Les enquêtes d’Hercule Foireaux (6)

-         La victime a été pendue, noyée puis brûlée au chalumeau à deux bosses. Nous allons l'interroger !

-         Merde, il n'est pas mort ?

-         C'est une femme et elle a la peau dure et cloquée à présent. Méfie-toi d'elle, c'est une séductrice.

-         Ne t'en fais pas, j'ai l'habitude des aguicheuses.

Les deux poulets entre dans la chambre d'hôpital de madame Germaine Germain.

-         Bonjour, Madame Germain, puis-je vous appeler Germaine ?

-         Faites, faites, brigadier !

-         Nous allons vous poser quelques questions, si vous vous sentez la force d'y répondre.

-         Je vous écoute, capitaine.

-         Je ne suis qu'adjudant et voici le célèbre détective Hercule Foireaux qui m'assiste sur cette enquête.

-         Bien ! Pouvez-vous nous donner un indice sur votre agresseur.

-         Il avait un gros sexe !

-         Vous avez été violée ?

-         Bien sûr ! Croyez-vous que je sois femme à me faire agresser sans être abusée sexuellement. Je suis une personne très désirable, savez-vous ?

-         Nous n'en doutons pas, Germaine ! Mais vous avez omis de le signaler dans votre rapport.

-         On ne pense jamais à tous dans ces cas-là, le choc, comprenez-vous ?

-         Evidemment ! Autrement, pensez-vous que l'agresseur pourrait être une de vos connaissances.

-         Connaissance, non ! Mais je l'ai reconnu.

-         Chapristi ! Qui est-ce, donc, là dit, donc… pour une surprise !

-         Il était masqué, cela ne pouvait-être que Zorro.

-         Ou plutôt un imitateur, car le justicier est un gentleman, il ne viole pas les victimes qu'il tue, de plus, il est homosexuel.

-         Merde ! Je ne le savais pas et moi qui lui écrivait des lettres enflammées, en pure perte de calories, alors.

-         Je crois, en effet.

La victime tente un sourire tuméfié et on devine sous les brûlures qui la défigurent, la belle image qu'elle était. Hercule tombe sous le charme barbecue, son cœur s'emballe et l'émotion le submerge. Il intervient promptement.

-         N'ayez plus de craintes, belle enfant, je prends les choses en mains, votre agresseurs sera sous les verrous ce soir. Pour commencer, je vais veiller sur vous jour et nuit de peur qu'il ait oublié une chose à vous faire subir.

-         Oh, merci ! Monsieur Hercule, comme c'est gentil de votre part, cette attention à mon égard qui me touche émotionnellement.

-         C'est naturelle, je fais toujours cela avec les femmes que j'aime.

-         Vous êtes direct, ma foi.

-         Toujours, mais je ne suis pas Belge, une fois, je suis Suisse.

-         Ça me va encore ! Glissez-vous contre moi pour refroidir mes blessures.

A partir de cet instant, l'interrogatoire prit une orientation intime. « Oh, oui ! Là ! Là ! C'est bon : Oh, ouuui ! Encore ! Encore ! Etc. » et le gendarme préféra se retirer pour laisser opérer le fameux limier.  

Au bout d'un temps indéterminé, Hercule sortit de la chambre et retrouva son compère dans le couloir de l'hosto, qui fumait un cigare.

-         Alors, Hercule ?

-         On le tient ! J'ai pu faire un moulage de l'empreinte du pénis de l'agresseur, il n'y a plus qu'à comparer avec nos fichiers des empreintes sexuelles.

-         Bravo, t'es un champion !     

Le soir même, comme promis, l'accusé était en prison. Ce n'était pas Zorro, mais un mec bien ordinaire, déjà poursuivi pour de nombreuses plaintes de viols et abus sexuels. Ancien directeur de la FMI se déplaçant toujours en peignoir léopard, mais dont nous devons garder l'identité secrète sous menace de procès à WLW.