Les enfants de Satan

E.L. Haven

Mon roman Le Secret du Diable disponible ici: https://www.jetsdencre.fr/le-secret-du-diable-_r_9_i_1648.html

Il était une fois, un village paisible et serein

Bouleversé par l'arrivée d'un étrange pèlerin.

C'était une vieille dame qu'on ne vit qu'un dimanche,

Elle tenait un stand en couvertures blanches.

C'était le plus beau du Marché et tous furent intrigués

Par ces poupées de cires hautement distinguées,

Avec leurs parures et leurs airs de dignité

Que la mystérieuse inconnue vendait tout en générosité.

Elles plurent immédiatement à toutes les petites filles

Se pressant dans l'allée, des étoiles dans les pupilles.

Les parents, heureux devant de tels sourires, cèdent et donnent

Tout le monde est comblé en cette matinée d'automne.

Charlotte était si joyeuse d'avoir sa poupée Clémentine

Avec qui elle chantait de jolies comptines :

« 1, 2, 3, nous irons aux bois

4, 5, 6, cueillir des cerises

7, 8, 9, dans mon panier neuf

10, 11, 12, elles seront bien rouges »

Clémentine proposa à la petite fille une balade en forêt,

La fillette l'a suivi et elles firent un arrêt

A un endroit qui semblait destiné à les accueillir;

La fillette se sentit alors défaillir

Quand elle entendit Clémentine d'une voix malsaine

Lui demandant de se taillader les veines

Avec une lame sortit de son corsage;

La fillette trébucha dans les feuillages.

Elle se redressa et fila très vite

Espérant que rien ne perturberait sa fuite.

Mais rien ni personne ne la suivait,

Elle pouvait rentrer en paix.

Elle retrouva le chemin de la maison;

Aucun de ses parents ne la croirait de toute façon,

Alors elle se tut et se fit gronder

Pour avoir déjà égaré sa poupée.

Les choses sombres de la nuit ne tardèrent pas à surgir,

La fillette n'arrivait pas à s'endormir.

Là, elle entendit un terrible chant

Qui lui glaça le sang sur l'instant :

« 1,2,3 je monte les escaliers,

4,5,6 je suis arrivée,

7,8,9 je sais où tu te caches,

10,11,12, mais moi j'ai une hache. »

Le crépuscule s'imposa ensuite, le mal frappera à minuit ;

Voilà un petit garçon dormant sans bruit.

Déchirant les ténèbres, il y eut ce terrible cri,

Sa sœur se tenait près de son lit,

Droite comme un piquet et au regard effrayé

Hurlant à la mort qu'il fallait se réveiller.

Quelques heures auparavant, la petite Lana était dans sa chambre,

Elle discutait avec sa nouvelle poupée nommée Ambre.

Ambre avait envie de s'amuser et de rire,

Lana comprit que son petit frère allait souffrir.

Elle dit à sa poupée qu'elle ne le ferait pas,

Mais la poupée insista.

La mère de Lana l'appela

Et de venir dans la cuisine, elle lui pria.

« Tu as encore joué avec les couteaux? »

Demanda la maman qui préparait un gâteau.

« Non c'est Ambre, je lui ai dit qu'elle n'avait pas le droit,

Mais elle en a pris trois

Qu'elle a caché dans tous les endroits »

Rétorqua Lana, mais sa mère la regardait avec effroi.

« Arrête un peu de mentir, tu veux,

Jouer avec des couteaux c'est dangereux,

Par un de leurs coups, on peut en perdre la vie »

Sermonna la maman de la petite fille se sentant trahie.

Lana retourna dans sa chambre en pleur,

La poupée lui promis de mettre fin à son malheur.

« Non tout ça c'est de ta faute ! Je te déteste! »

Cria Lana, consciente de ce moment funeste

Qui n'allait pas tarder à arriver,

Car la poupée savait la manipuler.

Ambre lui dit que son malaise

Avait pour genèse

La naissance de son petit-frère,

Bien plus aimé par sa mère et son père,

Et qu'ils cesseraient de la délaisser

Si venait à disparaître le petit dernier.

« Ce soir je serai au chevet du garçon

Accompagnée par les plus beaux poupons

Ce sera une magnifique cérémonie où tu es conviée

Et tu auras l'honneur d'y participer. »

La nuit était tombée

Et l'horreur ne faisait que commencer.

Une dizaine de poupées s'étaient rassemblées

Toutes prêtes et armées.

Une douce voix appela la fillette,

Lana pleurait et était inquiète,

Mais elle suivit son escorte

Qui longeait le couloir jusqu'à cette porte.

Lana vu son frère dormir paisiblement

Pendant que les jouets ricanaient sournoisement.

Ambre lui tendit un fourreau,

Et lui demanda d'enfoncer le couteau

Dans le ventre du garçonnet :

« Ô chère Lana, je te promets

Que toutes tes peines prendront fins ce soir

Je te laisse lui dire Au revoir ».

Lana parti à toutes jambes réveiller ses parents,

Mais la horde de poupées se jetèrent sur cette enfant,

L'empêchant de crier en la bâillonnant,

En la frappant et en la martelant

De coups d'une extrême violence,

Et c'est en silence

Qu'elles la traînèrent jusqu'à la cave

Pour lui infliger les sévices les plus graves.

Les poupées se mirent à chanter

Avant de l'achever :

« O Seigneur du Royaume des flammes

Nous te livrons cette âme

Au cœur pur et innocent

Car nous sommes les enfants de Satan. »

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