Les ruptures.

Christophe Hulé

Les ruptures, on a connu que ça.

On ne nous la fait pas, c'est celui qui nie qui y est.

Pas besoin de radio, on sait que ça prendra du temps pour guérir.

Moi je pencherais plutôt pour l'absence de rémission ou de guérison.

Que la cocotte explose, ça n'a rien d'étonnant.

De nos jours, on parle de « burn out », Jacques si tu m'entends, toi qui a au moins défendu la langue française, mis en avant les arts premiers, défié les amerloquains, t'es bourré de cochonnailles au salon de l'agriculture (record battu pour les heures de présence), promu la pomme et la tête de veau, engueulé les Israéliens, toi qui nous as fait rire avec ton sketch de drague devant la Reine mère, j'en passe et j'en oublie.

Tu étais un tueur, on ne garde de toi que l'image d'un mec sympa.

Pourtant tu avais tout du Roi Fainéant.

Se placer au dessus des contingences c'est bien, mais il faut parfois mettre les mains dans le cambouis.

Je te rassure Jacquot, les autres ont fait pareil.

Revenons aux ruptures, le Sphinx qui a profité de l'accession au pouvoir pour se refaire les dents, après des décennies de traversées du désert, a vite fait le tournant, de Mauroy à Fabius, sans compter les personnages peu fréquentables et les ambiguïtés sur son passé.

Mais, comme beaucoup, j'ai pleuré en écoutant Barbara Hendricks à la Concorde.

Les années un tel ou un tel.

J'étais gamin quand Valéry s'invitait au coin du feu. A l'époque, c'était une vraie révolution, aujourd'hui, à l'heure des You Tubers, ça peut bien faire rigoler.

Comme quand Marchais engueulait Elkabbach et Duhamel, voici une perle parmi tant d'autres :


https://www.youtube.com/watch?v=7L71yujNn4I


Notre époque est à langue (ou la gueule) de bois.

Bon le politiquement incorrect était parfois indigeste, mais les choses étaient dites.

A cette époque on ne respectait rien ni personne, et c'est pas reluisant, mais au moins on ne mentait pas aux gens.

Je cite volontiers De Gaulle, le Maître du jeu, qui n'avait nul besoin de ces putains de communicants :

«Pourquoi voulez-vous qu'à 67 ans, je commence une carrière de dictateur?»


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