L’estocade

paratge

"J'ai attrapé un coup de soleil Un coup d'amour Un coup d'je t'aime" Richard Cocciante

Pour conserver quelqu'once de lucidité
J'avais su endiguer la fougue de mes élans
Et être à tes côtés sans aucun autre plan :
Savourer ta présence avec avidité.


Mais dès le premier pas sur l'air de Buenos Aires
L'incendie a repris, bien plus fort que jamais
Rappelant avec force que c'est toi que j'aimais.
Le vertige grandit, je ne suis plus sur terre.


Mon âme exsangue git, dans sa flaque d'amour,
Pourfendue par l'estoque de ta beauté latine
Que l'hombre veut mener soumise mais mutine
Dans un duel fiévreux où rien ne compte autour.


Ton corps cambré, campé dans un maintien hautain,
Manoeuvre langoureux, sur la piste embrasée
Où il glisse félin, par son homme embrassé
Devant des spectateurs asservis  à  ton teint.


Je n'ai plus de fierté et je n'ai plus d'honneur.
Je voudrais rester là, juste à te contempler
Dans ton pas sensuel, quitte à faire simplet
Ou bien à être sourd aux volées des sonneurs.


Je veux tout et puis rien. Je brule et me consume
Ebloui de beauté, étourdi par ta voix,
Ton regard planté là. Dieu sait où il envoie
Mon coeur incandescent qui de Toi se rallume


Au grand jour maintenant car je n'ai plus de frein.
Je n'ai jamais connu pareil enivrement,
Ne fut-ce qu'un instant, un tout petit moment,
Que d'admirer béa, la chute de tes reins.

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