Les enfants de Satan
E.L. Haven
Il était une fois, un village paisible et serein
Bouleversé par l'arrivée d'un étrange pèlerin.
C'était une vieille dame qu'on ne vit qu'un dimanche,
Elle tenait un stand en couvertures blanches.
C'était le plus beau du Marché et tous furent intrigués
Par ces poupées de cires hautement distinguées,
Avec leurs parures et leurs airs de dignité
Que la mystérieuse inconnue vendait tout en générosité.
Elles plurent immédiatement à toutes les petites filles
Se pressant dans l'allée, des étoiles dans les pupilles.
Les parents, heureux devant de tels sourires, cèdent et donnent
Tout le monde est comblé en cette matinée d'automne.
Charlotte était si joyeuse d'avoir sa poupée Clémentine
Avec qui elle chantait de jolies comptines :
« 1, 2, 3, nous irons aux bois
4, 5, 6, cueillir des cerises
7, 8, 9, dans mon panier neuf
10, 11, 12, elles seront bien rouges »
Clémentine proposa à la petite fille une balade en forêt,
La fillette l'a suivi et elles firent un arrêt
A un endroit qui semblait destiné à les accueillir;
La fillette se sentit alors défaillir
Quand elle entendit Clémentine d'une voix malsaine
Lui demandant de se taillader les veines
Avec une lame sortit de son corsage;
La fillette trébucha dans les feuillages.
Elle se redressa et fila très vite
Espérant que rien ne perturberait sa fuite.
Mais rien ni personne ne la suivait,
Elle pouvait rentrer en paix.
Elle retrouva le chemin de la maison;
Aucun de ses parents ne la croirait de toute façon,
Alors elle se tut et se fit gronder
Pour avoir déjà égaré sa poupée.
Les choses sombres de la nuit ne tardèrent pas à surgir,
La fillette n'arrivait pas à s'endormir.
Là, elle entendit un terrible chant
Qui lui glaça le sang sur l'instant :
« 1,2,3 je monte les escaliers,
4,5,6 je suis arrivée,
7,8,9 je sais où tu te caches,
10,11,12, mais moi j'ai une hache. »
Le crépuscule s'imposa ensuite, le mal frappera à minuit ;
Voilà un petit garçon dormant sans bruit.
Déchirant les ténèbres, il y eut ce terrible cri,
Sa sœur se tenait près de son lit,
Droite comme un piquet et au regard effrayé
Hurlant à la mort qu'il fallait se réveiller.
Quelques heures auparavant, la petite Lana était dans sa chambre,
Elle discutait avec sa nouvelle poupée nommée Ambre.
Ambre avait envie de s'amuser et de rire,
Lana comprit que son petit frère allait souffrir.
Elle dit à sa poupée qu'elle ne le ferait pas,
Mais la poupée insista.
La mère de Lana l'appela
Et de venir dans la cuisine, elle lui pria.
« Tu as encore joué avec les couteaux? »
Demanda la maman qui préparait un gâteau.
« Non c'est Ambre, je lui ai dit qu'elle n'avait pas le droit,
Mais elle en a pris trois
Qu'elle a caché dans tous les endroits »
Rétorqua Lana, mais sa mère la regardait avec effroi.
« Arrête un peu de mentir, tu veux,
Jouer avec des couteaux c'est dangereux,
Par un de leurs coups, on peut en perdre la vie »
Sermonna la maman de la petite fille se sentant trahie.
Lana retourna dans sa chambre en pleur,
La poupée lui promis de mettre fin à son malheur.
« Non tout ça c'est de ta faute ! Je te déteste! »
Cria Lana, consciente de ce moment funeste
Qui n'allait pas tarder à arriver,
Car la poupée savait la manipuler.
Ambre lui dit que son malaise
Avait pour genèse
La naissance de son petit-frère,
Bien plus aimé par sa mère et son père,
Et qu'ils cesseraient de la délaisser
Si venait à disparaître le petit dernier.
« Ce soir je serai au chevet du garçon
Accompagnée par les plus beaux poupons
Ce sera une magnifique cérémonie où tu es conviée
Et tu auras l'honneur d'y participer. »
La nuit était tombée
Et l'horreur ne faisait que commencer.
Une dizaine de poupées s'étaient rassemblées
Toutes prêtes et armées.
Une douce voix appela la fillette,
Lana pleurait et était inquiète,
Mais elle suivit son escorte
Qui longeait le couloir jusqu'à cette porte.
Lana vu son frère dormir paisiblement
Pendant que les jouets ricanaient sournoisement.
Ambre lui tendit un fourreau,
Et lui demanda d'enfoncer le couteau
Dans le ventre du garçonnet :
« Ô chère Lana, je te promets
Que toutes tes peines prendront fins ce soir
Je te laisse lui dire Au revoir ».
Lana parti à toutes jambes réveiller ses parents,
Mais la horde de poupées se jetèrent sur cette enfant,
L'empêchant de crier en la bâillonnant,
En la frappant et en la martelant
De coups d'une extrême violence,
Et c'est en silence
Qu'elles la traînèrent jusqu'à la cave
Pour lui infliger les sévices les plus graves.
Les poupées se mirent à chanter
Avant de l'achever :
« O Seigneur du Royaume des flammes
Nous te livrons cette âme
Au cœur pur et innocent
Car nous sommes les enfants de Satan. »
J'ai peur ça y'est...
· Il y a environ 7 ans ·sousmaplume
C'est très original et bien écrit, un bon texte.
· Il y a plus de 7 ans ·Aurore Rodi (Ancienne Alice Gauguin)