Les vides précieux

Les vides précieux
 

Dans l’habitude c’était introduit une photo supplémentaire.

Elle étendait sa vie gondolée de soleil et d’hiver.

Elle savait tout de l’initiale SMFTF.

Elle voyageait avec la main habitée d’une douceur croisée sous les étoiles.

Aujourd’hui elle souffle l’hiver d’un revers de pensée.

Parce que la saison c’était pas la bonne pour faire une sculpture de glace et qu’elle en avait envie, elle voulait le volume de l’histoire dépassée.

Dans le bras de la solitude, elle sorti les petits ustensiles qui lui permettrai de figer, de sentir dans le creux de ses paumes offertes, les reliefs de l‘aventure.

Le  gouffre s’emplissait depuis qu’il y avait déposé cette chose impalpable.

Un soir d’été, leur hiver solitaire avait fait jaillir des feux multicolores, des brindilles aux bourgeons de nature humaine.

Elle s’imagina pouvoir saisir, retenir et puis finalement glissa la tête baissée dans la peau de l’inconscient silencieux.

Leurs mystères firent l’amour.

Ils ne s’emparèrent pas du temps, il était inutile à leur histoire.

De cou  à cou, comme deux animaux blessés, se frottèrent leur énergie, amplifiant les sensations, la nuit encore sur leur peau de bêtes engourdies, les odeurs de leur âmes abandonnées, les regards qui se boivent, les mains qui se juxtaposent,  face à face déshabillé d'artifice.

Jusqu’à la nudité des chantiers jamais finis, jusqu’à l’apocalypse de son ventre qu’Agathe recouvre du sien, jusqu’à la révélation du privilège de l’avoir vécu.

Il n’y a pas de forme concrète, seulement des illusions qui se peaufinent, des chenilles qui grimpent sur le tronc de leur vie, qui enserrent leurs secrets, qui les rapprochent encore.

Elle lui offrit une étoile, sans le lui dire, dans le silence, phase de coma idyllique pour rêver toujours.

 Engrais à la composition émotionnelle, solution de leur poison mélangés, une voix  se balade sur son corps, ses écailles se retournent, se contorsionnent quand il lui parle d‘elle, se nourrissent de sa force en passant en dessous, ne pas se confronter aux contrôles successifs qui lui garantissent la haute sécurité.

Elle a ouvert un nouveau coffre, elle a gravé des lettres, peintes en rouge et des vagues noires sous l'horizon.

Elle le reconnaitra entre tous, même sans les yeux, à la forme des lettres sous ses doigts, à la forme du visage sculpté et du froid qui l’immortalise.

Elle étend encore quelques photos sans les avoir passées dans le dernier bain, comme si elle ne voulait pas les finir, retenir encore les sensations dans le cœur de leur intentions instinctives.

Mille baisers s’envolent dans un mistral  pressé de la toucher et de s’enfuir.

Les rafales la déplacent dans ce rêve éveillé, elle n’en perd ni l’originalité,  ni la confusion des particules qui vibrent sous ses yeux fermés.

Il avait plongé les mains en elle, prélevant quelques cellules de son âme.

Il était parti avec.

Elle ne pense pas qu’il avait un ou des petits coffres, des tiroirs avec des clefs peut être.

Elle ne savait pas ce qu’il en avait fait.

Elle tira, de ces doigts tremblants,  le petit loquet de bois qui officié en serrure pour la boite si précieuse.

Elle ouvrit les yeux, laissa les photos pas encore développé agonir sur le sol.

Elle rêvait comme une mutante sans corps, elle rêvait emportée par le souvenir de leur fragrance et s ‘en parfuma tout le corps.

Les petits nuages qui défilaient devant ses yeux renversés changeaient de forme, devenaient une série de jeux interdits.

Une masse impénétrable passa et elle y vit leur deux ectoplasmes s’enrouler l’un sur l’autre, leur errances se baiser, leur âmes se guider.

La vie toque à la porte et la recadre brutalement.

Il n’y avait qu’une paire de chaussette sur le pauvre fil mou, au blanc passé.

L’animelle