Les mauvaises herbes

lily-summer

- Ces mots datent d’il y a quelques années -

Je lui ai cueilli quelques fleurs, à cette belle plante, arrosée d'un éternel mystère. Je l'ai vue, allongée sur mille confidences jusque tard dans la nuit et j'aurais pu, j'aurais pu l'étreindre. Mais je n'en ai rien fait. Je fus séduit par son sourire précieux, par ses cils aux courbes infinies, rivés si peu de fois sur moi. Elle me brouilla cent fois la vue. Je n'ai jamais su lui dérober un baiser, je n'ai jamais pu l'aimer car je savais dès lors quelles souffrances cela m'apporterait. Un jour, elle s'est enfuie, à la suite de quelques mots murmurés. Mon cœur était pour elle une cheminée, dont elle ravivait le feu à volonté. Mon cœur, cet amas de gourmandises, quelques fois en cendres, quelques fois brûlantes, c'était à sa guise. C'était une mauvaise idée que de respirer les effluves de son parfum, toujours trop lointain. J'y ai perdu la tête, j'en reste encore pompette. J'ai usé d'un romantisme sans bornes, pour elle, fuyant l'amour sous toutes ses formes. Je n'aurais pas du rester à ses pieds, ses ardeurs se sont fanées. Et pour cause, c'est ici qu'elle m'a planté.

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