Les nuits avec A.

petitepepite

On s'était donné rendez-vous près de la crèche, à quelques rues de chez moi. A partir de ce moment, nos pas se sont tenus compagnie pendant trois heures. Trois heures inoubliables.

Les nuits avec A. sont formidables. Vous discutez de tout, de voyages, de dessins, de ces gens qui vous déçoivent, de ces garçons qui sont de passage dans vos vies, des envies d'été, des cigarettes, des promenades à vélo... Vous marchez des heures sans vous arrêter, la fatigue n'est plus qu'un vague souvenir. Vos pas se succèdent sans réfléchir, sans douleur. Plus qu'une seule règle : profiter de l'instant. 

Alors vous déambulez dans les rues, à la recherche d'un petit coin à part, loin du brouillard social et des problèmes amicaux. Votre but : fuir la réalité. Vous recherchez l'ailleurs, le petit coin de paradis.

A certains moments, on perçoit des cigarettes se consumer entre vos doigts. La fumée s'échappe de vos bouches, qui s'agitent à parler de tout et n'importe quoi. 

Et vous reprenez votre marche, à travers la nuit. Les phares des voitures, la lumière de la gare, les intérieurs des appartements. Les passants doivent penser que vous êtes perdues. 

Mais regardez-vous. Deux jeunes filles, face au vent, dans la nuit noire, à la recherche d'un monde ailleurs. Vous êtes quand même perdues, non ? 

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