Les élections dangereuses 5/12

Olivier Bay

Nouvelle d'anticipation en 12 parties

Paris, 2054


— Monsieur le Président, il vous faut fuir. Les rebelles sont entrés dans le palais, fit le conseiller Gardel.

L'inquiétude était perceptible chez le président de la République. Il ne comprenait pas qu'un tel événement puisse arriver dans son pays. Il avait pourtant tout fait pour empêcher un tel désordre.

— Bon Sang ! Comment cela est-ce possible ?

— Il semblerait qu'ils aient trouvé un moyen de pirater les terminaux de contrôle d'accès, répondit le conseiller.

Deux agents de sécurité les rejoignirent dans le bureau.

— Ils ont bloqué toutes les sorties. Il nous est impossible de quitter le bâtiment, dit l'un d'entre eux.

— Il n'est pas possible de s'enfuir par les airs ? demanda le président.

Les agents répondirent par la négative en expliquant que les assaillants possédaient des armes de type lance-roquettes et fusil à plasma longue portée. Ce qui rendrait la fuite aérienne trop risquée.

— Je ne vois que le bunker, annonça l'agent Leroy. C'est notre seule chance.

— Vous pensez à la même chose que moi, Julien, glissa le président à son attention.

Une explosion retentit derrière les fuyards.

— Ils viennent de rentrer dans…, commença l'agent Nickson, avant de s'écrouler.

Une décharge électromagnétique venait de l'atteindre. Fort heureusement, ce n'était pas une arme létale. Mais son cerveau était déboussolé, ce qui l'empêcherait de bouger avant plusieurs minutes.

Julien Leroy saisit son collègue afin de le traîner à l'abri des tirs. Le président et le conseiller poursuivaient leur fuite.

— Laissez tomber Julien, fit le président de vive voix. J'ai besoin de vous.

L'agent s'arrêta net. Son sens du devoir passant avant tout. Il laissa son collègue sur place à contrecœur et rattrapa les deux hommes.

— La sécurité du président est une priorité annonça le conseiller de manière vive à l'agent Leroy. Vous n'êtes pas sans savoir…

— La ferme Gardel, s'énerva le président. Oubliez le protocole. On est en situation de crise.

Le ton du président glaça le sang du conseiller. Encore une fois, le vieil homme l'avait humilié, devant un agent de sécurité de surcroît. Mais la honte du conseiller ne dura point. Les décharges et les projectiles divers, étaient là pour lui rappeler qu'il y avait une situation beaucoup plus préoccupante que d'entretenir son ego.

Le président termina la traversée jusqu'à la porte du bunker entouré des deux hommes.

Celle-ci était devant eux au bout d'un couloir d'une vingtaine de mètres. Cette situation ne plaisait guère aux fuyards. Ils espéraient arriver vite à destination sans faire de nouvelles mauvaises rencontres.

Une fois devant la porte blindée, le président actionna un bouton. Un faisceau rouge apparu. Il sursauta.

— Bon sang, je m'y ferai jamais.

Il s'immobilisa quelques instants. Le faisceau rouge fut remplacé par un de couleur verte et un bip retentit, signifiant que la porte était déverrouillée. L'ouverture se fit sans effort pour une personne de son âge et cela malgré le poids de cette dernière.

Les trois hommes passèrent la porte.

— Attention, je ferme !!! prévint le président.

Après avoir actionné un autre bouton, la porte commença à se refermer. Malgré sa masse imposante, la porte ne nécessitait que quelques secondes pour se refermer. Une chance d'avoir un mécanisme aussi efficace, car leurs poursuivants apparaissaient au fond du couloir et s'apprêtaient à faire feu quand la porte se referma.

— On est cuit, ils nous ont repéré, s'inquiéta le conseiller.

— Bien sûr que non. Le bunker résisterait à une attaque nucléaire, dit le président. Mais il ne faut pas traîner. Cela ne me plaît pas de nous savoir enfermés.

Il s'approcha d'un pan de mur, donna une légère pression sur une des briques. Un protocole d'identification similaire à la porte blindée se déroula.

Le mur s'ouvrit à la fin du processus.

— Une sortie de secours, se réjouit le conseiller.

— En quelque sorte, précisa le président.

La pièce s'éclaira automatiquement.

— Faites attention à vos yeux !

L'agent avait déjà anticipé, alors que le conseiller, sous l'effet de la panique, ne fit pas attention à la remarque du Chef d'État.

— Bon Sang ! lâcha-t-il en se protégeant les yeux avec son bras.

Les trois hommes se retrouvèrent dans une pièce spacieuse. Un mur d'un blanc clinique se détachait du reste. C'était de là que venait la source d'éblouissement. Une plate-forme métallique était stationnée à l'opposé. Un long tube en forme de canon y était fixé. D'autres objets, en forme de projecteurs étaient alignés à l'arrière. Une console de commande, équipée d'équipements électroniques, surveillait tout l'ensemble du dispositif.

— C'est ça notre moyen de fuite ? fit le conseiller avec dépit.

— Vous le verrez bien assez tôt, fit le président pendant qu'il faisait signe à Julien.

— Venez, nous avons à faire.

Les deux hommes s'approchèrent de la console. Le président passa sur la gauche de bloc. Il récupéra deux clés au moyen d'un autre protocole d'authentification. Il en tendit une à Julien.

Les deux hommes se placèrent en face de deux serrures placées de chaque côté de la console.

— Ce système de sécurité est d'un archaïque à pleurer, ironisa le conseiller qui regardait le manège de son président et du garde du corps.

— Gardez vos remarques idiotes pour vous, ou je vous laisse ici, répliqua le président.

Il se tourna vers le garde du corps.

— Préparez-vous !

Un signe de tête rapide du président s'ensuivit et les deux hommes tournèrent leur clé en même temps. Le dispositif se mit en marche. Un écran s'alluma.

Le président s'approcha du système d'affichage.

Au moyen, d'un antique écran tactile, il entra dans un menu de sélection. Une liste de choix se présentait à lui. Il s'apprêtait à appuyer sur une des zones de l'écran, quand un bip retentit dans la pièce d'à côté.

— La porte s'ouvre, fit le conseiller effrayé.


Crédit Photo : Cedrennes / CC BY-SA 2.0

  • Je viens de lire les 5 parties d'un coup, et je reste sur ma faim...la suite !! :)

    · Il y a presque 9 ans ·
    Ananas

    carouille

    • Je vais justement mettre la 6ème partie.
      Le final de cette partie devrait apporter son lot de réponses... mais pas toutes quand même :-)

      · Il y a presque 9 ans ·
      Avatar

      Olivier Bay

    • J'ai lu le n°6 et merci pour le bonus imprévu du n°7...Vivement la suite car il reste effectivement encore beaucoup de questions en suspens ! :)

      · Il y a presque 9 ans ·
      Ananas

      carouille

    • Bientôt! Bientôt! :-)

      · Il y a presque 9 ans ·
      Avatar

      Olivier Bay

  • Franchement moi qui ne suis pas une adepte de science fiction, j'avoue que vous m'embarquez dans votre histoire !! ;-)

    · Il y a presque 9 ans ·
    Ade wlw  7x7

    ade

    • Merci pour ce grand compliment. Très touché.
      J'espère que cette histoire sera haletante jusqu'à la fin.
      Je vais mettre la 6ème partie.

      ATTENTION : le final de cette partie devrait surprendre.

      · Il y a presque 9 ans ·
      Avatar

      Olivier Bay

    • Compliment d'une grande sincérité ;-)

      · Il y a presque 9 ans ·
      Ade wlw  7x7

      ade

Signaler ce texte