Les revers de Noah
Jean Claude Blanc
Les revers de Noah
Gagné Roland Garros, depuis roule en carrosse
Dans potage y’a un os, il s’est reconverti
En chanteur des îles, la saga intrépide
Se prend pour Bob Marley, a osé le salir
N’y voit rien à redire, dès lors que ça plait
On l’a élu naguère, préféré des français
A son ton apaisé, bien sûr qu’il séduit
Aux œuvres de charité, il joue la comédie
Nous invite à casquer, ne manque pas d’audace
Le pauvre citoyen, la tête dans ses godasses
Il croit au père Noah, il doit avoir raison
Mais lui, qu’a-t-il fait de ses copieux biftons
Tous ces mecs qu’ont du fric, ne sont que des rapaces
Ils vont planquer en Suisse, le butin de la chasse
Yannick ferait pleurer, si on le connaissait pas
A choisi son Etat, sans doute l’état de grâce
La France pour profiter des avantages acquis
Moitié de sa fortune, est aux Etats Unis
Déclaration d’impôts, divisée de moitié
Nous on peut pas tricher, tous nos comptes épluchés
Lui, ça le gêne pas, il vient nous raconter
Qu’il faut avec les pauvres, se solidariser
Sa fortune personnelle, c’est tabou d’en parler
Déclare que ce qu’il veut, double nationalité
Un curieux journaliste, a creusé le mystère
Le fier tennisman, il s’est mis en colère
Je fais ce que je veux, qu’est-ce que ça peut vous faire
Ses conditionnels, ont le derrière par terre
Et par-dessus marché, donneur de leçon
A nous les roturiers, qui n’avons pas un rond
Le soir à la télé, gémit sa compassion
Pour séduire ses fans, leur naïve passion
Il s’est pris un revers, vaincu au premier set
Il y a sûrement des trous, dans sa vieille raquette
Suffit pas de crâner, ni de faire la quête
Il doit donner l’exemple, de manière discrète
Il a casé son gosse, comme joueur de basket
Vous vous demandez où, vous grattez pas la tête
A rejoint les nantis, là-bas outre Atlantique
Quand on a des dollars, qu’elle est belle l’Amérique
Mais qu’est-ce que vous croyez, ce n’est pas l’Abbé Pierre
Ne cherche que le succès pour remplir gibecière
On marche dans la combine, du chanteur engagé
Qui n’est qu’un enchanteur, de scrupules dégagé
De tous ces ménestrels, à la mode, frelatés
Qui nous tancent sans arrêt, « égoïstes français »
Ne leur confierai pas, mon pauvre porte-monnaie
En veulent toujours plus, ne sont jamais gavés
Dans l’arche de Noah, je n’irai pas monter
Le radeau fissuré, il va se disloquer
Malgré chants de sa muse, qui veut nous embrouiller
Me retire en silence, sur la pointe des pieds
J’aime pas les faux culs, les vendeurs de musique
Les belles têtes d’affiches, qui se fendent de mimiques
Leur succès, ils le doivent, aux faits de société
Il faut flatter le peuple, et le tour est joué
C’est facile de blâmer, le simple citoyen
Quand t’es couvert de tunes, au fisc confisqué
Il me fait rigoler, ce bonze au teint doré
Il prêche pour son église, ce drôle de paroissien
Qu’est-ce qu’il va inventer, pour se faire remarquer
Reprendre sa raquette, comme guitare à 6 cordes
Descendre sur le court, faire le don de son corps
En tortillant des fesses, les foules emballer
Quand on est au sommet, c’est dur de redescendre
On cherche cause juste, pour sa publicité
Les assoc, les vraies, qui n’ont rien à gagner
N’ont que des bénévoles pour servir les mendiants
Alors un peu de pudeur, Noah, bonimenteur
Ne mélange pas tout, ton fric et les valeurs
De ce pays ingrat, surtout déguerpis vite
Là-bas l’herbe est plus verte, aux fins fonds de l’Afrique
J’ai rien contre ce type, mais n’aime pas ses mimiques
Car il a tout pompé, les airs de Jamaïque
Il peut dormir tranquille, ça marche bien pour lui
De vendre ces CD, ce n’est que pain béni
Je vais me déguiser en révolutionnaire
Enfourchant ma guitare, comme une arme de guerre
Mais moi, pauvre inconnu, on va m’envoyer chier
Il faut être une star, pour être propulsé
JC Blanc décembre 2012
hé oui au royaume des faux culs, les lèches bottes et même un peu plus haut sont toujours en tête d'affiche pas mal, Noah et Néant sont assez proche en consonance, c'est un signe!!!!
· Il y a environ 12 ans ·franek