Les mathématiques sont une langue étrangère.

Christophe Hulé

Les mathématiques sont une langue étrangère.

Comme la musique ou les femmes.

Esprits étroits ou bourrés de certitudes s'abstenir.

Si et seulement si tu consentais à ne pas me quitter.

Peu importe les bémols, ou quelques fausses notes ici ou là.

Ce sont les petites choses de la vie, bonnes ou mauvaises, qui contredisent les sacro-saints théorèmes ou principes.

Si l'amour était logique, le monde se porterait mieux.

Les chevaux de Swift, mathématiciens et musiciens, ne sont que fiction, pour notre plus grand plaisir.

Hélas nous sommes sourds et aveugles, ou l'inverse, tout le monde ne s'appelle pas Beethoven ou Ray Charles.

Abélard est resté riche, avec ou sans ses bijoux.

La connaissance est comme l'alchimie, on peut thésauriser à l'infini, comme Picsou, et se retrouver malgré tout sans un sou de jugeote.


Les sages ont amusé un temps leurs contemporains, chacun son gagne-pain.

Soyons honnêtes, certains restent célèbres, même gavés de pissenlits depuis des siècles.

C'est qu'ils n'ont pas trouvé de contradicteurs aussi géniaux depuis.


Léonard reste une énigme, même pour les grands érudits qui conchient leurs confrères.

Pardon à tous les grands génies de la peinture, ou des arts, que je ne saurais citer, sauf à écrire un bottin.

Enfin de celui que ma culture de l'École de la République ou de mes petites recherches permettent.


Écouter Mozart, ou tant d'autres génies, lire Rabelais, Flaubert, Tintin et compagnie, s'extasier dans un musée, à Paris ou ailleurs, avec des airs entendus et un peu « m'as-tu vu », applaudir plus fort au théâtre, pour montrer combien on a les armes pour apprécier le beau, le moche, le truand et le divin.

Bref, se montrer surtout.


Mais revenons aux sourds et aux aveugles, sans le savoir, ils ont cet avantage de ne pas être esquintés.


Quand on est muet, c'est encore mieux.

On n'échappe aux répliques acerbes et venimeuses des abrutis de ce monde, et Dieu sait s'il y en a, qu'il ne faut surtout pas contrarier.


Un dialogue entre soi et Dieu, entre soi et l'Art.

Autrui n'est ni plus fort, ni plus fragile, ni plus savant, et j'en passe.

Autrui est différent.

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