Les Robes

Martine Périat

                                LES ROBES        (Pas de deux)

 

 

Dois-je t'éconduire

Dois-je t'entraîner sur un chemin dévastateur

 

Mes doigts sont fébriles

Chargés de retenu

De non dit

Ils désirent mais n'osent pas

Se tordent d'ignorance

D'impatience

Meurtris de souffrance

 

La peur de toucher

Le bout de toi

L'extrémité de ton être

 

Au creux de ton épaule

Tout autour de ton cou

Mon souffle déroule un ruban de soie

Tissé de mots secrets et violents

Murmure du non sens de mes sens

 

Je lacère ton corps

D'une troublante passion

Trace des sillons

Ou coule un tendre poison

Un venin d'amour

 

Je veux aspirer l'air de ta vie

Mêler mon sang au tien

Déchiqueter mon enveloppe

Mettre en offrande mes entrailles

Puissent tes pieds fouler le brasier ardent

De ce lit de sacrifice

 

Reçois ma force

Prends la vie que je te donne

Je ne suis déjà plus

Transpercée par le feu de tes yeux

Anéantie par la douleur de te perdre

Mon esprit tracera le cercle

Pour que les forces du mal jamais ne t'atteignent

La lumière suprême habillera ton spectre d'élégance

 

Monte mon amour

Monte parmi les anges

Dans les enfers

Je purgerais ma peine

Pour qu'existe notre âme

Et bannir à jamais leur haine.

                                                               

 

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