Les nuits délavées

menestrel75

   Des corps endormis
    Sous des caresses–tendresse.
    En songes parallèles, les fils des désirs,
    Se détournent dans la nuit
    Et font rêves à part.
    Désir et plaisir,
    Ne se nouent plus les rubans.
    Parfois, du plafond vieilli,
    La griffe d'une chimère, en discrets titillis,
    Remue les fantômes des corps endormis.
    On aimerait la saisir,
    Mais bien vite dissoute,
    Les corps redeviennent sages.
    Les sens, en envies évaporées,
    Se rendorment,
    Oublieux des passions qui les faisaient se tendre.
    Les vertes années assoupies,
    Éveillent l'âme,
    En de pétroleuses flammèches.
    Est–ce l'âme,
    Est–ce le corps ?
    Des ardences vieillies,
    Lèchent encore la peau des anciens désirs,
    Qui ne veulent pas mourir.
    Alors un soupir...
    Les veines des mains se nouent,
    En de chuchotis doux :
« Te souviens–tu » ?
    Qui expirent au bord du lit.
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