L'ESCALIER DE LA MORT

kephas

Short Cut IV.

Ils etaient arrivés au camp sans savoir ce qu'ils allaient devoir y faire. Ils pensaient naïvement qu'ils n'auraient qu'à bien se tenir, que viendrait le jour de leur libération. Ils croyait aux paroles en l'air : Le travail rend libre !

Mais la réalité était tout autre. Ici ils n'étaient plus des hommes, tout juste des matricules. Des choses, dont on pouvait disposer à n'importe quelle heure, n'importe quel temps, pour n'importe quoi, n'importe où.

Chaque jours s'était de longues marches vers la carrière de granit, dans le froid et la boue.
Là-bas, Ils taillaient des blocs, pour construire un escalier gigantesque de 1943 marches. Cet escalier avalait les camarades un à un: morts de froid, morts d'épuisement, morts sous les coups des gardes.
Certains camarades, transportaient les blocs de cinquante kilo jusqu'au flanc de la colline.
Les gardes jouaient à les faire attendre immobile avec leur charge attendant qu'un des camarades tombent de fatigue entraînant les autres dans sa chute...

Ironie du sort, lors de son inauguration, le généralissime à la croix de fer rata une marche, piqua du nez et se fracassa le crâne. Il mourrut instantanément d'hémoragie interne, sur son grand escalier qu'il avait fait bâtir sur le sang de miliers de travailleurs.

Fin.

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