Les rendez-vous quotidiens de la mort...

padam

J’entends soudain un gros « poc » contre la vitre de mon salon, bruit évident d’un impact. Je me lève : un oiseau vient de se propulser contre ma vitre! Il git sur la table de jardin, heureusement installée sous la fenêtre. Une trace suspecte macule la vitre (qui était évidemment d’une propreté irréprochable). L’oiseau est sonné ; ses deux pattes écartées, son ventre touche la table. Il ne bouge plus.

Et moi, en bonne non assistance à oiseau en danger, je reste là, interdite et perplexe face à cet animal kamikaze. J’espère qu’il ne va pas se laisser mourir sur ma table de jardin… Argl.

J’irais bien chercher quelques enfants dans la rue: en le découvrant, ils trouveraient sympa de vouloir le sauver ou de réaliser des funérailles à l’égard de cet oiseau mort (ou presque). Je veux bien rédiger une intention à son sujet et organiser la cérémonie mais transporter cet animal engourdi par la mort et déjà saisi par la rigidité cadavérique, c’est au-delà de mes forces, je n’y arriverai pas.

Je me lève de temps à autre pour vérifier qu’il est toujours là. J’essaie qu’il ne me voie pas: son oeil me trouve lâche… Tant pis! Qu’aurait-il fait, lui, si j’avais valsé dans une vitre et que je gisais inconsciente sur une table de jardin? Rien sans doute!

Je me rassieds et continue de vaquer à mes occupations.

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