Lettre à Monsieur D...

isa-bleue

11/02/2018

Monsieur,


Je me couche à l'instant et c'est vers vous que vont mes dernières pensées conscientes.

Bientôt, je vais rêver. Et vous serez de nouveau le grand architecte de ma nuit. J'attends le doux songe comme le cauchemar, à votre guise, je ne sais encore à quoi vous pensez, mais déjà je vous sens tout près de moi.

Allez-vous m'emporter ou bien me laisser là à vos pieds ? Serez-vous indifférent comme bien souvent ou tendrez-vous votre main ? Laisserez-vous contre le mur l'échelle menant à votre demeure ? La porte sera t-elle entrouverte ?

On me dit qu'à mes mots, il ne reste qu'à vous exprimer. Serais-je digne de quelques mots, même insignifiants, même hautains ? À vrai dire, la crainte de vous déplaire me pousse à vous imaginer arrogant ou altier. C'est ma défense à la timidité qui me ronge de vous savoir tout à côté et cependant si loin de moi. Qu'allez-vous écrire cette nuit ? À quoi pensez-vous à cet instant précis où je n'ai de désir qu'être lue de vos yeux seuls ?

Oh Monsieur, l'heure tardive, l'obscurité m'égare. Je ne sais plus très bien où je me trouve. Monsieur, il semble faire si froid parfois quand je viens m'adresser à vous, ainsi, tard dans la nuit... Êtes-vous tout proche au point de sentir votre souffle sur mes joues ? Êtes-vous un de ces animaux nocturnes vivant au rythme des lunes ? Ou bien ne sont-ce là que les prémices divaguants de mon sommeil qui s'annonce ? Serez-vous encore là demain ?

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