Les échouées de la côte

Aurélia Le Goff

Les échouées de la côte

Nous sommes les animaux de la nuit,

Des chauves-souris.

Nous suçons le sang alcoolisé qui coule dans les veines

                                                                             Des boîtes de nuit.

Et à l’aube nous rentrons

Pour nous cacher, pour nous terrer ;

Tandis qu’au loin le soleil crève les nuages de ses rayons

                                                                                 Acérés !

Et plus loin encore, nous entendons

La rumeur des vagues qui caressent la côte.

Et cette odeur exquise de brise et d’algue marine

Nous enivre les narines de son parfum subtil.

C’est alors que l’appel du large souffle, fort, si fort,

                                                                       Plus fort que jamais.

Et nous attire irrésistiblement

Sans jamais nous laisser de répit,

Jusqu’à ce vienne l’heure ou le soleil se noiera dans les ténèbres des abysses,

En nous offrant pour seule vie, un recommencement éternel

                                                                                    Un éternel supplice……


  • Ce sont des tranches de vie,
    égrainant leur retour:
    Il n'y a pas de répit
    dans le défilé des jours;

    L'un après l'autre, se succèdent,
    ceux qui se déguisent.
    Des heures belles ou laides,
    sur lesquelles on n'a pas de prise

    C'est cette âme en peine,
    voulant atteindre les sommets,
    et que le destin enchaîne,
    au toujours et au jamais.

    Voir la légende de Sysiphe,
    portant son rocher,
    destin de l'éternel sportif
    n'ayant qu' à recommencer.

    ( Les exploits de la veille
    ne sont plus d'actualité.
    Plongés dans le sommeil
    Ils n'ont plus existé ).

    Ainsi on atteint à peine le solstice,
    que, d'un parcours inexorable
    on plonge dans les abysses,
    pour renaître semblable.

    La marée va et vient,
    Le soleil s'efface dans le noir
    on ne se souvient de rien,
    et c'est une autre histoire :

    Pourtant rien n'a changé ,
    On est plongé dans la nuit,
    ( celle de tous les dangers)
    et l'on connaît l'ennui.

    Ce n'est même pas la mémoire,
    qui nous joue des tours,
    mais du dévidoir,
    l'éternel labour,

    Revenant sur chaque sillon,
    exactement au même endroit,
    dont nous nous rappelons
    à chaque tour de courroie.

    Jamais elle ne se casse :
    Tu as voulu l'étérnité,
    - plus jamais le temps ne passe -
    et tout est banalité .

    Aucune place à l'accidentel
    Tu as déjà parcouru les chemins,
    d'un retour sempiternel,
    qui ne porte plus le nom de destin.

    C'est pourtant toi qui l'as voulu :
    échapper à la trajectoire mortelle :
    la quête d'absolu
    t'as fait client de l'habituel

    de la gravité terrestre, échappé
    tu es comme un satellite
    qui s'est drapé,
    dans son orbite.

    Ne viens pas te plaindre :
    tes désirs ont étés exaucés;
    Tu as pu atteindre
    cette nouvelle Odyssée.

    Tu auras des choses à dire,
    beaucoup d'aventures dans ton poème,
    mais à bien les parcourir,
    on comprendra que ce sont toujours les mêmes.

    -

    RC

    · Il y a presque 9 ans ·
    Tulip  avr  21  03

    rechab

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