Les médisances

Charles Deinausard

Muses & incohérences.

Le chant de cendre est sirène à leur bouche
Diables à leurs portes, anges dans leurs couches
Lilith en bord de mer, amère en bord de lit
Mène jusqu'à la rue l'écho de ma folie
Et les cris des voisins, horribles créatures
A l'urbaine rudesse que n'étouffe les murs.

Les souvenirs me souffrent dans leur chorégraphie
De t'aimer en mémoire ou en photographie
De t'agrafer sur le plâtre et sur le coeur.

L'amour, tréfonds de l'âme que n'étouffe les heures
Ni la rage, mirage, incandescence
Ne donne chaire nouvelle à ton existence.

L'arabesque noire au plafond dessinait
La silhouette féminine que je n'ai
Plus pu sentir, toucher, ou voir bruler ma peau.
A effeuiller mon être, à n'être que copeaux
Des pelures d'Ether, des braises dans le feu.

La symphonie crépite et enfume nos airs
Recouvrant les parfums de nos grandes colères
De volutes dansantes, épaisses et sombres.

Mais sur nos escarboucles, le poids de l'ombre
Est comme une paupière pour l'oeil mutin.

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