Les traces dont j'parle plus...

J'parle plus d'moi, non j'parle plus car
j'en ai choppé des gerçures.
J'parle plus bas, j'parle plus mal
qu'importe la trace pourvu qu'j'en laisse une.

J'crois qu'j'parle brutal quand j'lis ce que mes vers suent
Alors j'parle plus j'blague comme un arbre qui cache la verdure.
J'adore que mes fêlures, mes plissures, mes zigzags aient plusieurs sens de lectures
Même si j'arbore mes verrues, mes fissures, mes fistules comme des palissades.

A c'que je sache, c'que j'cache c'est mon vécu derrière mon visage
Putain si j'avais su qu'mes rides sont des veinures, j'aurais p't'être pu devenir sage !
Devenir sage ? putain et si j'avais pu avoir des idées moins vétustes, genre des idées plus larges que
les Hommes viennent de Mars et les femmes de Vénus.

Putain si j'avais su qu'j'me dirigeais vers une
Putain d'vie d'merde, putain si j'avais jamais déçu,
A l'intérieur j'serais riche comme Crésus mais à l'intérieur ça bout comme le Vésuve :
J'écume, je fume, j'éructe et j'ai qu'une / idée en tête :

Putain si j'avais su assumer mes blessures!
J'aurais p't'être suvrécu à ces claques, à ces versus,
A ces coups au plexus, à c'qu'on ressent au septuple.
Mais non dès l'début mes synapses n'envoient qu'des signaux suraigus...

Alors j'parle plus d'moi, non j'parle plus car
J'en ai choppé des gerçures
J'parle plus bas, j'parle plus mal
qu'importe la trace, pourvu qu'j'en laisse une.

Moi, je n'vois plus qu'mes vertus qui puissent expulser mes vices
Parce que j'suis perclus d'estime. Alors j'm'épuise et j'persiste et saigne,
Pour m'exclure des risques, mais faut il qu'j'me résigne encore à ces rites
Qui veulent qu'on persiffle et bêle alors qu'on joue les timides en scred ?

Pour qui faut il que j'résiste ?
Pour qui faut il qu'j'essaye ?
Pour qui faut il qu'j'existe ?
Pour qui faut il que j'me r'lève ?

Il paraît qu'c'est le printemps qui nourrit ma sève
et qu'c'est les autres hommes qui m'achèvent
Faut il encore qu'un fait divers m'assèche
pour que j'me raisonne sur ce que j'ai été ? bref,

Combien de moi(s) faut il que j'aie perdu(s)
Pour que je comprenne le sens de gagner,
Que j'arrête de penser qu'j'ai pas l'envergure
et qu'des p'tites ailes conviennent aussi pour voler ?

Alors j'parle plus d'moi, j'parle plus car
J'en ai choppé des gerçures.
J'parle plus bas, j'parle plus mal
Qu'importe la trace pourvu qu'j'en laisse une...

Tous perdus pour la plupart
Qu'on n'me parle pas de vertus
J'm'évertue à aller moins mal
Pour le reste ? on verra plus tard !

Du moment qu'j'maîtrise l'effet bulle
Qui saura au final si j'avance ou j'recule ?
L'important c'est qu'j'suive un rythme éperdu
et qu'j'marche tout droit vu comment j'suis têtu !

Qu'importe si j'tue
quelqu'un ou quelqu'une,
L'important c'est la texture
De c'que j'effectue

J'parle plus d'moi, non j'parle plus j'blâme
j'en ai marre de chercher des excuses
J'parle plus bas, j'parle plus j'slame
qu'importe la trace, pourvu qu'on en laisse une.