Les mots, les gens.
Christophe Hulé
Les mots s'enchaînent, évidemment, y en a derrière, y en a devant.
Parfois c'est la bousculade, on sait pas trop pourquoi, c'est pourtant pas Black Friday.
Les mots c'est comme ceux que l'on appelle commodément « les gens ».
Les « gens » qui ne sont pas nous mais qui nous ressemblent tant.
Certains mots sont roublards et avancent masqués, d'autres prêtent à rire, d'autres vous pètent à la gueule.
Mais c'est comme les gens, pris isolément, on appelle ni le RAID, ni la BRI, on les voit un peu perdus et beaucoup trop sérieux, avec une bouteille de lait, un journal qu'ils liront peut-être, du moins les gros titres, toutes sortes de marchandises, pour se venger du boulot, il ne reste que le plaisir de dépenser le peu de sous qu'on a.
Mais revenons aux mots, isolément ils sont insignifiants, tout dépend de ce que l'on met derrière ou devant. Car un mot en contexte peut être une arme, aussi frêle soit-il, comme n'importe quel individu.
L'autre est un terroriste, mais tout est une question de degré.
Un mot peut vous faire bailler ou rire, ou rouvrir une plaie que l'on croyait ancienne.
Ne touche que ce qui peut vous toucher.
La fragilité comme générique ne vaut rien, la fragilité appartient à chacun de nous.
Voilà pourquoi les mots peuvent faire mouche.
Donc, les mots n'appartiennent à personne, comme des alchimistes on peut bien multiplier à l'infini les combinaisons, ce qui compte après tout ce sont les gens qui les entendent ou les lisent.
Les mots que l'on choisit sont ceux qui nous concernent, et l'on pense confusément, avec espoir bien sûr, que d'autres « gens » y seront sensibles.
Je ne peux pas être le seul à penser, à souffrir, à m'indigner …
Ou à m'émerveiller, me sentir heureux, et ceci et cela.
Les mots de l'esprit ou du cœur, et que tous ces « gens » s'émerveillent, qu'ils soient agacés ou crachent leur venin, peu importe en fait.
Car le pire, ce sont les mots qui laissent indifférent.
Comme un individu qui laisse indifférent est capable du pire.
Honnie soit la société qui m'a honni, et que tous ces gens crèvent, Dieu reconnaîtra les siens.
Qui est donc à blâmer , le manque de chance, ces bâtons dans les roues, ses propres faiblesses, toutes ces embuscades, par définition imprévues ?
Ces mots « jetés dans une cour » (Daniel Guichard).
Certains mots guérissent des maux, certains maux appellent les mots.
· Il y a plus d'un an ·daniel-m
C'est vrai, et certains mots peuvent tuer, surtout sur les réseaux "sociaux".
· Il y a plus d'un an ·Christophe Hulé
Nous sommes bien d'accord !
· Il y a plus d'un an ·daniel-m
Suivre les bons mots d'elles ?
· Il y a plus d'un an ·yl5
Joli!
· Il y a plus d'un an ·Christophe Hulé