Les échos de la douleur
melow
Et je suis beaucoup de choses, mais surement pas naïve. Je connais très bien la réponse.
En général, je suis plutôt douée pour chasser les choses déplaisantes de mon esprit. Je refoule en permanence. Je suis le genre à toujours choisir la facilité avec l'option « tout va bien dans le meilleur des mondes » parce que c'est plus facile comme ça. Je n'aime pas faire face à mes problèmes alors je fuis les émotions qui me tourmentent. Ce n'est pas seulement un problème de fierté mal placée, c'est surtout parce que j'ai davantage peur d'avoir mal que du mal en lui-même. On m'a souvent affirmé que ce genre de réaction face à la douleur ne la chasserait jamais, qu'elle reviendrait, toujours plus forte, et que le jour où elle aurait finalement raison de moi, elle m'anéantirait. C'est surement la vérité mais j'exècre trop mes démons pour trouver le courage de les affronter. J'ai conscience de vivre dans un mensonge. Je le sais, mais je m'en fou. C'est mon mensonge et lui, moi et ma bulle de déni, nous sommes heureux. En tout cas, on essaye. La plupart du temps, tout va bien : j'ai la situation sous contrôle. Et puis parfois, je déraille. Comme maintenant.
Je n'ai pas fait exprès, hein. Mais je viens d'avoir une pensée pour toi et ça m'a fait du mal.
C'est devenu rare que ça me rende amer et malheureuse de penser à toi mais j'ai fini par repérer les signes annonciateurs. Il y a un genre de schéma qui se répète en boucle, encore et encore.
Le schéma se divise en deux sortes : c'est-à-dire qu'il y a le cas où je choisis délibérément de penser à toi, je me remémore un souvenir, par pure nostalgie. Cet exemple-là est supportable. Je ne dirais pas qu'il est indolore. C'est juste que j'ai finis par m'habituer à vivre avec. J'ai tout le temps mal de ne pas être avec toi. Vous savez, comme lorsque Izzie de Grey's Anatomy déclare que Dennis lui manque en permanence parce qu'il vient de mourir : « Il me manque. C'est atroce, il me manque tellement. C'est pas par vagues, c'est constant. Tout le temps, sans répit ». Sauf que toi, tu n'es pas mort.
Et puis il y a l'autre schéma. Celui qui me bouleverse vraiment, contre lequel je n'arrive pas à lutter. Lorsque c'est un son, une odeur, un lieu qui me ramènent vers toi et le temps du bonheur. La madeleine de Proust quoi. Je ne parviens pas à refouler ces souvenirs-là. Le truc, avec ce schéma – en plus de la douleur – c'est qu'il m'entraîne dans un cercle vicieux. Je me mets à penser au pire : comment tu me manques, comment c'était bien d'être avec toi et à quel point tu me rendais heureuse. Puis je commence à imaginer ce que tu fais en ce moment-même. Est-ce que toi aussi tu penses à moi parfois ? Est-ce que je te manque de temps en temps ? Es-tu heureux ?
Je me retrouve toujours à lutter contre moi-même parce que je n'ai jamais de véritables réponses à ces questions. Je déteste les spéculations, surtout quand elles te concernent. Non, uniquement quand elles te concernent, en fait. Mon dieu je t'aime tellement, c'est juste devenu obsessionnel. Je veux tout savoir de toi, de ta vie, de tes pensées. Dans ces moments-là, je me fais l'effet d'une droguée en plein sevrage.
Mais je reste lucide et c'est ce retour à la réalité qui me fait le plus de peine. JE NE DOIS PAS TE CONTACTER. Tu ne veux pas me parler. Tu ne veux pas me voir. Je le sais. Pourquoi tu m'aurais quittée sinon ?
Je l'ai recontacter .... une fois .... elle m'as dit que maintenant elle était en couple, qu'elle ne c'était jamais aussi bien sentit qu'avec son nouveau petit ami. ça ma toucher, au plus profond de moi, j'ai d’abord était rongé par la jalousie, puis je me suis demandé ce qu'y clochais chez moi, pourquoi lui la rendait heureuse mais pas moi. Cala fait un an que notre histoire est fini, mais ça fait un an que je pense a elle, que je l'aime, et qu'elle me manque. On me dit que le temps me la fera oublier. Alors j’attends, encore et encore.
· Il y a presque 8 ans ·Très bon texte, très émouvant, félicitation.
le-maitre-de-la-mort
Merci beaucoup pour ton commentaire. Et aussi d'avoir partagé tes émotions avec moi. Je me reconnais vraiment dans ton histoire d'ailleurs (par rapport au schéma jalousie/être heureux parce que l'autre est heureux tant pis pour nous/ mais quand même ça fait chier/ il me manque et je l'aime/ et tout le monde dit d'attendre (comme si je savais pas)/ mais c'est pas grave, j'attend et j'aime/souffre en silence. Je t'envoie pleins d'ondes positives et te félicite pour ton courage et ta lucidité !
· Il y a presque 8 ans ·melow