelle comme toutes les semaines dans les toilettes du théâtre pour quelques échanges entre filles ?
Non, Margaret ne s’affiche pas sur son portable. Ce qui a de plus étrange pour la jeune femme, c’est qu’il n’y a pas de nom. Tout à coup, les jambes écartées, au dessus du toilette, Jane fait tomber le portable à l’intérieur. Un bruit retentit. Elle n’entend pas sortir l’homme qui a pénétré dans la pièce. Celui-ci semble s’être enfermé.
Jans s’affole, tant pis, si il est sale et répugnant, elle doit le reprendre. Ses mains pénètrent à l’intérieur du toilet et saisissent aussitôt l’objet.
Elle finit de s’assoupir. Elle entend à ce moment là, dans le silence pesant, le déchirement du papier.
Jane répond au téléphone quand elle commence à pousser la porte des toilettes.
« Tu viens ? »
La voix est neutre et déterminé. Elle semble lui demander de revenir dans les gradins. Jane raccroche. Elle essuie le portable. Elle stresse à devoir arpenter les couloirs. Elle a de la fièvre, tremble.
Elle sort et rejoint maintenant le gradin. Soudainement, dans l’assemblée, un homme fait irruption. De nouveau Jack, l’ami de Marc. Il vient la tuer. Ce n’est plus un doute. C’est une certitude, Jane n’est  pas à l’aise, elle sent quelque chose se passer. Elle veut partir mais elle est pétrifiée. Marc et son ami sont les complices des crimes qu’ils ont commis, Jane est une nouvelle proie. Ses cuisses vibrent. C’est son téléphone portable. La lumière du téléphone illumine son visage. Jane n’y pense pas. Qui est ce ? Sa mère, peut être sa sœur, elle possède son numéro. Sa mère, sa sœur. Marc, le vol, tout est embrouillé. Elle devient folle. Jack reconnait le visage de Jane. Sur l’écran est affiché « Marc ».
Il n’est plus sur scène. Seuls les deux violonistes jouent au rythme soutenu. L’assemblée est totalement absente. Jane est terrorisée.
Elle délire. Son corps transpire, souffre. Elle ne bouge plus. Jack la fixe. Il est devant elle.
Cette semaine, le tueur en série était dans le quartier de Jane. Il a rodé sans la connaitre, sans l’avoir croisé. Il a tué de nouveau une femme, belle et intelligente. Elle avait fait des études en doctorat. Jane est perdue. Elle sent la fin approchée. Elle est prise au piège. Quand soudain Jane ressent un souffle derrière elle, elle se tourne et aperçoit une silhouette d’homme. L’homme au portrait robot. Tout le monde en parle. Le couteau relevé, il la regarde, d’une haine indémesurable, d’une vengeance sans faim.
Jane cri et se relève. Jack saute sur l’individu et réussit à le maitriser.
Les violonistes arrêtent soudainement de jouer. Marc rejoint Jack.
Les spectateurs visionnent l’horreur qui se passe. Aussitôt des policiers arrivent pour emmener l’homme. Le lendemain, l’information se diffuse à la télévision.
Blotti contre lui, Marc, une goutte d’eau tombe de la joue de Jane, elle regarde les images passées et le doux passement de main de Marc sur son bras. On aperçoit l’individu rentrer dans la voiture et se cacher sous un drap. Jane les larmes aux yeux reste fixée sur le meurtrier. De nouveau est affiché : homicide volontaire. Comment dans un théâtre aurait pu se passer au beau milieu de la foule, sans qu’elle ne s’en aperçoive. Dans un théâtre où le violon est mit à contribution ?
Soudain Marc s’inquiète de son visage, lui dit quelques mots : 
« Ta mère va mieux au ciel, ta sœur et toi vous êtes réconcilies, ta meilleure amie est en prison car Aimy ne te voulait que pour toi.
  Ce n’est pas de ta faute Jane. »
« Je sais mais je ne savais pas que ma meilleure amie aimait les femmes, que depuis tout ce temps elle me voulait à moi seule. Je doutais de son homosexualité et c’est pour ça que je n’étais pas bien, Marc je m’en excuse. Aimy a fait des études de médecine comme moi. Elle a toujours été là. Aimy voulait absolument monter un cabinet de médecine. Je sentais quelque chose d’inhabituel, l’étau se resserrait sur moi sans que je n’arrive à quoi que ce soit. Quand je lui ai dit, je voulais partir en Amérique, la goutte d’eau a fait déborder le vase. Sans toi, je ne serais pas dans tes bras aujourd’hui. »
« Oui Jane, Aimy m’a fait subir d’effroyable choses. D’abord, elle m’a lancé ce regard froid rempli de jalousie, de méfiance. Puis, rapidement, elle a su que nous nous entendions bien et que nous nous fréquentions. Aimy m’a dit ne plus t’approcher. Que si je disais quelque chose, elle te ferait du mal. Je ne pouvais rien faire, sinon Aimy s’en serait prit à toi. J’étais rongée d’angoisse et de colère quand j’étais avec toi. A aucun moment, Jane je t’aurais mis la main dessus, mes envies étaient d’anéantir ton amie …. »
« Jane s’est fini elle est en prison… »

Personnages principaux
Jane l’héroïne
Bridget sa sœur
Margaret la maman de Jane
Amy la meilleure amie de Jane
Lady une amie de longue date
Marc l’homme mystérieux
Jack l’ami de Marc

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