Les lignes que vous lisez sont peut-être déjà écrites à Lisbonne !
Christian
Anna pensait pouvoir dormir dans une chambre d'hôtel correcte . Raté, elle va passer la nuit au siège Europe de Zaya.
— Tu exagères, Andrew, tu aurais pu prévoir quand même.
— Mais c'est prévu Anna, nous avons des Studios parfaitement équipés pour les Ingénieurs qui bossent nuit et jour sur les process.
— Je n'ai pas envie de partager un Studio d'un petit jeune, tu vois le tableau, me faire passer pour une cougar !
— Je te chambre, c'est le cas de le dire, je t'ai reversé un petit F2, très mignon, avec vue sur la ville en plus.
— Par ce que tu crois que j'aurai le temps de m'extasier sur cette banlieue perdue au milieu des Business Area.
— Tu as raison, tu vas bénéficier d'une formation accélérée, tu n'auras pas trop le temps !
— Une formation ? C'est le job de mon service de les programmer selon les directives de la Direction et aussi des tiennes souvent. Perso je n'ai rien de prévu !
— Bon écoute on en parle demain, repose toi. Au fait commande toi une garde robe sur le web et fait livrer à l'Athéna Hôtel de Londres, un coursier ira les chercher, c'est payé par Zaya, n'hésites pas !
— C'est pour la formation ?
— On peut voir la chose comme ça !
— Bonne nuit Anna, fait de beaux rêves
De beaux rêves, dans mon studio de Montmartre, oui, mais ici, c'est lugubre, dormir au boulot. Andrew à l'air de s'amuser, mais Anna n'est pas du tout sur la même longeur d'onde !
Le lendemain le réveil est un peu rude. Elle a mal dormi, de plus elle a été sortie d'un cauchemar, à la proue du Titanic elle entendait hurler la corne de brume du Paquebot, elle s'est redressée d'un coup pour voir un réveil qui projette 7:00 en digital au Plafond et une sirène qui hurle elle aperçoit l'appareil et lui décoche une vilaine baffe qui le projette au travers la pièce.
Son portable se met à vibrer, elle décroche.
— Bien dormi, chère Anna ?
— Andrew, chez moi je décide de l'heure à laquelle je dois me réveiller
— Oui mais tu n'es pas chez toi, il me semble.
— C'est sûr, je n'aurai jamais pris un appartement pareil !
— On se rejoint à au petit déjeuner au sous-sol, on a du nouveau, le poisson a mordu à l'hameçon.
L'esprit encore embrumé, Anna se dirige vers la douche pour essayer de se réveiller enfin, elle n'a pas trop compris son histoire de poisson, elle espère qu'il n'y aura pas du fish & chips au petit déjeuner.
Anna enfile sa tenue de la veille, les vêtements et sous-vêtements commandés ne seront livrés que dans deux jours, ce n'est pas pour la mettre de bonne humeur.
Arrivée à la cafétaria, elle aperçoit Andrew déjà attablé devant un Fish & Chips.
— Quelle horreur ! Manger ça à 8h du matin, il n'y rien d'autres au buffet ?
— Tout ce que tu veux. Va te servir !
— Andrew, please, je voudrais un "petit dej" à la française, tu pourrais m'attraper un café avec des toasts, du beurre, de la confiture et un croissant, tu serais un amour, ça me remettra les idées au clair, j'ai quand même l'impression d'avancer dans le brouillard depuis hier, c'est un peu comme si j'avais perdu mes lunettes.
Le grand chef de la sécurité, devant la mine un peu déconfite de la RH ne peut que s'exécuter, il revient avec un plateau chargé d'une cafetière de café et de croissants chauds.
— Whaou, génial je sens que ça va déjà mieux, laisse moi me servir un café avant tout.
Anna, sa tasse de café chaud entre les mains, observe Andrew. Hier, elle doit bien avouer qu'il a super assuré dans rôle de responsable de la sécurité, maintenant elle n'a pas l'intention de se laisser porter par les événements.
— Au fait Andrew, ton hameçon ? Ce n'est pas avec lui que tu as péché le cabillaud de ton assiette ?
— Punaise, le café ça marche, tu démarres au 1/4 de tour ce matin.
— Faudra vous y habituer Monsieur le Directeur de la Sécurité. Alors, au bout de l'hameçon ?
— Lisbonne
— Quoi Lisbonne ? Portugal c'est ça ?
— Bon comme je te l'ai dit on a piégé ton ordi, l'intranet du service RH et réinstallé le fameux fichier construit par Ingrid de ton bureau.
— Vous ne dormez jamais dans cette boutique. Il faudra que je vérifie les conditions de travail de ton équipe !
— Tu peux ! Ce sont tous des passionnés, je les ai aussi un peu asticoté en précisant que si ils n'arrivaient pas coincer ce fameux fichier, ils entendraient parler de leur RH qui est déjà dans les murs.
— Salaud, je ne leur aurais jamais parler ainsi !
— Peut-être mais le résultat est là. Une fois sur ton macbook et le réseau le fichier n'a pas mis 3 secondes pour disparaitre à nouveau
— Et cela à suffit pour arriver à Lisbonne ?
— Oui ! En fait un virus dormait sur le réseau et sur ton ordi et tous ceux de ton service. Le seul moyen de le détecter c'est quand il s'active, c'est que nos petits génies ont su faire en un temps record.
— C'est déjà flippant, tu ne trouves pas ? Pourquoi cibler mon service, vous n'avez rien trouvé dans les autres services, la communication, la gestion… ?
— Non, mais c'est en cours d'analyse. Perso je n'y crois pas. Les ingénieurs ont trouvé qu'il ne s'active uniquement que lorsque 70% des arrêts de travail que tu as repérés sont réunis dans un même fichier. Ils ont testé.
— Mais toutes ces personnes ont repris le boulot, il va falloir les interroger sur les motifs de leur arrêt de travail de 21 jours.
— Pas idiot, ça dépend de ton service en plus !
— Oui ! Ils sont encore employés du groupe, ils nous doivent bien quelques explications
— ça te brancherait de passer quelques jours à Lisbonne.
— Encore Lisbonne ?
— Oui pour deux raisons, la plus évidente au Data Center de Covilhã, en plein centre du Portugal, c'est un jeune surveillant de caméras vidéos embauché depuis deux ans qui a pris ses 21 jours.
—OK, et la deuxième ?
— le virus provient de ce data center et lui retourne les infos, via l'intranet de communication interne du groupe, il n'est pas sur les nœuds de gestion du Cloud et sur la ferme des serveurs qui sont sur un réseau de fibres optiques indépendantes physiquement de l'Intranet, heureusement !
— C'est un truc de Ouf, cette histoire ! Et ça dure depuis combien de temps tu as une idée ?
— D'après nos gars cela ne peut pas remonter à plus de 10 jours depuis la reprise du travail des 20 personnes concernées.
— Et le virus vient de Lisbonne uniquement ? Les ingénieurs en sont certain à 100%.
— 100%
— Punaise mais il faut sortir toutes ces personnes immédiatement, tu te rends compte c'est une intrusion et physique de plus.
— D'un premier abord tu as complètement raison, mais en fait non !
— Comment ça non, ! Nous sommes statutairement obligés d'en référer au comité de direction c'est lui qui prendra la décision.
— Avec les éléments que nous lui fournirons ! A cette heure il ne sait rien.
— C'est quoi ton plan Rambeau ? Je vois bien, maintenant, que tu as cogité toute la nuit !
— Si on communique nos éléments brut de fonderie au comité, c'est sûr les 20 salariés seront virés et feront certainement de la prison car la Police va entrer en jeu, encore pas sûr que tous en fasse, nous sommes dans des pays avec des juridictions différentes.
— Ok ! Mais on aura fait notre Job et on sera peinard, c'est ce qui compte non ?
— Tu oublies un paramètre, que tu connais très bien en plus. Si dans 6 mois, on vient à s'apercevoir que des données de nos clients sont volées, effacées, trafiquées, le Groupe Zaya, puissant aujourd'hui, va plonger et pour le coup adieu à nos jobs.
— Je ne peux pas te donner tord, alors c'est quoi ton plan, on est bien obligé d'en référer au comité directeur dès aujourd'hui.
— Sûr ! Tu as complètement raison, on va leur présenter ce que je viens de te dire, à savoir que le problème est concentré sur l'intranet du Groupe. C'est notre expertise personne ne peut en avoir une meilleure que nous. C'est que nous vendons à nos clients. Les membres du comité ne trouveront rien à redire la-dessus, sinon ils sont payés par la concurrence chinoise !
— Bien et ensuite, ça ne résout pas le problème
— Je propose de construire en urgence, de façon ultra confidentielle, un nouvel intranet, avec une équipe de confiance, je l'ai déjà ! Ils ont prêt à travailler 24/24 le temps qu'il faudra. On conserve l'original pour les 20 salariés, et nous les isolons physiquement du nouvel intranet. Double avantage, tous les salariés du groupe ni verront que du feu, de même que les salariés véreux dont, par contre, nous pourront suivre discrètement les agissements.
— On laisse les personnels concernés en place alors ?
— Oui et rien ne sort en-dehors ne toi, moi, le comité et l'équipe d'ingénieurs. Les sous-traitants effectueront des câblages dans les data-centers selon nos plans, mais ignoreront la finalité de leur job, un peu comme d'habitude d'ailleurs.
— On va te féliciter sur tes 15 ans de FBI, avec une ligne de crédit illimité d'ailleurs.
— Là, je ne suis pas devin, mais si c'est le cas je te paye le voyage en jet privé pour Lisbonne après-demain.
— Du coup, j'irai faire quoi à Lisbonne, si on laisse les salariés en place.
— Jouer les cougars, paraît que le petit jeune concerné au Data Center les adore !
Anna tombe des nues, elle qui pensait prendre la direction des opérations, il lui semble que son cauchemar continue.
— Au fait j'espère que tu n'as pas commandé des vêtements trop chaud ! Ils te sont livrés cet après-midi. J'ai envoyé une navette à Paris pour les chercher, précise Andrew en rapportant les plateaux sur la desserte.
Merci Ade. Quel encouragement il va falloir que je tienne le rythme !
· Il y a environ 6 ans ·Christian
Un nouveau roman pour notre plus grand plaisir :) J'attends donc la suite !
· Il y a environ 6 ans ·ade