Les rivages virtuels, paysages de miel
Aurélien Loste
S'atteignent chaque nuit en un rêve éternel
Le sommeil, continent mystérieux qu'on parcourt
Comme un athlète, chaque jour, un stade, court.
Si possible, dormir, la nuit, quand les étoiles
Brillent de leur clarté en éclairant des toiles
Ponctuées par la Lune, ou, en cas de nuages
Profiter de l'obscur repos du fond des âges
Qui fait que l'être humain, mammifère dïurne
Chaque soir, bien fourbu, ou par instinct nocturne
Se pose sur sa couche et s'endort tout d'un bloc
Frappé par L'Assommoir de Morphée, noir estoc
Qui coupe le noyau de notre vigilance
Et pourfend les veillées où notre esprit balance
Entre glisser dans le sommeil ou lutter contre;
Si tu veux bien dormir, déjà, oublie ta montre !
J'adore le vocabulaire précieux de ce poème sur un thème trop peu écrit. On parle souvent des insomnies, mais peu du sommeil en lui même.
· Il y a plus de 9 ans ·Alice Gauguin
Ah, Marlice, tu m'honores, mais il y a déjà ceux-là !
· Il y a plus de 9 ans ·Le Squelette laboureur
I
Dans les planches d'anatomie
Qui traînent sur ces quais poudreux
Où maint livre cadavéreux
Dort comme une antique momie,
Dessins auxquels la gravité
Et le savoir d'un vieil artiste,
Bien que le sujet en soit triste,
Ont communiqué la Beauté,
On voit, ce qui rend plus complètes
Ces mystérieuses horreurs,
Bêchant comme des laboureurs,
Des Ecorchés et des Squelettes.
II
De ce terrain que vous fouillez,
Manants résignés et funèbres
De tout l'effort de vos vertèbres,
Ou de vos muscles dépouillés,
Dites, quelle moisson étrange,
Forçats arrachés au charnier,
Tirez-vous, et de quel fermier
Avez-vous à remplir la grange?
Voulez-vous (d'un destin trop dur
Epouvantable et clair emblème!)
Montrer que dans la fosse même
Le sommeil promis n'est pas sûr;
Qu'envers nous le Néant est traître;
Que tout, même la Mort, nous ment,
Et que sempiternellement
Hélas! il nous faudra peut-être
Dans quelque pays inconnu
Ecorcher la terre revêche
Et pousser une lourde bêche
Sous notre pied sanglant et nu?
Le Crépuscule du soir
Voici le soir charmant, ami du criminel;
II vient comme un complice, à pas de loup; le ciel
Se ferme lentement comme une grande alcôve,
Et l'homme impatient se change en bête fauve.
O soir, aimable soir, désiré par celui
Dont les bras, sans mentir, peuvent dire: Aujourd'hui
Nous avons travaillé! - C'est le soir qui soulage
Les esprits que dévore une douleur sauvage,
Le savant obstiné dont le front s'alourdit,
Et l'ouvrier courbé qui regagne son lit.
Cependant des démons malsains dans l'atmosphère
S'éveillent lourdement, comme des gens d'affaire,
Et cognent en volant les volets et l'auvent.
A travers les lueurs que tourmente le vent
La Prostitution s'allume dans les rues;
Comme une fourmilière elle ouvre ses issues;
Partout elle se fraye un occulte chemin,
Ainsi que l'ennemi qui tente un coup de main;
Elle remue au sein de la cité de fange
Comme un ver qui dérobe à l'Homme ce qu'il mange.
On entend çà et là les cuisines siffler,
Les théâtres glapir, les orchestres ronfler;
Les tables d'hôte, dont le jeu fait les délices,
S'emplissent de catins et d'escrocs, leurs complices,
Et les voleurs, qui n'ont ni trêve ni merci,
Vont bientôt commencer leur travail, eux aussi,
Et forcer doucement les portes et les caisses
Pour vivre quelques jours et vêtir leurs maîtresses.
Recueille-toi, mon âme, en ce grave moment,
Et ferme ton oreille à ce rugissement.
C'est l'heure où les douleurs des malades s'aigrissent!
La sombre Nuit les prend à la gorge; ils finissent
Leur destinée et vont vers le gouffre commun;
L'hôpital se remplit de leurs soupirs. - Plus d'un
Ne viendra plus chercher la soupe parfumée,
Au coin du feu, le soir, auprès d'une âme aimée.
Encore la plupart n'ont-ils jamais connu
La douceur du foyer et n'ont jamais vécu!
Le Jeu
Dans des fauteuils fanés des courtisanes vieilles,
Pâles, le sourcil peint, l'oeil câlin et fatal,
Minaudant, et faisant de leurs maigres oreilles
Tomber un cliquetis de pierre et de métal;
Autour des verts tapis des visages sans lèvre,
Des lèvres sans couleur, des mâchoires sans dent,
Et des doigts convulsés d'une infernale fièvre,
Fouillant la poche vide ou le sein palpitant;
Sous de sales plafonds un rang de pâles lustres
Et d'énormes quinquets projetant leurs lueurs
Sur des fronts ténébreux de poètes illustres
Qui viennent gaspiller leurs sanglantes sueurs;
Voilà le noir tableau qu'en un rêve nocturne
Je vis se dérouler sous mon oeil clairvoyant.
Moi-même, dans un coin de l'antre taciturne,
Je me vis accoudé, froid, muet, enviant,
Enviant de ces gens la passion tenace,
De ces vieilles putains la funèbre gaieté,
Et tous gaillardement trafiquant à ma face,
L'un de son vieil honneur, l'autre de sa beauté!
Et mon coeur s'effraya d'envier maint pauvre homme
Courant avec ferveur à l'abîme béant,
Et qui, soûl de son sang, préférerait en somme
La douleur à la mort et l'enfer au néant!
Aurélien Loste
Le grand Charles, bien sûr, et puis voici Victor !
· Il y a plus de 9 ans ·Victor HUGO (1802-1885)
Lorsque l'enfant paraît
Lorsque l'enfant paraît, le cercle de famille
Applaudit à grands cris.
Son doux regard qui brille
Fait briller tous les yeux,
Et les plus tristes fronts, les plus souillés peut-être,
Se dérident soudain à voir l'enfant paraître,
Innocent et joyeux.
Soit que juin ait verdi mon seuil, ou que novembre
Fasse autour d'un grand feu vacillant dans la chambre
Les chaises se toucher,
Quand l'enfant vient, la joie arrive et nous éclaire.
On rit, on se récrie, on l'appelle, et sa mère
Tremble à le voir marcher.
Quelquefois nous parlons, en remuant la flamme,
De patrie et de Dieu, des poètes, de l'âme
Qui s'élève en priant ;
L'enfant paraît, adieu le ciel et la patrie
Et les poètes saints ! la grave causerie
S'arrête en souriant.
La nuit, quand l'homme dort, quand l'esprit rêve, à l'heure
Où l'on entend gémir, comme une voix qui pleure,
L'onde entre les roseaux,
Si l'aube tout à coup là-bas luit comme un phare,
Sa clarté dans les champs éveille une fanfare
De cloches et d'oiseaux.
Enfant, vous êtes l'aube et mon âme est la plaine
Qui des plus douces fleurs embaume son haleine
Quand vous la respirez ;
Mon âme est la forêt dont les sombres ramures
S'emplissent pour vous seul de suaves murmures
Et de rayons dorés !
Car vos beaux yeux sont pleins de douceurs infinies,
Car vos petites mains, joyeuses et bénies,
N'ont point mal fait encor ;
Jamais vos jeunes pas n'ont touché notre fange,
Tête sacrée ! enfant aux cheveux blonds ! bel ange
À l'auréole d'or !
Vous êtes parmi nous la colombe de l'arche.
Vos pieds tendres et purs n'ont point l'âge où l'on marche.
Vos ailes sont d'azur.
Sans le comprendre encor vous regardez le monde.
Double virginité ! corps où rien n'est immonde,
Âme où rien n'est impur !
Il est si beau, l'enfant, avec son doux sourire,
Sa douce bonne foi, sa voix qui veut tout dire,
Ses pleurs vite apaisés,
Laissant errer sa vue étonnée et ravie,
Offrant de toutes parts sa jeune âme à la vie
Et sa bouche aux baisers !
Seigneur ! préservez-moi, préservez ceux que j'aime,
Frères, parents, amis, et mes ennemis même
Dans le mal triomphants,
De jamais voir, Seigneur ! l'été sans fleurs vermeilles,
La cage sans oiseaux, la ruche sans abeilles,
La maison sans enfants !
Aurélien Loste
"Dreams are my reality (Les Rêves sont ma réalité) - Richard Sanderson
· Il y a plus de 9 ans ·Met you by surprise
Je t'ai rencontrée par surprise
I didn't realize
Je ne me suis pas rendu compte
That my life would change forever
Que ma vie allait changer pour toujours
Saw you standing there
Je t'ai vue là debout
I didn't know I cared
Je ne savais pas que tu m'intéressais
There was something special in the air
Il y avait quelque chose de magique dans l'air
Dreams are my reality
Les rêves sont ma réalité
The only kind of real fantasy
La seule chose de vraiment féérique
Illusions are a common thing
Les illusions sont choses communes
I try to live in dreams
J'essaie de vivre en rêves
It seems as if it's meant to be
Il semble que c'est ma destinée
Dreams are my reality
Les rêves sont ma réalité
A different kind of reality
Une différente sorte de réalité
I dream of loving in the night
Je rêve d'aimer dans la nuit
And loving seems alright/And loving you seems right
Et (t')aimer semble une bonne chose
Although it's only fantasy
Bien que ce ne soit qu'illusion
If you do exist
Si tu existes vraiment
Honey don't resist
Chérie ne résiste pas
Show me a new way of loving
Montre-moi une nouvelle façon d'aimer
Tell me that it's true
Dis-moi que c'est vrai
Show me what to do
Montre-moi comment faire
I feel something special about you
Je ressens quelque chose d'exceptionnel pour toi
Dreams are my reality
Les rêves sont ma réalité
The only kind of reality
La seule sorte de réalité
Maybe my foolishness has past
Peut-être que ma folie m'a passé
And maybe now at last
Et peut-être que maintenant enfin
I'll see how a real thing can be
Je verrai comment peut-être une chose réelle
Dreams are my reality
Les rêves sont ma réalité
A wonderous world where I like to be
Un monde merveilleux où j'aime vivre
I dream of holding you all night
Je rêve de te tenir dans mes bras la nuit entière
And holding you seems right
Et te tenir dans mes bras semble une bonne chose
Perhaps that's my reality
Peut-être est-ce ma réalité"
Aurélien Loste