LES FOUGÈRES DE Melle ALDEBERGE

Philippe Larue

L'administration de la Conservation Régionale des Monuments Historiques barricadait ses portes, dès 15h45, d'habitudes. Or ce jour-là, et exceptionnellement à chaque échelon hiérarchique gravi par un fonctionnaire, portiques & portillons étaient hors-services à 15h30. 

À vrai dire, l'adjointe Melle Aldeberge Lekine s'enchâssait en chef, un peu comme le perchoir de l'Assemblée Nationale. Cette nouvelle hauteur administrative, au cercle très prisé des Jardins Remarquables, était la gratitude étatique, certes éloigné d'un Nirvana. 

Mais, Melle Aldeberge Lekine ne bouddhait pas. Oh non, les rhododendrons de Nanteuil-la-forêt, dans la région des Ardennes, s'abreuvaient auprès des saules jusqu'à ce que Saules , Art Pleurottes, l'Évian poétique en soient un verre de joies. Sa confidente à paroles, Mme Mimex, s'était affairée à préparer quelques plateaux "amuses gueules" pour ses collègues, ainsi que le Préfet Peucheron. 

Les préliminaires oraux avaient faits louanges du labeur bureaucratique de Melle Aldeberge Lekine. Les badigoinces de Melle Aldeberge avaient extrèmement rougies jusqu'à la nuance fraise écrasée. D'ailleurs, les brochettes de fruits étaient aiguillonnées de fraises, quartiers d'ananas et triangles de kiwi. Et Melle Aldeberge Lekine de calomnier sur la migration des fraises de Cachoubie, d'un rouge vif écarlate, et responsable de l'enthousiasme de ses abajoues.

L'horloge de l'église qui s'extériorisait à montrer le temps, proclamait dix-huit heures aux Nateuillates et Nateuillats, coordonnées à 49°07'51" Nord. Quand à Melle Lekine, elle avait bâillonnée sa descendance à double-tours, grâce à sa clé héritée de sa grand-mère, Hugonette.  


À suivre...

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