L'être humain

Hervé Lénervé

On nait sans pensée. Comme n'importe quel animal. Ce n'est que plus tard que l'on devient un être humain.

Donc, pendant une période, avant tout apprentissage. Notre cerveau est vide. Tout est en place, certes, les tuyaux, les câbles, il y en a partout, c'est un vrai foutoir, mais rien n'est raccorder ou seulement pour les fonctions neuro-végétatives.

Notre conscience n'est pas encore là. Nous existons sans conscience d'être.

Mais ce qui est prodigieux, c'est la vitesse à laquelle les connections vont se former pour appréhender ce Monde, Cette terra icognita.

A ce stade, le bébé peut tout devenir, loup, lion, pour peu qu'il ait été élevé et non bouffé, par ceux-là.

Puis, viennent les mots. Par les mots ce Monde intériorisé va prendre un sens. Les mots sont le ciment des situations, de la mémoire, des idées, de la conscience de soi. Ainsi est né la pensée. Nous sortons un peu de notre condition animalière.

Donc, les souvenirs apparaissent avec la parole. Mais pendant ce temps balbutiant, où le langage s'élabore progressivement, les souvenirs de situations fraichement mémorisés s'estompent, pour disparaître de la mémoire, à jamais. Perdus à la connaissance ! C'est un processus d'oubli qui doit servir à quelque chose, mais moi, je ne le sais pas.

Donc, après tout ça, tout va très vite. Mais là, vous le savez tout autant que n'importe quel être humain sur cette Terre.

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