Les errances du crépuscule

Y'a ce visage dans mon miroir,

Les rides orneront bientôt mon visage,

Y'a des intempéries dans ma tête,

Je ne sais pas tourner ces pages,

J'ai sous la peau des souvenirs

Qui brûlent et doucement s'entêtent,

J'ai la peau rougie des caresses,

Écorchée des mains oubliées.

Non, je refuse,

Je n'appartiendrai plus à personne,

Non, je ne peux pas,

La dernière heure de mon cœur sonne.

Y'a un visage dans mon miroir,

C'est à peine si je peux le voir,

Les yeux sont couleur hématome,

Et la peau grise des malheureux,

Je devine cette femme sans âges,

Qui croyait à chaque naufrage,

Cette femme que l'on pensait sauver

Pour finir par l'abandonner.

Non, je refuse,

Je n'appartiendrai plus à personne,

Car non, c'est impossible,

De croire aux bourgeons en automne.

Je me déplace, serpent félin,

Je traîne mon corps chaque matin,

Mes idées noires sont compulsives,

Et je n'aspire qu'à ce péché,

On croit en moi mais sots soient ceux

Qui n'ont pas connu la gamine,

Celle qui voulait aller aux cieux

Pendant que jouaient ses copines.

Non, je ne peux pas,

Appartenir à qui que ce soit,

Je suis solitaire, c'est mon droit,

Et surtout je n'ai pas le choix,

J'ai trop d'os là, sous mes chaussures,

Traversé trop de champs de bataille,

Où le cadavre ça c'est sûr,

Ne vous dévoilera ses failles,

Dans le cellophane je macère,

Non, je ne crois plus aux chimères.