Les mauvaises langues. (1)

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Il est plus facile de confier ses rêves, que de laisser sa confiance au hasard.

Le petit pois.

Au centre EHPAD on l'appelait le petit pois, non pas qu'il avait peu de cervelle, mais parce que tout le monde l'aimait et que sa saveur n'avait d'égal. Une Aubergine mal préparée ou un Prosciutto de Naples pouvaient jouer dans la cour.

Dans la jardinière de légumes médicalisés, Petit Pois faisait le bonheur des familles Carotte, Patate, et Haricot. Quand il disparaissait de la liste des ingrédients pour une sortie détente aux Moules Marinières, la pêche à pied du samedi, les Laitue et les Petits Oignons se rendaient à son chevet pour prendre de ses nouvelles, le mijoter à feu doux et faire sortir les sucs de sa tronche.

« Oh Petit Pois chéri, t'es tout chaud, tout chaud comme le croûton d'une Liebig ! T'as pas la COVID ? »

Quand il portait la fièvre sur lui, le corps médical envisageait de la lui faire descendre au plus vite.

« Foutez-lui des glaçons sur la gueule, ou mieux encore, enfoncez-le au congélateur derrière la ratatouille s'il reste de la place ! » disait le Médecin-chef du service animation.


Jacqueline.

A l'EHPAD des Matins Bleus, le sourire de Jacqueline avait beaucoup plus d'importance que celui de La Joconde puisqu'on pouvait le voir en vrai sans trop faire la queue.

Jacqueline ne portait pas de masque parce qu'elle disait que son haleine l'aurait tué avant que le virus ne s'installe dans son corps. Jacqueline était belle de loin et appartenait à la famille des Chico's Calzone, famille recomposée de mafieux ayant ouvert une pizzeria en pleine crise sanitaire pour blanchir des dents de saumons norvégiens.

Petit Pois disait de Jacqueline qu'elle aurait mieux fait de rougir les queues de crevettes avant de les avaler.

Au Matins bleus, il y avait encore assez de Vache Qui Rit pour tartiner 3 tonnes de raisonnements sur de mauvaises langues.

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