Les racines du passé

kephas

Short Cut II.

C'est un  courrier officiel qui lui avait apporté la nouvelle: "Monsieur...nous avons le regret de vous annoncer..."
Il était resté figé, ensuite, il s'était assis, jurant : Merde !

Il croyait l'avoir enterré sous une chappe d'indifférence et d'oubli et voilà qu'il était décédé. Et sa présence était demandé expressement.

Trois jours plutard, il avait pris une navette pour se rendre sur l'île. Il avait eu un rendez-vous chez un notaire où il rencontra une dénommé Déborah ( la nouvelle femme à son père) à qui il avait tout légué: sa maison près du phare, l'argent placé sur une assurance vie.

- Votre père souffrait de votre silence. Il aurait souhaité vous revoir avant sa mort...lui souffla-t-elle.
- Je ne veux rien savoir...! Trancha-t-il.
- Il ne vous à rien laisser...!

Il apprit que son paternel souhaitait être incinéré et qu'il avait tout prévu: du cercueil jusqu'au choix des fleurs, et de la musique pour son ultime départ.

- C'est à vous qu'il a confié le soin de dispercer ses cendres dans la mer, ce sont ces dernières volontés.

La Cérémonie du recueillement eu lieu le jour même. Lui qui n'avait qu'une vague connaissance de son père, constata qu'une foule nombreuse était présente. Ils venaient un par un le saluer en silence : condoléances.

Lors du dernier hommage, Il s'approcha du cerceuil et y posa sa main. Il fut surpris d'entendre : alors tu as fini par te souvenir de ton vieux père ? Il a fallu que je meure pour que tu daigne venir me voir ?
Il siffla entre ses dents : Laisse-moi tranquille !
La voix reprit : arrête de croire que tu t'es fait tout seul, comment tu pensais pouvoir m'effacer de ta mémoire ? Je suis dans ton sang, pauvre crétin !

Le lendemain matin, il prenait le large en compagnie de Déborah et de l'urne des cendres de son père. Une dernière tâche à accomplir et il serait parti loin de cette île et de toute cette histoire.
Montant sur le pont arrière, il ouvrit l'urne et lança les cendres en l'air lorsqu'une mauvaise brise lui renvoya tout dans la gueule.

Fin

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